Je ne sais pas pourquoi, mais il y avait comme un courant de « sans lendemain » dans l’univers du Canadien après la défaite contre les Blackhawks. En tout cas, à l’arrière de l’autobus transportant les diffuseurs et les collègues du site Internet de l’équipe vers l’aéroport Midway, je me suis amusé à regarder la perspective d’avenir à court terme de l’équipe et surtout ce qu’elle doit accomplir pour espérer (je dis bien « espérer ») participer aux séries de fin de saison.

LNH : Dans la tête des partisans du Canadien

La base de la dernière campagne n’est peut-être pas parfaitement valable car je ne suis pas sûr qu’il y ait six équipes qui atteindront les 100 points et plus dans l’Association Est en 2015-2016. Au moment où on se parle, il y a tout simplement plus d’invités à la fête qu’à pareille date l’an dernier. Pas moins de 13 formations sur 16 vivent d’un espoir sérieux présentement alors qu’elles étaient 7 à être pratiquement déjà éliminées au même moment en 2015. Les points au classement seront donc un peu plus éparpillés, en principe.

Cela dit, en faisant une bonne vieille règle de trois, il appert qu’un total de 95 ou 96 points demeure un barème plus que légitime pour espérer aller en séries, et le défi qui attend le Canadien apparaît donc on ne peut plus clairement au grand jour : l’équipe doit récolter 45 ou 46 points supplémentaires pour espérer obtenir son laissez-passer avec une certaine quiétude. Et il reste 36 matchs à disputer en saison régulière! Cela représente donc un rendement de ,625 ou, réparti encore plus simplement, une mission d’au moins 20 victoires si on tient compte de quelques points issus de défaites en bris d’égalité! Hum…

Dans la tête des joueurs du Canadien

Il y a quelques semaines à peine, nous aurions tous cru que ce but était possible à atteindre. Mais en ce 18 janvier 2016, rien n’est moins sûr. L’horrible segment de quatre victoires en vingt matchs est venu sérieusement miner la confiance des joueurs et des partisans. Et la défaite en prolongation à St Louis, samedi, a porté un coup droit au cœur! Ressortez tous les chiffres de ce match et vous verrez qu’il est impossible de croire que le Canadien se soit incliné contre son adversaire! Pourtant…

Il n’y a donc plus vraiment de lendemain, comme on le soulignait plus tôt. Dès mardi, contre Boston, le travail doit commencer et devra se poursuivre méthodiquement, une étape à la fois. Outre les Bruins (qui peuvent s’avérer le remède souhaité compte tenu du passé entre les deux équipes), les hommes de Michel Therrien auront un parcours plutôt allégé d’ici la pause du Match des étoiles. La rencontre suivante n’aura lieu que samedi, ce qui donnera à la fois une occasion de souffler un peu tout en travaillant avec intensité sur la patinoire d’entraînement. Puis, viendront coup sur coup les Maple Leafs de Toronto et les Blue Jackets de Columbus à deux reprises. À court terme, il s’agit d’une très belle occasion de rebâtir la confiance et de regarnir un peu la réserve de points au classement.

D’ici là, le Canadien de Montréal peut se rabattre au moins sur une situation claire et nette : l’équipe apparaît toujours au tableau des séries du printemps et elle y sera toujours au moment où la rondelle sera déposée par l’arbitre en début de match, mardi. Ça, personne ne peut l’enlever au Tricolore. Pour l’instant du moins!

Sombre perspective canadienne!

Dans la foulée des observations précédentes touchant le Canadien de Montréal, on ne peut que voir se pointer à l’horizon une sombre perspective pour les équipes canadiennes de la LNH. Il est en effet réaliste de croire, étant donné la situation actuelle, qu’aucune d’entre elles ne participera aux séries de fin de saison. Je dis bien, AUCUNE! Il s’agirait là d’une véritable catastrophe non seulement pour la Ligue nationale, mais aussi pour tous ceux dont le pain et le beurre gravitent autour du hockey au pays.

Ce qui rend ce triste portrait encore plus crédible, malheureusement, ce sont les tendances peu rassurantes qui émanent des sept formations au Canada. Inutile de revenir sur celle du Canadien, évidemment, mais du côté d’Ottawa, ce n’est guère plus brillant. Les Sénateurs n’ont gagné que 7 de leurs 19 derniers matchs, et là aussi, certains piliers en attaque sont en panne sèche! Les Maple Leafs de Toronto, après une période encourageante, viennent de perdre leurs cinq dernières rencontres et sont, de toute façon, en mode de refonte en profondeur. Les Jets de Winnipeg, de leur côté, ont le malheur de jouer à l’intérieur de la puissante section Centrale et ne peuvent que s’accrocher à l’espoir d’être repêchés en avril. En tenant compte des bris d’égalité, ils ont perdu 19 de leurs 32 derniers matchs!

Dans l’ouest du pays, on ne peut être guère plus optimistes. Les Oilers d’Edmonton sont moins risibles, certes, mais la perte de Connor McDavid fut cruelle pour eux et ils pourraient très bien encore filer tout droit vers une position avantageuse à la loterie du premier choix de 2016. Les Flames de Calgary, après un épouvantable début de saison, ont renversé la vapeur avec un excellent rendement de 12-6-1 au cours des 19 dernières rencontres, mais le problème, c’est qu’ils sont incapables de gagner à l’étranger. Ils disputeront 54 % du calendrier restant sur les patinoires adverses!

Puis, il y a les Canucks de Vancouver, une équipe pour le moins intrigante qui vient de connaître un surprenant regain de vie en subissant seulement deux défaites en temps réglementaire au cours des 13 dernières rencontres. Le problème, c’est que six des huit victoires acquises au cours de ce segment le furent en bris d’égalité. Il est donc difficile de conclure sur la solidité de cette relance. On prie, à Vancouver, pour que les jumeaux Sedin et le gardien Ryan Miller demeurent en santé et que les jeunes attaquants poursuivent leur développement. Source d’optimisme : ils évoluent, tout comme les deux équipes de l’Alberta, dans la section la plus faible de la LNH et derrière les Kings de Los Angeles, qui dominent leurs plus proches rivaux par 10 points. Tout est encore permis.

Il reste qu’en date du 18 janvier 2016, le Canadien de Montréal est la seule équipe canadienne qui apparaît au tableau des séries de fin de saison.

Et ce, par un seul petit point!