BOSTON (PC) - C'est à José Théodore lui-même de s'en sortir, ont laissé entendre tour à tour Jeff Hackett, Michel Therrien, Roland Melanson et le principal intéressé lui-même.

Entre-temps, c'est Hackett qui va affronter les Bruins à Boston mardi et, cette fois, même les plus ardents défenseurs de Théodore auront bien peu d'arguments pour critiquer la décision des entraîneurs, qui sont là pour gagner des matchs avant d'aider un gardien à retrouver sa confiance.

Therrien l'a bien dit lundi en justifiant son choix de gardien: "De la façon dont Jeff Hackett garde le filet présentement...

"D'autant plus, a ajouté l'entraîneur du Canadien, qu'on va affronter ce qui est probablement l'équipe de l'heure dans la Ligue nationale."

Autrement dit, à plus forte raison, il doit y aller avec son meilleur homme.

On a beau dire que tous les gardiens connaissent des moments difficiles, la léthargie de Théodore dure depuis deux mois.

Se changer les idées

"C'est long", a convenu Melanson en esquissant un sourire.

Pour l'entraîneur des gardiens, les problèmes de Théodore sont plus d'ordre mental que technique.

"La pire affaire, c'est qu'il pense trop, a expliqué Melanson. Il faut qu'il arrête de penser juste à ça et c'est pourquoi je veux qu'il aille au gymnase et qu'il se change les idées plutôt que de rester dans sa chambre à trop penser.

"On sait qu'il va s'en sortir, il faut trouver une façon. Ca ne l'est pas maintenant, mais plus tard, ça va passer comme une expérience positive pour lui.

"C'est sûr qu'il peut avoir des problèmes techniques aussi, mais il ne fait rien de différent des autres années. Il faut trouver une façon de ramener son 'focus' (sa concentration)."

"C'est à lui de se prendre en main en travaillant encore plus fort pour retrouver sa confiance, a déclaré Therrien. Mais pendant ce temps-là, il nous faut penser à remporter des victoires.

Pas d'aide d'Hackett

Hackett, à la fois un coéquipier et un compétiteur, n'a jamais voulu dire qu'il pouvait aider le gardien moins expérimenté.

"On passe tous par des périodes semblables et c'est une longue saison (...) J'aimerais l'aider mais il ne s'agit que de petits détails, c'est encore un très bon gardien", a-t-il dit en contournant les questions précises à ce sujet.

"On a traité José comme un gardien numéro un mais les résultats ne sont pas comme lui l'espérait ni ceux que nous attendions. Il faut penser à l'équipe et lui donner tranquillement le temps de se replacer", a encore dit Therrien.

Un joueur qui se cherche

"C'est un gars qui se cherche. Il n'a pas la "cockyness" (l'arrogance) qu'il avait. C'est un compétiteur et Dieu sait comment lui-même veut s'en sortir. C'est un gars fier et il veut redevenir le gardien qu'il était."

Théodore ressent beaucoup de pression, a convenu Therrien. Et son gros contrat de 16,5 millions $ pour trois ans a ajouté beaucoup aux attentes.

"Le cas d'un gardien est tellement différent d'un joueur que tu peux transférer dans un quatrième trio en le faisant jouer moins. Le gardien, lui, n'a pas droit à l'erreur, sinon c'est un but et il peut démoraliser son équipe et changer l'allure d'un match."

Mais quand les choses allaient bien, c'est justement ce défi qu'adorait relever Théodore et sa force mentale était un de ses principaux atouts.

Mais présentement, il doit souffrir d'un problème de "dureté du mental".