Blair Betts est un vétéran spécialiste qui connaît bien son rôle dans une équipe. Il sera utile au Canadien.

Il est un centre défensif qui excelle dans l'art d'écouler les désavantages numériques. Il est bon aussi pour gagner les mises en jeu. C'est un gars calme, qui a développé un leadership discret. Il est plutôt effacé et il brasse la soupe à sa façon. Il remplit un rôle spécifique dans une équipe et dans ce rôle, je pense qu'il est excellent.

Il est capable aussi de jouer physiquement, lui qui a évolué dans la division des Flyers. Ce n'est pas un dur, mais c'est un gars qui ne s'en laisse pas imposer.

Sa présence pourrait aussi alléger le temps de glace en infériorité numérique de Tomas Plekanec, qui pourrait avoir plus de responsabilités offensives. Betts va peut-être voler un peu de temps à des jeunes. J'espère toutefois que David Desharnais ne sera pas affecté. Qui sait, Betts ne jouera peut-être pas tous les matchs.

Il y avait peut-être d'autres joueurs chez le Canadien qui auraient pu faire le travail de Betts. Lars Eller aurait pu être de ceux-là, mais il est blessé. Les dirigeants trouvaient peut-être aussi que l'équipe manquait de spécialistes.

Il est heureux de venir à Montréal et il va accepter son rôle. Je n'ai jamais rien entendu de négatif à son sujet, autant quand je jouais dans la même équipe que lui ou lorsqu'il était l'un de mes adversaires. C'est un professionnel, qui agit comme un professionnel.

Raphael Diaz a mérité son poste

Raphael Diaz a hérité de poste de sixième défenseur chez le Canadien. Sa progression a toutefois été lente. Au début on se demandait quel joueur allait sortir du lot parmi trois défenseurs inexpérimentés au niveau de la LNH.

Diaz a pris de l'assurance. Je pense qu'il va bien cadrer avec le style de la LNH grâce à sa mobilité et sa vision qu'il amène. Il est un bon arrière, qui fait de bonnes transitions. Il ne faut pas s'attendre à ce qu'il prenne la place de quelqu'un d'autre. Comme tout le monde, il devra faire ses preuves.

Diaz a gagné son poste alors qu'Alexei Yemelin a perdu le sien. Yannick Weber aussi a déçu.

Une défensive sans son général

Je pense que le Canadien peut survivre temporairement à l'absence d'Andrei Markov. À court terme, ça va aller, mais ce sera difficile d'être une équipe dominante sans le général en défensive. Tu ne peux pas gagner régulièrement dans la LNH sans défenseur numéro un.

PK Subban est un défenseur numéro un en devenir. Je pense toutefois qu'il est encore trop jeune pour chausser les patins d'un numéro un. Il est bien dans les patins d'un numéro deux pour l'instant. Subban aura beaucoup de responsabilités puisqu'il devra jouer entre 26 et 29 minutes par rencontre. Son style de jeu exige beaucoup d'énergie et d'intensité en plus d'être assez physique. Comme ça risque d'être exigeant, il devra apprendre à contrôler ses énergies et ce n'est pas ça que l'on veut de lui. L'équipe veut qu'il joue toujours avec la même fougue.

Je pense qu'un gars comme Roman Hamrlik aurait été très utile. Il aurait rendu service au Canadien, qui croyait sans doute que Markov allait être de retour au jeu à temps.

La brigade défensive est le seul point d'interrogation chez le Canadien en ce début de saison.

Les quatre derniers retranchés

Le Canadien a procédé à ses dernières coupures à la veille du début de la saison à Toronto. Ainsi, Andreas Engqvist, Aaron Palushaj, Michael Blunden et Ian Schultz ont pris le chemin de Hamilton pour se rapporter aux Bulldogs. Je dois avouer qu'aucune de ces coupures ne me surprend.

À chaque camp d'entraînement, le joueur a un poste à gagner. Il n'y a personne dans ce groupe des quatre qui en a fait suffisamment pour demeurer avec le grand club. Aucun n'a réussi à voler le poste à un autre joueur. C'est toujours une guerre de tranchées. Quand tu es jeune et que tu veux faire ta place, tu dois faire en conséquence. Tu dois démontrer que tu mérites d'y être et aucun d'entre eux n'a mérité ce privilège.

Trois bons trios

J'aime bien le Canadien. Jaime bien sa profondeur en attaque et je pense que l'équipe va marquer plus que les 216 buts de l'an dernier. Le Canadien a trois trios mieux équilibrés. Betts sur le quatrième trio va stabiliser les choses.

L'équilibre offensif est très important. Si le Canadien passe beaucoup de temps en zone offensive avec un bon échec avant, ça va alléger le fardeau sur les défenseurs. Ça permettrait de minimiser un peu l'absence de Markov.

Carey Price va devoir être aussi régulier que l'an dernier et il devra démontrer et projeter sa régularité pour donner confiance aux joueurs devant lui.

Je pense que le Canadien va se battre pour les positions de six à huit dans l'Est et je suis persuadé que l'équipe va participer aux séries.

Sean Avery : un casse-tête en moins

Je ne vais pas m'ennuyer de Sean Avery , je vous le jure.

Ça ne me manquera pas de parler de ses histoires sur et hors de la patinoire. Il se veut un casse-tête pour la LNH, qui doit toujours contrôler les dommages de ce joueur. Avec Avery, c'est un cirque. S'il avait mis toutes ses énergies au bon endroit, il aurait été un très bon joueur de hockey, mais il semblait plus préoccupé par son style de vie et son image. Il a oublié qu'il était un bon joueur de hockey.

Je ne sais pas s'il se rapportera à l'équipe de Hartford dans la LAH, mais s'il le fait, ce sera beau avec Wade Redden. À eux deux, ils représentent une belle masse salariale. Il est peut-être trop fier pour se joindre à l'équipe de la LAH et comme il a touché des salaires intéressants durant sa carrière, il pourrait tourner le dos au hockey pour essayer d'embrasser une nouvelle carrière à Hollywood.

Peut-être qu'il se retrouvera dans une équipe de la LNH, mais pas en début de saison puisque toutes les formations sont complètes. Une fois que la saison sera entamée, ce sera autre chose. Il faudra que ce soit un risque calculé parce qu'Avery amène avec lui, tout un bagage.

Dans un vestiaire, il est une distraction. J'ai joué pour des clubs pour lesquels il avait joué et je peux vous dire qu'on en parlait encore. Je suis arrivé avec les Kings de Los Angeles deux ans après son départ, et il fait encore jaser. Je peux confirmer qu'il dérange et qu'il laisse sa trace. En plus, il n'est pas le meilleur joueur d'équipe dans un vestiaire. En fin de compte, je peux vous dire que Sean Avery joue pour Sean Avery.

*propos recueillis par Robert Latendresse