Pour moi, il apparaît évident qu'il n'y a pas de dossier plus prioritaire sur le bureau du directeur général du Canadien Marc Bergevin que celui de P.K. Subban.

Chez le Canadien, la présence ou l'absence de Subban dans la formation transforme l'équipe au complet. C'est une histoire de deux identités, carrément. Et personne n'est plus conscient de l'importance de Subban pour le Tricolore que Bergevin, j'en suis convaincu.

Andrei Markov s'en est bien tiré pendant son séjour en KHL, il a apparemment gagné en confiance par rapport à son état de santé. Mais la vérité, c'est que les doutes persisteront toujours quant à l'état des genoux du défenseur russe. On espère tous le revoir au sommet de son art, mais il est légitime de se demander s'il exercera le même impact que jadis à la ligne bleue montréalaise. Dans cette optique, je trouve que le présent et l'avenir de Subban, son successeur logique, prend encore plus d'importance pour le CH.

À quoi ressemblent les demandes de Subban? Qu'est-ce que le Canadien est prêt à lui offrir? Évidemment, nous ne pouvons que fonder nos réponses sur des bases spéculatives, mais ces questions s'abordent tout de même de plusieurs angles différents. On peut croire que dans un monde idéal, le Canadien s'assurerait les services de Subban pour une période s'approchant du maximum permis par la nouvelle convention collective. Six ans, tiens. Mais je ne suis pas convaincu que ce sera l'intention de l'une des deux parties impliquées dans ces négociations.

P.K., par exemple, pourrait être davantage intéressé par un pacte d'une ou deux saisons, le temps de faire grimper sa valeur avant que les plus lourds contrats disparaissent des livres comptables du Canadien. Son agent tentera sûrement d'aller chercher un contrat comparable à celui que les Kings de Los Angeles ont accordé à Drew Doughty, quelque chose tournant autour de 7 M$ à 8 M$ par année, mais ce n'est probablement pas l'approche la plus réaliste présentement.

Je ne crois pas non plus que le Canadien souhaite se menotter avec quiconque sur une trop longue période. En ce moment, l'équipe semble assez limitée dans ce qu'elle peut offrir en frais de temps et d'argent. Et il pourrait être sage d'attendre de voir comment la nouvelle convention affectera le contexte économique de la Ligue.

Les statistiques de Subban seront probablement les premières données que son agent présentera à Bergevin lorsque les deux s'assoiront pour entamer les discussions, mais des facteurs extérieurs sur lesquels il est plus difficile de coller une valeur seront assurément mis de l'avant. Au sens propre autant qu'au sens figuré, P.K. est un gros vendeur auprès des partisans de l'équipe. Il vend des chandails, mais il vend aussi de l'espoir. Et de l'espoir, on devrait en avoir besoin cet hiver à Montréal.

Même s'il n'insistera pas sur ce « facteur X » quand viendra le temps de négocier, je suis sûr que le Canadien reconnaît l'importance de P.K. Subban à l'extérieur de la patinoire. Pour le département de marketing et de publicité de l'équipe, il est une petite mine d'or. Tout ça sera bien sûr pris en considération dans l'ébauche de son prochain contrat et pour cette raison, notamment, je ne m'attends pas à ce qu'il y ait beaucoup d'embûches dans le chemin qui mènera à une entente.

P.K. veut revenir et jouer au hockey, le Canadien veut le ravoir. Je suis convaincu qu'on se rencontrera quelque part à mi-chemin et qu'il y aura une entente d'ici la semaine prochaine.

*Propos recueillis par RDS.ca