Je suis bien heureux de vous retrouver sur RDS.ca après la période des fêtes. Personnellement, j'ai vécu une période des fêtes en deux temps en raison de mortalité dans ma famille. J'ai eu au moins l'occasion de passer une dizaine de jours en Floride et de passer le jour de l'an avec ma famille.

J'ai donc passé Noël en Floride. Étrangement, ça ne fait que trois ans que je vais en Floride pendant les vacances du temps des fêtes. Même si je suis retraité du hockey depuis plusieurs années, j'ai toujours gardé la mentalité du joueur. Par conséquent, je n'avais pas le réflexe d'aller dans les pays chauds l'hiver. Le 29 décembre, j'ai même assisté au match du Canadien contre les Panthers de la Floride.

C'est un ami qui m'a invité il y a trois ans alors que la LNH était paralysée par le lock-out. Quand je jouais au hockey, il y avait toujours des matchs dans le temps des fêtes. Faut dire aussi que depuis trois ans, je suis à mon compte, ce qui me laisse plus libre de mon temps.

Au jour de l'an, j'étais à St-Germain-de-Grantham avec la famille comme à l'habitude.


Autopsie d'une chanson

Qui dit temps des fêtes, dit aussi chanson. Dans ma famille, nous adorons tous chanter des tounes du répertoire folklorique. Il y a une chanson qui me colle à la peau depuis longtemps et c'est la fameuse "P'tite jument". Tout le monde dans ma famille aime chanter. Je dirais que c'est presque dans nos gênes!

Les gens qui ont plus de 40 ans m'en parlent souvent. Je l'ai d'ailleurs chanté en Floride lors de mon dernier voyage.

Toujours est-il qu'un soir, alors que je jouais pour le Canadien, je me suis retrouvé sur une scène à Drummondville en train de déballer mon répertoire. Le chanteur André Lejeune était dans la salle et une semaine plus tard, il m'a demandé de participer à l'émission "Soirée canadienne" et de participer à l'enregistrement d'un disque. J'ai accepté son invitation et c'est comme ça que tout a commencé.

On dira ce que l'on voudra mais il s'est quand même vendu 350 000 exemplaires de ce disque!

Toutes les fois où il avait une fête, inévitablement on me demandait de monter sur scène pour aller chanter "La p'tite jument".

Les joueurs du Canadien adoraient quand je chantais durant les fêtes. Autant les francophones que les anglophones. Bob Gainey et son épouse Cathy, Larry Robinson, Frank Mahovlich ainsi que Ken Dryden notamment avaient beaucoup de plaisir. Dryden, un homme plutôt réservé, aimait beaucoup cette ambiance. Serge Savard, Guy Lapointe et Michel "Bunny" Larocque s'amusaient beaucoup aussi.

J'ai toujours aimé être en contact avec les gens. D'ailleurs, je fais toujours de l'animation lors du "Mardi de bon pool" à la Cage aux sports de Vaudreuil.


Mes superstitions

J'avais aussi mes superstitions quand je jouais. Sans être maniaque de la chose, j'avais mes habitudes à moi. Par exemple, j'étais toujours le dernier joueur à quitter la patinoire lors des entraînements, lors de l'échauffement d'avant-match ou encore à la fin des parties. En fait, j'ai repris le flambeau de Pete Mahovlich quand il a été échangé en 1978 pour Pierre Larouche.

J'étais aussi l'un des derniers à monter dans l'autobus. Je n'étais jamais en retard mais j'arrivais toujours à la dernière minute.

Je ne sais pas si on peut classer cela dans la catégorie des superstitions mais j'attachais toujours mon patin gauche en premier et je faisais toujours ma barbe avant de me rendre à l'aréna. Certains préfèrent faire leur barbe après la partie. Pas moi.

Des coéquipiers aussi avaient leurs superstitions bien à eux. Mon bon ami Guy Lapointe allait toujours faire son pipi avant le début de chacun des matchs. Quelques minutes avant le début, il se rendait immanquablement à la toilette en uniforme pour faire ses besoins.

Le gardien Michel Larocque lui, restituait toujours la veille des matchs où il devait être en fonction, tellement il était nerveux.


Du jamais vu

C'est la première fois que je vois une équipe décimée par la gastro-entérite comme ce fut le cas chez le Canadien la semaine dernière. Dans mon temps, elles ont été très rares les occasions où un joueur a manqué une partie parce qu'il souffrait d'une gastro ou d'une grippe. C'est sans doute arrivé quand je jouais mais jamais de cette ampleur.

Pour une équipe, ce n'est jamais facile de performer quand cinq ou six joueurs sont affectés par la gastro. Les résultats ont d'ailleurs été affectés. Quand je jouais, on avait tellement de profondeur, que l'absence d'un joueur ne se faisait pas vraiment sentir.

Je suis convaincu que quelques joueurs en uniforme durant le week-end n'étaient pas au sommet de leur forme. Mardi face aux Thrashers, on a pu constater la différence. Les gars avaient plus d'énergie et le moral semblait plus haut aussi.


*propos recueillis par RDS.ca