BROSSARD – Michel Therrien n’est pas reconnu pour sa patience et ça lui a souvent été salutaire dans son rôle d’entraîneur-chef donc il n’a pas hésité à remanier ses compositions à la suite des deux récents revers de sa troupe contre le Lightning et les Penguins.

Timide en attaque lors de ses deux sorties, le Canadien a présenté un visage différent lundi à son retour à l’entraînement qui a été consacré, en grande partie, à solutionner les ennuis en supériorité numérique.
 

Des aspirants pour Adonis?

Le jeu de puissance continue de poser des problèmes au Tricolore avec une production d’un seul but à ses 22 derniers déploiements et il se situe au 27e rang de la LNH. En dépit de nombreux efforts sur cette facette au Complexe sportif Bell, les résultats n’ont pas très probants alors que les joueurs en infériorité numérique (7e échelon de la LNH) ont eu le dessus.

Ainsi, Therrien a décidé de placer David Desharnais, Max Pacioretty et Brendan Gallagher sur sa première vague de l’avantage numérique avec P.K. Subban et Pierre-Alexandre Parenteau à la ligne bleue.

Parenteau renouera vraisemblablement avec l’action mercredi à Columbus alors qu’il n’a pas joué depuis sa blessure subie le 2 janvier au New Jersey.

Sur la deuxième unité, Alex Galchenyuk s’exerçait avec Lars Eller et Tomas Plekanec tandis que Sergei Gonchar et Andrei Markov évoluaient à la pointe.

« C’est une partie très importante surtout en cette deuxième moitié de saison (où le jeu se resserre). Les unités spéciales ont souvent été l’une de nos forces au cours des dernières années. On veut vraiment s’améliorer et on a travaillé sur quelques idées », a reconnu Subban.

La stabilité se remarquait toutefois du côté de la brigade défensive si bien que Mike Weaver risque de regarder une autre partie en tant que spectateur à moins que ce soit au tour de Tom Gilbert de sauter son tour. Alexei Emelin en a profité une fois de plus pour s’entraîner en solitaire avec l’entraîneur physique Pierre Allard avant le début de la séance de groupe.

Tout comme le CH, les Blue Jackets n’ont pas savouré la victoire depuis deux matchs subissant des revers identiques de 5-2 face aux Maple Leafs et aux Islanders. À la suite de cet affrontement, la formation montréalaise se rapprochera de son domicile en se mesurant aux Sénateurs à Ottawa jeudi soir.

Il sera intéressant de constater l’utilisation des gardiens par Therrien pour ces deux rencontres en autant de journées. Le pilote du Canadien a souvent l’habitude de confier une soirée à Dustin Tokarski en de telles conditions, mais il déroge parfois à sa coutume. 


L’autopsie de la problématique

Ce n’est pas surprenant, les athlètes préfèrent discuter des aspects qui fonctionnent bien. Mais, comme ce fut le cas plusieurs fois cette saison, ils ont été invités à offrir leur analyse sur leurs ennuis collectifs sur le jeu de puissance et ils ont démontré une ouverture intéressante pour essayer de les décortiquer.

Confiance demeure le mot qui est revenu le plus souvent sur les lèvres des joueurs du CH.

« Ça prend de la confiance, les équipes qui connaissent du succès jouent avec cet élément. Les joueurs ne craignent pas de tenter des jeux et c’est un peu notre problème depuis le début de l’année, on est moins confiant qu’à cinq contre cinq. On a peur de faire des erreurs et il faut s’enlever ça de la tête surtout qu’on a tous connu du succès sur l’avantage numérique plus tôt dans notre carrière », a commenté Parenteau.

« C’est certain que ça nous manque un peu », a convenu Desharnais à propos de la confiance. « On est aussi à la recherche d’unités stables qui fonctionnent et ça devrait nous aider d’en marquer un ou deux. »

Desharnais, qui était sans doute heureux de retrouver Pacioretty comme compagnon sur le jeu de puissance, a été plus qu’honnête quand on lui a demandé d’identifier le problème majeur.

« Il y en a beaucoup! Premièrement, on a de la difficulté à entrer dans la zone adverse avec la rondelle ces temps-ci ce qui complique notre tâche. Une fois que c’est accompli, nos prises de décision ne sont pas les bonnes, on ne doit pas rater la chance d’envoyer la rondelle au filet et on ne le fait pas assez présentement », a-t-il admis.

Aux yeux de Pacioretty, les joueurs qui méritent le privilège d’évoluer sur le jeu puissance doivent s’inspirer du travail effectué à égalité numérique.

« On doit trouver une manière d’avoir un meilleur support entre nous sur le jeu de puissance parce que les équipes jouent avec agressivité à court d’un homme. Il faut avoir la même mentalité que celle que nous déployons à cinq contre cinq », a souhaité l’ailier.

Relégué à un rôle de spectateur pendant trois matchs pour dissiper les effets d’une petite commotion cérébrale, Parenteau avoue qu’il a remarqué certaines faiblesses avec ce regard d’un angle différent.

« C’est plus facile d’en haut, tu peux mieux identifier ce qui cloche. On arrive en deuxième moitié du calendrier, il va falloir qu’on se mette en marche », a-t-il lancé avec conviction.

Parenteau devrait donc évoluer à la pointe avec Subban durant un certain temps et le défenseur du Tricolore y décèle du positif.

« P-A a souvent joué à cette position et nous avons déjà eu du succès ensemble. C’est aussi utile d’avoir un droitier, ça peut aider pour décocher des lancers », a noté Subban.

Sauf que la formation déployée semblait se présenter comme une étoile avec seulement Subban posté de la ligne bleue. Parenteau et Desharnais se retrouvaient de chaque côté de manière plus avancée dans le territoire offensif.

« C’est comme si je partageais un peu la pointe avec David et on a déjà joué comme ça auparavant. Il faut changer quelques aspects parce que ça ne fonctionne pas assez et le fait de présenter un schéma différent pourrait nous aider », a conclu Parenteau.

Formation à l'entraînement :

Pacioretty-Plekanec-Gallagher
Prust-Galchenyuk-Parenteau
Desharnais-Eller-Weise
Bournival-Malhotra-Sekac

Subban-Markov
Beaulieu-Gonchar
Gilbert-Emelin
Weaver