BCE: l'exemple des Leafs!
Hockey samedi, 16 déc. 2000. 12:01 mercredi, 11 déc. 2024. 06:35
A travers la Ligue nationale, le dossier de la vente du Canadien retient l'attention et, en coulisses, on se demande comment BCE va réussir à redorer le blason d'une organisation qui pateauge depuis trois ou quatre ans dans la médiocrité.
On se demande même si le Tricolore parviendra à se sortir de cette situation pour le moins embarrassante pour une organisation jadis considée comme un modèle d'excellence, un modèle de loyauté envers les amateurs.
Consolider toutes les énergies sur le repêchage des joueurs amateurs se veut une option intéressante mais une option n'offrant aucune garantie. Et quand on regarde la fiche des dépisteurs du Canadien au cours des dernières années, pas certain que c'est l'avenue que doit emprunter le nouveau propriétaire. Pas certain que c'est la bonne solution.
«Moi, je suis convaincu qu'on empruntera la même philosophie que celle des Maple Leafs de Toronto, me confiait cette semaine le dirigeant d'une formation de la Ligue nationale. C'est possiblement l'unique façon de sortir le plus rapidement du bourbier dans lequel le Canadien est empêtré depuis le départ de Serge Savard.»
Pas bête comme approche. Les Leafs crépissaient dans les bas-fonds quand Ken Dryden, à raison de $1 million par année, s'est vu confier le lourd mandat de redonner à cette prestigieuse concession ses attributs et surtout son lustre des années 60. Dryden a modifié l'organigramme de la société, il s'est entourée de gens qualifiés et, ensuite, il a confié l'équipe à un homme d'expérience, Pat Quinn.
Au niveau du personnel des joueurs, Steve Stavro a été très clair en donnant à l'ex-gardien du Canadien plein pouvoir. «Nous ne pouvons pas attendre cinq ans, lui a-t-il dit. Les partisans des Leafs ont assez attendu. Il faut faire vite, il faut rebâtir cette équipe dans les plus brefs délais.»
D'accord, mais ça prenait des sous et Dryden les a obtenus. Les Leafs ont bien dépensé leur argent. L'acquisition du joueur autonome sans restriction, Curtis Joseph, a été l'élément déclencheur. Puis a suivi Steve Thomas, un solide guerrier.
Les Leafs ont continué à bien dépenser les millions du propriétaire effectuant de bonnes transactions et en s'appliquant à embaucher d'autres joueurs autonomes.
Pas d'autres solutions
La société BCE n'aura pas d'autres alternatives que de chercher à plagier le concept mis de l'avant par les Leafs dans l'espoir d'offrir un produit de qualité sur la patinoire afin de rentabiliser le plus rapidement possible le Air Canada Center.
BCE est une société de communication et il y a un fait incontournable: cette société recherche du contenu pour ses stations de télévision, elle veut un produit de qualité afin d'augmenter les heures d'écoute et du même coup augmenter les revenus tirés de la vente de «pubs».
Le marché des joueurs autonomes sans restriction se veut une bouée de sauvetage intéressante pour un navire à la dérive d'autant plus que l'entre-saison offrira une brochette de joueurs de premier plan. Des joueurs au style différent les uns des autres mais avec un curriculum vitae fort attrayant.
Jeremy Roenick est un joueur explosif. John LeClair est un marqueur naturel. Rob Blake est un défenseur postulant pour le trophée Norris à chaque saison. Peter Bondra est un joueur talentueux. Martin Lapointe est un leader. Yanic Perreault connaît beaucoup de succès à Toronto, Pierre Turgeon, tiens, tiens, sera sur le marché, un nouveau Pierre Turgeon. Joe Sakic n'a plus besoin de présentation au Québec. Est-ce que Luc Robitaille a encore quelques bonne saisons dans son système. Et, il y a aussi Brett Hull, un bon copain de Guy Carbonneau qui pourrait devenir joueur autonome sans restriction si les Stars n'exercent pas leur option sur la dernière année du contrat de Hull ($7.5 millions). Il y a aussi Patrick Roy
Lapointe, Sakic ou Roenick ou Turgeon et Blake peuvent changer le décor d'une équipe en l'espace de quelques minutes. Mais il faut des sous, beaucoup de sous, et c'est une option que BCE ne pourra contourner si cette société veut créer un nouvel engouement pour le hockey à Montréal.
