Scotty Bowman a eu un impact majeur sur plusieurs personnes dans la Ligue nationale de hockey. Que ce soit sur des joueurs, des agents, des dirigeants, il a changé la vie de plusieurs d'entre eux. Dans cette liste interminable, il faut ajouter le nom de Don Lever.

Les deux hommes ont commencé à se côtoyer lorsque Bowman était le grand patron des Sabres de Buffalo. Avant le début de la saison 1985-1986, Don Lever avait accepté l'invitation de Bowman de se joindre à sa formation. Lever était en fin de carrière (il a fait ses débuts en 1972 avec les Canucks) et l'offre des Sabres était simple : deux autres saisons, mais avec la possibilité qu'il évolue aussi avec les Americans de Rochester, club-école des Sabres. En échange, il est devenu entraîneur-adjoint de la formation de Buffalo à sa retraite.

Vingt-quatre ans plus tard, les deux hommes sont encore très près l'un de l'autre alors qu'ils passent du temps ensemble durant la saison morte, étant voisins dans un quartier de Buffalo.

J'ai parlé à Scotty Bowman au téléphone, lui qui passe son hiver à Sarasota en Floride, et le mot qui est revenu le plus souvent dans la conversation est un mot qui est ce qu'exige Bob Gainey de tous ses employés : constance.

"Don Lever est très constant (ce fut ses premières paroles). Il est toujours le même après une victoire ou encore après une défaite. C'est vraiment une personne très honnête et les joueurs l'aiment".

Don Lever a tout un maître en Bowman. C'est ce dernier qui l'a recommandé à Gainey pour le poste d'entraîneur-chef à Hamilton il y a quatre ans.

"Don se cherchait du boulot et j'ai dit à Bob qu'il était le genre d'entraîneur qu'il recherchait. Il a beaucoup d'expérience et c'est une personne très honnête. Et vous savez, ça fait 37 ans qu'il est dans les niveaux professionnels. Partout où il est passé, il a bien fait. Joel Quenneville l'a connu à St. Louis (2002-2004) et il m'a toujours dit que Don avait fait du gros boulot avec lui. Don a longtemps été un adjoint, c'est vrai, mais vous savez, ce sont eux qui préparent les entraînements. C'est très loin d'être une recrue. Et ses succès à Hamilton sont très importants parce qu'il a gagné avec les jeunes qui sont maintenant à Montréal. Sa fiche est très bonne et il a confiance en lui. C'est un gars qui va tout faire pour réussir et il veut demeurer dans la LNH. C'est un homme de famille qui a une grande passion: le hockey."

La langue, un facteur

Il y a quand même un point qui est un handicap pour Don Lever : il ne parle pas le français. Et au Québec, la grande majorité des gens souhaitent que l'entraîneur-chef de l'équipe parle la langue du peuple. Et c'est normal. Mais pour Scotty Bowman, bien des choses ont changé au cours des dernières années dans le monde du hockey, et il ne faut pas non plus que le Canadien se mette des barrières qui pourraient freiner l'organisation.

"Les joueurs maintenant viennent de partout. Est-ce que ça devrait être la même chose avec les entraîneurs? En Russie, mon ancien adjoint à Detroit, Barry Smith, est là-bas depuis trois ans. Il a une bonne équipe dans une ligue qui n'est pas facile et même s'il a maintenant une petite connaissance de la langue, ses adjoints l'aident avec les médias. Dans le cas de Don Lever, il va apprendre le français rapidement parce que je suis convaincu qu'il connaît déjà quelques mots. Mais vous savez, le plus important c'est qu'il a un oeil incroyable. Il sait qui a du talent et qui n'en a pas. Et je vais vous le redire, c'est quelqu'un de très constant".

Cette constance, c'est ce qui fait la différence entre les gagnants et les perdants. Dans le cas de Bob Gainey, il n'y a aucun doute que c'est une de ses grandes forces. Scotty Bowman l'a aussi remarqué chez Don Lever. Alors dites-vous une chose, l'entraîneur-chef du Canadien pour la saison prochaine sera très constant. Ce sera Bob Gainey ou Don Lever.

L'avenir de Guy Carbonneau

Le départ de Guy Carbonneau a surpris plusieurs personnes et avec raison. On parle d'un entraîneur qui a reçu une prolongation de contrat de deux ans (jusqu'à la fin de la saison 2010-2011 selon ce que RDS.ca a appris) en septembre.

Mais l'année du centenaire n'est pas comme les autres et la pression est très forte sur Bob Gainey. Il n'a pas le droit à l'échec et ce n'est pas un directeur général qui est facile pour ses entraîneurs. Il leur met beaucoup de pression sur les épaules et ce jusqu'au point où sa relation avec son entraîneur se détériore sérieusement.

Un entraîneur-chef a besoin du support de son DG parce que les joueurs tournent le dos rapidement à leur entraîneur. Si cet appui n'existe plus, c'est le début de la fin. Aujourd'hui, c'est malheureux, le mot patience n'existe plus. C'est la victoire à tout prix. C'est tout à fait normal. Mais à force de gérer le présent, on oublie l'avenir. Un gros problème non seulement au hockey, mais partout maintenant dans notre société.