Engagé dans les préparations de son mariage - il convolera en justes noces dans deux semaines - Pierre-Alexandre Parenteau s'attendait déjà à passer un été mémorable.

Mais apprendre qu'il portera désormais les couleurs du Canadien de Montréal? Voilà qui vient vraiment ajouter de la vie à une saison morte!

« C’est une grosse affaire pour un petit gars de Boucherville et tout le monde qui l’entoure, a commenté Parenteau lors d'une courte conférence téléphonique lundi, quelques heures après que l'annonce de la transaction ait fait le tour du petit monde du hockey. Mon téléphone ne dérougit pas depuis tantôt! Mais je suis prêt à relever le défi. Je crois que je suis à une étape de ma carrière où je suis assez mature pour prendre la pression qui vient avec cette situation. »

Parenteau s'amène à Montréal dans une transaction qui envoie Daniel Brière à l'Avalanche du Colorado. Le troc permet également au Canadien de mettre la main sur un choix de cinquième ronde en 2015. L'ailier droit de 31 ans touche le même salaire annuel que Brière, soit 4 M$, mais son contrat est valide pour deux autres saisons.

Le nom de Parenteau avait alimenté la machine à rumeurs l'hiver dernier lorsqu'il avait été laissé de côté par son entraîneur Patrick Roy. En janvier, on rapportait qu'une transaction le faisant passer au Canadien en retour de Rene Bourque avait avorté.

Parce que ces tractations lui étaient venues à l'oreille à l'époque, Parenteau n'est pas tombé en bas de sa chaise lorsqu'il a appris qu'il changeait d'adresse à la veille de l'ouverture du marché des joueurs autonomes.

« Je n’ai pas été surpris quand j’ai entendu que l’échange avait été fait, mais je n’avais rien entendu non plus au cours des derniers jours par rapport à ça. Je suis vraiment excité. Je suis en train de vivre un rêve d’enfance, on dirait que je ne réalise pas toute l’ampleur de ce qui se passe en ce moment. »

« Content de tourner la page »

La deuxième saison de Parenteau à Denver a été plutôt tumultueuse. Après avoir cumulé 43 points en 48 matchs lors de la campagnée écourtée par le lock-out, le Québécois a raté 27 matchs en raison de blessures distinctes à chacun de ses genoux et a dû se contenter d'une récolte de 33 points.

À l'entendre, les circonstances engendrées par son état de santé précaire n'étaient pas étrangères aux désaccords qui ont été rapportées entre Patrick Roy et lui.

« C’était la première fois de ma carrière que je passais à travers des grosses blessures comme ça. Chaque fois, c’était dur revenir, dur reprendre ma place. C’est sûr qu’il y a eu des frictions, mais en même temps, Patrick est un excellent entraîneur et il m’a rendu meilleur durant la saison. »

« Je suis content de tourner la page et de passer à autre chose, par exemple », finit-il par concéder, assurant que son dossier médical est maintenant vierge.

« C’est complètement rétabli. Quand je revenais, ça me prenait toujours deux ou trois matchs pour retrouver le rythme, mais vers la fin des séries, j’étais à 100%. »

Parenteau passe d'un entraîneur exigeant à un autre. Probablement pas étranger au traitement qui a été réservé à celui qu'il sera maintenant appelé à remplacer, il connaît bien la réputation de Michel Therrien.

« Je vais jouer ma game, dit-il simplement. Je peux faire des bons jeux avec la rondelle, marquer des buts. Mais en même temps je sais qu'il est un entraîneur intense et je vais essayer d’amener toute l’intensité que je peux. » 

Celui qui a aussi évolué avec les Blackhawks de Chicago, les Rangers de New York et les Islanders de New York est familier avec quelques joueurs au sein de l'effectif du Canadien.

« Je crois que je cadre bien avec les joueurs qui sont à Montréal. Brandon Prust, Dale Weise et David Desharnais sont de bons amis, alors je n’arrive pas dans un vestiaire où je ne connais personne. »

Brière : « une belle opportunité »

Brière écoule la dernière année d'un contrat de deux ans d'une valeur de quatre millions annuellement. Le no 48 s'était fait demander de lever sa clause de non-mouvement, ce qu'il a accepté de faire pour passer à l'équipe de Patrick Roy.

« L’Avalanche est une équipe jeune qui a connu une grosse saison l’an dernier et qui s’en va dans la bonne direction. Ma clause de non-échange me donnait la chance, si on veut, de choisir mon équipe et pour moi, le Colorado, c’était une belle opportunité qui se présentait », a affirmé Brière en entrevue à RDS.

Brière, qui est âgé de 36 ans, a marqué 13 buts en plus d'ajouter 12 passes pour un total de 25 points. Il avait récolté sept points en 16 matchs de séries. C'est d'ailleurs le récent parcours du Tricolore en éliminatoires que Brière garde comme son plus précieux souvenir de son bref passage chez le Canadien.

« D’avoir la chance d’affronter les Bruins de Boston dans les séries... La frénésie qui existait à Montréal pendant les séries, c’était merveilleux. »

Sans en faire un cas personnel, Brière a de nouveau admis qu'il aurait préféré occuper une place plus importante dans les plans de Michel Therrien, mais se console à l'idée d'être dirigé par l'une de ses idoles de jeunesse.

« J’aurai la chance d’apprendre d’un gars qui avait toujours tendance à se lever et jouer ses meilleurs matchs quand l’enjeu était relevé. La perspective de jouer pour Patrick Roy me rend très heureux. »

L'Avalanche a par ailleurs confirmé à notre collègue de TSN, Bob McKenzie, qu'il ne rachèterait pas le contrat du vétéran attaquant.

« Daniel est un vétéran qui apportera de l'expérience à notre équipe. Nous avons hâte de le voir dans notre formation », a déclaré le vice-président exécutif de l'Avalanche, Joe Sakic.