Le plan de cinq ans dans le contexte du hockey d'aujourd'hui - dans le fond dans le contexte du sport professionnel - ça ne tient plus. On demande aux amateurs de payer le gros prix, en revanche, ils veulent un spectacle de choix.
Ils veulent des résultats immédiats. Ils ne veulent rien entendre d'un plan de cinq ans en ne sachant pas que le dit plan va fonctionner.
La contribution de Modano
C'est Mike Modano qui doit être mort de rire.
C'est à lui qu'on a demandé d'accompagner Alex Rodriguez pour un tour de ville, pour lui montrer les «bons» endroits de Dallas. Il a fait son boulot avec beaucoup de doigté sachant fort bien qu'il y aura des répercussions à l'entente que vient de signer l'ex-joueur des Mariners avec les Rangers du Texas.
Modano et Rodriguez, voyez-vous, ont le même proprio et le même président. Tom Hicks dirige les deux entreprises bien qu'il ait donné carte blanche à Bob Gainey relativement aux opérations quotidiennes des Stars. Quand Modano pourra renégocier son entente avec les Stars - il sera joueur autonome sans restriction à ce moment-là - il pourra sûrement profiter de la richesse de son propriétaire pour faire monter les enchères.
Hicks a souligné qu'il n'avait pas l'intention de faire sauter la masse salariale dans le monde du hockey sauf que si un joueur autonome sans restriction est disponible, «nous allons faire une offre, c'est certain», déclare-t-il. Les Stars veulent réaliser quelques coups fumants pendant l'entre-saison question de bien préparer leur entrée au nouveau American Airlines Arena.
Les joueurs autonomes de la Ligue nationale salivent déjà
On se demande même si le Tricolore parviendra à se sortir de cette situation pour le moins embarrassante pour une organisation jadis considée comme un modèle d'excellence, un modèle de loyauté envers les amateurs.
Consolider toutes les énergies sur le repêchage des joueurs amateurs se veut une option intéressante mais une option n'offrant aucune garantie. Et quand on regarde la fiche des dépisteurs du Canadien au cours des dernières années, pas certain que c'est l'avenue que doit emprunter le nouveau propriétaire. Pas certain que c'est la bonne solution.
«Moi, je suis convaincu qu'on empruntera la même philosophie que celle des Maple Leafs de Toronto, me confiait cette semaine le dirigeant d'une formation de la Ligue nationale. C'est possiblement l'unique façon de sortir le plus rapidement du bourbier dans lequel le Canadien est empêtré depuis le départ de Serge Savard.»
Pas bête comme approche. Les Leafs crépissaient dans les bas-fonds quand Ken Dryden, à raison de $1 million par année, s'est vu confier le lourd mandat de redonner à cette prestigieuse concession ses attributs et surtout son lustre des années 60. Dryden a modifié l'organigramme de la société, il s'est entourée de gens qualifiés et, ensuite, il a confié l'équipe à un homme d'expérience, Pat Quinn.
Au niveau du personnel des joueurs, Steve Stavro a été très clair en donnant à l'ex-gardien du Canadien plein pouvoir. «Nous ne pouvons pas attendre cinq ans, lui a-t-il dit. Les partisans des Leafs ont assez attendu. Il faut faire vite, il faut rebâtir cette équipe dans les plus brefs délais.»
