Jon Cooper est convaincu d’une chose : le Canadien fera les choses en grand ce soir dans le cadre du premier match à domicile en séries éliminatoires. Et il compte bien aviser ses joueurs d’en profiter.

«Le Canadien frappe des coups de circuit à chaque fois dans les présentations d’avant-match, dans l’animation, dans l’atmosphère qu’il sait créer dans ce building. Est-ce que ce sera un environnement hostile ? C’est bien évident. Mais comme entraîneur-chef et plus spécialement comme simple partisan, je sais que je vais aimer ce que je vivrai dans quelques heures. Et je dirai à mes joueurs d’en profiter. De se laisser transporter par cette énergie», a indiqué l’entraîneur-chef du Lightning.

Si Cooper est convaincu que le Tricolore frappera un coup de circuit avant le match, il sait aussi que son club, qui tire de l’arrière 0-2, devra en frapper un sur la patinoire s’il veut revenir dans la série.

«J’aimerais bien mieux être en avant 2-0 que de tirer de l’arrière 2-0 dans la série», a d’abord reconnu Cooper qui tentait de faire porter le poids de la pression sur le dos du Canadien maintenant qu’il est de retour devant ses partisans.

«Je suis convaincu que cette équipe (le Canadien) n’a jamais gaspillé une avance de 2-0 acquise sur la route», a-t-il ensuite ajouté avec ironie.

Difficile de savoir s’il a fait exprès ou s’il a simplement été victime d’une perte de mémoire – j’opte pour la première suggestion – mais le Canadien a oui déjà bousillé des avances de 2-0 acquise sur la route en séries éliminatoires : en 2011 contre Boston et en 2006 contre la Caroline. Dans les deux cas, les Bruins et les Hurricanes ont été propulsés par ces retours en forces jusqu’à la coupe Stanley.

Pour les férus d’histoire, le Canadien a bousillé une telle avance trois fois en fait. Il l’a fait aussi en 1996 contre les Rangers qui avaient finalement gagné la série en six matchs. Comme les Hurricanes.

Vouloir frapper un coup de circuit c’est une chose. Y arriver, c’en est une autre. Comment Jon Cooper croit-il que son équipe y arriver?

En resserrant la défensive.

«Toutes les échappées commencent par un bon jeu défensif. Nous sommes passés du bas du classement aux séries éliminatoires en réduisant le nombre de buts accordés tout au long de la saison. Les clubs champions ne sont pas simplement les clubs qui marquent des buts, ce sont les clubs qui en accordent le moins. Nous avons accordé neuf buts lors des deux premiers matchs. C’est trop. Nous en avons marqué quatre lors du premier match et quatre buts, dans cette ligue, doivent te donner une victoire», a analysé Cooper.

Si la défensive du Lightning en a arraché lors des deux premiers matchs, l’attaque n’a pas été aussi incisive qu’elle aurait pu, ou aurait dû l’être.

«Nos joueurs vedettes doivent être meilleurs et je crois qu’ils ont plus à offrir. Mais tous nos joueurs doivent être meilleurs», a indiqué Cooper qui a une fois encore louangé le Canadien pour la diversité de son attaque.

«Nous savons que nous devons en faire davantage», a reconnu le Montréalais Alex Killorn après l’entraînement matinal dimanche.

Killorn et ses compagnons de trio Valtteri Filppula et Ryan Callahan sont loin d’offrir au la contribution offensive qu’ils devraient offrir.

«C’est un cliché, mais on doit simplifier notre jeu. On doit prendre des décisions plus rapides, aller directement au filet donner moins de temps à Carey Price de se préparer. Il faut reprendre le contrôle du jeu.»

Comme les autres Québécois du Lightning, Alex Killorn a bien hâte de goûter au plaisir de jouer un match des séries au Centre Bell.

«Ce sera complètement fou. Survolté. J’ai déjà assisté à un match de séries en tant que spectateur et j’avais trouvé l’expérience formidable», assurait Killorn qui était un fan du Canadien étant petit et avait Saku Koivu comme idole de jeunesse.

«Ce sera très bruyant et la foule encouragera le Canadien. Mais si on arrive à faire taire la foule, ce sera une grande source de motivation pour nous également», a ajouté le joueur de centre originaire des Maritimes, mais qui a grandi dans le West Island à Beaconsfield.

Alex Killorn a fait l’achat d’une douzaine de billets. Tout comme le défenseur recru Mark Barberio qui ne savait toutefois pas, après l’entraînement matinal, s’il sera en uniforme ou non.

Quant à Cédric Paquette, il n’aura pas à se ruiner n’ayant que cinq ou six billets à dénicher. «C’est loin la Gaspésie», a plaidé le joueur de centre de Gaspé qui n’est pas passé par quatre chemins pour expliquer dans quel état d’esprit lui et ses coéquipiers se trouvent à quelques heures du match numéro 3 : «Ce n’est plus le temps de penser, c’est le temps d’agir. Il faudra y aller All In !»

Le gardien Anders Lindback a été le premier à quitter la patinoire du Centre Bell dimanche matin. Il devrait donc amorcer la rencontre, même si Jon Cooper a refusé de confirmer sa présence. Il a toutefois donné une bonne indication en se portant à la défense de Lindback qu’il a retiré du dernier match après qu’il eut accordé le troisième des quatre buts du Canadien. «Il n’y a pas de controverse de gardien dans notre vestiaire. Lindback ne nous a pas coûté de victoire. Au contraire, il nous a donné l’occasion de gagner.»

Quant à Ondrej Palat, il patinait dimanche matin en compagnie de Tyler Johnson et Steven Stamkos au sein du premier trio. Le jeune Tchèque a indiqué qu’il se sentait en mesure de revenir au jeu, mais que la décision reviendrait à son coach.

«Vous le saurez ce soir», a indiqué Cooper qui est habituellement plus franc dans ses réponses…

Officiellement blessé au haut du corps – il a raté le dernier match en raison de symptômes reliés à une commotion cérébrale – Palat devra toutefois se surveiller s’il est de retour en uniforme. Car du côté du Canadien, on entend bien l’avoir à l’œil.

«On sait où il est blessé. Il faudra jouer physique contre lui pour lui enlever son temps de réaction et son espace», a indiqué l’entraîneur-chef Michel Therrien après l’entraînement du Tricolore à Brossard.

Un entraînement sans histoire, comme c’est le cas avec le Canadien depuis le début des séries.

Le match débute à 19 h.

En fait non. En raison des cérémonies d’avant-match, la rondelle sera déposée à 19 h 15. Mais si le passé est garant du futur, vous voudrez suivre la cérémonie d’avant-match qui sera d’ailleurs diffusée à RDS.

Bon match !