MONTRÉAL - Andrei Kostitsyn devrait en prendre bonne note: tirer sur réception a ses avantages. Benoît Pouliot pourrait en témoigner, lui qui a marqué de cette manière à l'occasion des deux derniers matchs du Canadien.

«Ça toujours été une de mes forces. C'est arrivé comme comme ça à mes deux derniers matchs, et la saison dernière aussi c'était un peu comme ça», a dit Pouliot, samedi, après avoir enfilé le but gagnant dans la victoire de 3-0 contre les Maple Leafs de Toronto.

Pouliot en était d'ailleurs à son quatrième filet vainqueur de la campagne, lui qui a 12 buts en 54 matchs. L'hiver dernier, il avait réussi 15 buts en 39 rencontres avec le Canadien, après que le Wild du Minnesota l'eut échangé en retour de Guillaume Latendresse.

Les deux récents filets de l'attaquant franco-ontarien de 24 ans lui ont permis de stopper à sept sa série de matchs sans but. Il a marqué de la même manière à chaque fois.

Samedi, il a profité d'un relais de David Desharnais depuis l'arrière du filet pour s'amener dans l'enclave, déjà prêt à dégainer. Même chose jeudi face aux Islanders, alors que c'est Ryan White qui l'a alimenté depuis l'arrière de la cage new-yorkaise.

«Quand il y a quelqu'un derrière le filet et que la rondelle s'en vient devant, je me place et j'y vais aussitôt, je ne perds pas de temps à regarder le jeu se développer», a expliqué Pouliot.

«Il s'agit de trouver un endroit libre sur la glace et dans ce contexte-là, les joueurs adverses ont à peine le temps de venir à ta rencontre que le tir est déjà parti, a ajouté le hockeyeur d'Alfred, en Ontario. Mais le mérite ne revient pas qu'à moi, il faut aussi que je profite de belles passes de mes coéquipiers et ç'a été le cas.»

La recette de Bossy

Kostitsyn a 13 buts, un de plus que Pouliot cette saison, mais aucun à ses neuf derniers matchs. Dernièrement, le Bélarusse de 26 ans a tendance à trop chercher à contrôler la rondelle, une approche qui ne lui sied pas puisqu'il est un franc-tireur et non un fabricant de jeu. Comme Pouliot, il a un excellent tir et il aurait avantage à mieux l'exploiter.

D'autant plus que Kostitsyn semble l'un des rares joueurs du Tricolore à n'avoir pas compris les avantages d'une approche qui a fait le succès d'aussi grands joueurs que Michael Bossy, par exemple.

C'est ainsi que samedi, Brian Gionta a marqué de la même manière que Pouliot. Plus tôt dans le match, Roman Hamrlik a failli marquer de cette façon en filant vers l'enclave au moment où Tomas Plekanec lui remettait la rondelle depuis le fond de la zone des Islanders.

Et jeudi, Max Pacioretty a marqué d'un tir sur réception, à la suite d'une passe transversale de Desharnais. Il était loin du but, mais sa rapidité d'exécution lui a permis de faire mouche avant que Mikko Koskinen ne puisse compléter son déplacement latéral.

Bossy avait aidé les Islanders à remporter la coupe Stanley quatre fois d'affilée, au début des années 1980, en tirant plus vite que son ombre. Il préférait la rapidité à la précision et ça lui a permis d'atteindre le cap des 50 buts neuf fois en 10 saisons avec New York, et d'en marquer au moins 60 à cinq reprises.

Bossy disait toujours que s'il ne savait pas lui-même où la rondelle se dirigeait en décochant son tir, imaginez dans quel pétrin se trouvait le gardien adverse...