D'accord, mais ça prenait des sous et Dryden les a obtenus. Les Leafs ont bien dépensé leur argent. L'acquisition du joueur autonome sans restriction, Curtis Joseph, a été l'élément déclencheur. Puis a suivi Steve Thomas, un solide guerrier.
Les Leafs ont continué à bien dépenser les millions du propriétaire effectuant de bonnes transactions et en s'appliquant à embaucher d'autres joueurs autonomes.
Pas d'autres solutions
La société BCE n'aura pas d'autres alternatives que de chercher à plagier le concept mis de l'avant par les Leafs dans l'espoir d'offrir un produit de qualité sur la patinoire afin de rentabiliser le plus rapidement possible le Air Canada Center.
BCE est une société de communication et il y a un fait incontournable: cette société recherche du contenu pour ses stations de télévision, elle veut un produit de qualité afin d'augmenter les heures d'écoute et du même coup augmenter les revenus tirés de la vente de «pubs».
Le marché des joueurs autonomes sans restriction se veut une bouée de sauvetage intéressante pour un navire à la dérive d'autant plus que l'entre-saison offrira une brochette de joueurs de premier plan. Des joueurs au style différent les uns des autres mais avec un curriculum vitae fort attrayant.
Jeremy Roenick est un joueur explosif. John LeClair est un marqueur naturel. Rob Blake est un défenseur postulant pour le trophée Norris à chaque saison. Peter Bondra est un joueur talentueux. Martin Lapointe est un leader. Yanic Perreault connaît beaucoup de succès à Toronto, Pierre Turgeon, tiens, tiens, sera sur le marché, un nouveau Pierre Turgeon. Joe Sakic n'a plus besoin de présentation au Québec. Est-ce que Luc Robitaille a encore quelques bonne saisons dans son système. Et, il y a aussi Brett Hull, un bon copain de Guy Carbonneau qui pourrait devenir joueur autonome sans restriction si les Stars n'exercent pas leur option sur la dernière année du contrat de Hull ($7.5 millions). Il y a aussi Patrick Roy
Lapointe, Sakic ou Roenick ou Turgeon et Blake peuvent changer le décor d'une équipe en l'espace de quelques minutes. Mais il faut des sous, beaucoup de sous, et c'est une option que BCE ne pourra contourner si cette société veut créer un nouvel engouement pour le hockey à Montréal.
Le plan de cinq ans dans le contexte du hockey d'aujourd'hui - dans le fond dans le contexte du sport professionnel - ça ne tient plus. On demande aux amateurs de payer le gros prix, en revanche, ils veulent un spectacle de choix.
Ils veulent des résultats immédiats. Ils ne veulent rien entendre d'un plan de cinq ans en ne sachant pas que le dit plan va fonctionner.
La contribution de Modano
C'est Mike Modano qui doit être mort de rire.
C'est à lui qu'on a demandé d'accompagner Alex Rodriguez pour un tour de ville, pour lui montrer les «bons» endroits de Dallas. Il a fait son boulot avec beaucoup de doigté sachant fort bien qu'il y aura des répercussions à l'entente que vient de signer l'ex-joueur des Mariners avec les Rangers du Texas.
Modano et Rodriguez, voyez-vous, ont le même proprio et le même président. Tom Hicks dirige les deux entreprises bien qu'il ait donné carte blanche à Bob Gainey relativement aux opérations quotidiennes des Stars. Quand Modano pourra renégocier son entente avec les Stars - il sera joueur autonome sans restriction à ce moment-là - il pourra sûrement profiter de la richesse de son propriétaire pour faire monter les enchères.
Hicks a souligné qu'il n'avait pas l'intention de faire sauter la masse salariale dans le monde du hockey sauf que si un joueur autonome sans restriction est disponible, «nous allons faire une offre, c'est certain», déclare-t-il. Les Stars veulent réaliser quelques coups fumants pendant l'entre-saison question de bien préparer leur entrée au nouveau American Airlines Arena.
Les joueurs autonomes de la Ligue nationale salivent déjà