BROSSARD - Le Canadien a décidé cette année de ne pas partir en retraite fermée, comme il le fait habituellement avant l'ouverture de la saison régulière. C'est à Brossard qu'on va façonner l'esprit d'équipe d'ici à mardi, et on peut dire que la journée de samedi a été fructueuse.

L'entraîneur Michel Therrien et son groupe d'adjoints ont été les têtes de turc des joueurs, à l'issue d'un petit jeu auquel Therrien se prête souvent avec ses troupiers vers la fin des séances d'entraînement.

Positionnés à une extrémité de la patinoire, quelques joueurs sont appelés à tour de rôle à envoyer la rondelle dans le filet abandonné à l'autre bout. S'ils ratent la cible, leur conséquence est qu'ils doivent patiner d'une ligne à l'autre, et d'un bout à l'autre. S'ils font mouche, ils n'ont pas à patiner. Pour mettre du piquant, s'ils frappent la barre horizontale, non seulement sont-ils exemptés de la séance de patinage, mais les entraîneurs sont contraints de faire cinq longueurs de patinoire!

À leur grand désarroi, Therrien et ses adjoints ont vu le défenseur Andrei Markov frapper la barre horizontale après s'être élancé de toutes ses forces.

Triomphants, les joueurs se sont empilés les uns sur les autres, à l'image d'une équipe atome après la conquête d'un tournoi.

Pas peu fier de son coup, on avait rarement vu le stoïque Markov manifester sa joie de la sorte en ressortant de dessous de la pile.

Les joueurs n'ont évidemment pas manqué de se payer la tête de Therrien, au moment où il s'échinait à faire ses longueurs.

« Ça prend un bon mélange »
« Ça prend un bon mélange »

L'entraîneur a déjà été dans une meilleure forme, et il a prestement quitté la glace après s'être exécuté.

«C'est la première fois en 12 ans qu'un joueur frappe la barre horizontale», rigolait Therrien, après avoir lancé à la blague avoir utilisé l'ascenceur pour venir au point de presse.

«Je les ai sentis un peu trop contents de nous avoir fait patiner. Je commence à avoir des doutes», a-t-il ajouté.

«C'est toujours des trucs le "fun" quand, à la fin, ce sont les "coachs" qui patinent», a lancé, moqueur, le joueur de centre David Desharnais.

Les joueurs étaient conviés à participer à une série d'activités après s'être entraînés pendant environ une heure, tôt samedi.

«Nous aurions aimé aller en retraite à l'extérieur, mais le calendrier faisait en sorte que nous n'avions pas le temps, a expliqué Therrien. Nous avons retenu les services de spécialistes en 'team building' et nous aurons des activités avec les joueurs tout au long de la fin de semaine.»

Therrien a dit croire énormément en l'importance de raffermir les liens au sein du groupe afin d'entamer la saison du bon pied.

En raison du lock-out, la saison dernière, le Tricolore n'avait pas pu partir en retraite fermée. Avant l'arrivée de Marc Bergevin au poste de directeur général en 2012, c'était une coutume.