Marc-André Bergeron ne prévoyait pas diriger les Lions de Trois-Rivières

Marc-André Bergeron l'admet d'emblée : jamais il n'a rêvé de devenir entraîneur-chef d'une équipe de hockey, peu importe le niveau. Il avait été président des Aigles de Trois-Rivières, puis directeur général des Lions de Trois-Rivières et se plaisait dans ce rôle davantage administratif.

Mais la démission surprise de l'entraîneur-chef Éric Bélanger mardi l'a obligé à revoir ses plans. Et au lieu de précipiter une décision qu'il aurait pu amèrement regretter plus tard, il a décidé de jouer de prudence et assurer l'intérim. Pour combien de temps? Même lui ne le sait pas encore.

« C'est vraiment un concours de circonstances, a expliqué Bergeron en entrevue téléphonique à RDS.ca, quelques heures seulement après avoir dirigé son premier entraînement mercredi. Je voulais limiter les vagues sur les opérations quotidiennes de l'équipe ainsi que sur les joueurs.

« Je n'avais jamais pensé devenir coach. Il y a beaucoup de chemins qui mènent à bien des places, mais si quelqu'un m'avait dit que je finirais par devenir coach, je ne l'aurais pas cru! »

Cela dit, Bergeron n'arrivera pas complètement inexpérimenté derrière le banc des Lions, étant donné qu'il a déjà assuré la relève de Bélanger il y a environ un mois après que ce dernier eut contracté la COVID-19. Bergeron a aussi dirigé son fils au niveau pee-wee et dans des tournois.

« J'avais bien aimé cela, reconnaît Bergeron au sujet de son expérience du 29 octobre dernier. La situation est propice et elle va me donner l'occasion d'analyser la situation en profondeur. »

En conférence de presse un peu plus tôt mardi, l'ex-défenseur de la Ligue nationale de hockey avait évoqué qu'il ne savait pas s'il allait rester en poste, « deux semaines, deux mois ou deux ans ». En entrevue, il est toutefois beaucoup plus nuancé sur la durée éventuelle de son mandat.

« Il reste encore beaucoup de questions en suspens, avoue Bergeron. Est-ce que je vais vraiment aimer ça? Est-ce que je vais être bon? Je le répète : je veux me donner toutes les opportunités. »

Pour l'épauler, le nouvel entraîneur-chef âgé de 42 ans a conservé les services de l'entraîneur adjoint Pascal Rhéaume et du coordonnateur des opérations hockey et entraîneur des gardiens Alex Cousineau. Il n'était pas question de se priver de la grande expertise des deux hommes.

« Ce sont des gars qui sont ici depuis l'année passée. Pascal avait déjà beaucoup d'expérience comme coach. Il est vraiment aidant pour tout le monde, rappelle Bergeron. Pour ce qui est d'Alex, il m'aidera au chapitre administratif et continuera son travail avec tous nos gardiens. »

Bergeron a passé 16 saisons dans le monde du hockey professionnel et a côtoyé plusieurs types d'entraîneur-chefs dans la Ligue nationale de hockey, la Ligue américaine ainsi qu'en Europe.

Il n'y a pas nécessairement un pilote qui l'a marqué plus qu'un autre, mais il entend surtout être un heureux mélange de tous ceux qu'il a pu connaître. L'ancien numéro 47 des Canadiens a cependant conscient que le monde du hockey a bien changé depuis qu'il a pris sa retraite au terme de la campagne 2016-2017. Il a évolué dans la LNH pour la dernière fois en 2012-2013.

« C'est plus humain et ouvert que lorsque je jouais, explique celui qui a disputé 79 matchs de saison régulière et de séries éliminatoires avec le CH en 2009-2010. Il faut savoir que les gars passent plus de temps dans leurs souliers à penser et à être des gens ordinaires qu'à jouer!

« Je vais vraiment m'inspirer des trucs positifs que j'ai pu apprendre et éviter ceux négatifs... »

Au final, Bergeron espère simplement d'amener l'équipe à son plein potentiel après un début de saison difficile. Les Lions présentent un dossier de 6-6-1, mais ont gagné leurs 4 derniers matchs.

« Notre fiche ne nous rend pas justice, conclut Bergeron. À un certain moment, elle était de 2-6, mais elle aurait pu être de 6-2. Mais nous sommes jugés par nos victoires et nos défaites. C'est pourquoi je ne suis pas totalement satisfait de notre rendement depuis le début de la saison. »