VANCOUVER - Il n'existe pas de mot mandarin pour dire rondelle de hockey.

Maintenant que le réseau anglais de Radio-Canada diffuse pour la première fois le hockey en mandarin, Jason Wang, qui fait la description des matchs des séries éliminatoires de la LNH opposant le Canadien de Montréal aux Bruins de Boston dans sa langue natale, se contente d'utiliser le mot signifiant balle.

Il s'agit là d'un des nombreux termes de hockey que M. Wang a dû traduire et même, dans certains cas, inventer à l'intention des téléspectateurs chinois. De son propre aveu, l'animateur n'a pas la tâche facile.

"Particulièrement en ce qui concerne le hockey, pour lequel la culture chinoise est sans contexte. Je dois donc traduire beaucoup de termes, toutes les pénalités, et parfois, je dois faire des emprunts à d'autres sports", a affirmé M. Wang, assis dans un petit studio de l'immeuble de CBC à Vancouver, où il assure la description des matchs en les regardant sur un grand écran de télévision.

"J'ai une liste complète de traductions d'infractions, dit-il. Je parle pendant que les images défilent, alors je crois que les téléspectateurs vont comprendre assez rapidement."

M. Wang sera appelé à décrire les rencontres d'une série de chaque ronde des éliminatoires, que les Chinois peuvent suivre dans le site internet de CBC Sports. Les matchs sont également présentés sur les ondes de chaînes de télévision par satellite et spécialisées.

Né à Taïwan il y a 24 ans, M. Wang affirme qu'il est encore trop tôt pour savoir si beaucoup de gens suivent les matchs. Il ajoute cependant que l'auditoire de telles émissions est croissant.

"La communauté canado-chinoise augmente à la grandeur du pays, en particulier dans les grandes villes, alors nous croyons qu'il s'agit d'un marché qui va continuer de croître. Nous pensons tout simplement qu'il va gagner en importance avec le temps."

Larry Kwong, qui fut le premier joueur d'origine chinoise à avoir évolué au sein de la LNH, en 1948, lorsqu'il a disputé un match dans l'uniforme des Rangers de New York, n'a pu s'empêcher de rire lorsqu'il entendu parler des reportages.

"Sans blague, je ne peux y croire", a lancé M. Kwong, âgé de 84 ans, qui est né en Colombie-Britannique et qui habite aujourd'hui à Calgary.

"Pourquoi pas? Vous savez à quel point le hockey est populaire ici, je ne vois pas pourquoi il ne serait pas bon que les (Canadiens d'origine chinoise) s'impliquent."