BROSSARD – Lorsque le Canadien a confié un camion Brinks à Josh Anderson après avoir procédé à son acquisition l’an dernier en octobre 2020, plusieurs partisans ont sursauté. Un an plus tard, Dominique Ducharme considère que sa présence dépasse largement sa contribution sur la patinoire. 

Jonathan Drouin peut d’ailleurs en témoigner. Comme le racontait le collègue François Gagnon, Anderson est devenu un ami proche de Drouin. À un point tel que Drouin a accueilli Anderson dans sa maison durant quelques semaines cet été. 

« C’est un coéquipier idéal, il a l’équipe à cœur. Il n’a pas d’ego par rapport à où il sera utilisé. Il est impliqué dans ce qu’on fait et il est toujours de bonne humeur. On l’apprécie beaucoup », a exposé Ducharme en faisant notamment référence aux joueurs délégués pour le jeu de puissance. 

Durant sa première rencontre médiatique du camp d’entraînement, Anderson a choisi tous les bons mots. Il a parlé au nom de l’équipe et il a lancé un bel appui à son ami.  

« La santé mentale est un sujet sérieux de nos jours. Peu de gens de l’extérieur savent ce que l’on vit et ils sont nombreux à dire qu’on encaisse beaucoup d’argent et qu’on devrait pouvoir composer avec cette réalité. Mais il y a les autres choses comme les réseaux sociaux. Je ne dis pas que les réseaux sociaux expliquent la pause prise par Jo. Mais je suis fier de lui d’avoir choisi de se retirer afin de prendre soin de sa santé. Il a fait la bonne chose et j’ai été chanceux d’être l’un de ses bons amis l’an dernier et je le contactais souvent. On ne parlait pas tant de hockey, mais de la vie. On voulait qu’il se sente dans le club », a confié Anderson. 

Cet été, l’athlète de 27 ans était soulagé de constater que Drouin avait retrouvé toute sa passion. 

« Il s’entraînait le matin en gymnase et il patinait en après-midi et il s’entraînait de nouveau ensuite. Je lui demandais s’il allait prendre une pause dans sa journée. En fait, je ne connais personne qui aime le hockey plus que lui. C’est fabuleux de le revoir, il est souriant et les gars sont heureux de le revoir », a exprimé Anderson qui a justement fait quelques flammèches, vendredi, sur la patinoire avec Drouin et Christian Dvorak. 

Le droitier ne veut surtout pas prétendre qu’il a vécu une tourmente de l’ampleur de celle de Drouin, mais il admet qu’il a traversé une période déstabilisante psychologiquement.  

« Ouais, c’est vraiment difficile. Je ne vais pas mentir, j’ai vécu quelque chose de semblable avec une blessure. À mon retour, je ne voulais qu’aider. Bien sûr, l’attention médiatique n’est pas aussi grande à Columbus, mais tout le monde finit par savoir que tu n’as compté qu’un but comparativement à 27 la saison précédente. Les gens se demandent tous ce qui se passait avec moi. Les gens ne savent pas ce que l’on peut vivre. C’est éprouvant parfois. Voilà pourquoi je suis fier de lui », a raconté Anderson. 

À sa première saison avec le Canadien, Anderson a connu quelques matchs électrisants. Toutefois, ça lui est également arrivé de disparaître de la feuille de pointage pendant des périodes prolongées et même de devenir moins efficace dans son style unique. 

« C’est un joueur qui a tellement un impact avec sa puissance et sa vitesse. Il est dérangeant pour l’adversaire. D’avoir cette constance, c’est important et je le vois graduellement y parvenir. […] Il doit rester lui-même. S’il commence à se poser des questions sur son nombre de points et qu’il joue avec plus de finesse, je ne pense pas que ce sera positif. Il marque grâce à sa vitesse et en allant au filet. Ça ne fonctionnera pas tous les soirs, mais tu dois avoir un impact positif chaque match. Quand il le fait, il est souvent récompensé. Sa contribution peut être encore plus constante », a reconnu Ducharme. 

S’il y a un joueur qui connaît bien celui qui est aussi difficile à contrer qu’un camion quand il fonce au filet, c’est David Savard. Anderson et Savard ont été coéquipiers à Columbus pendant plus de cinq saisons. 

« C’est un joueur qui a procuré beaucoup d’énergie à notre équipe. Ce fut une grosse perte pour nous et un gros gain pour Montréal. Il peut changer l’allure de plusieurs parties par sa manière de patiner et de frapper. On le voyait avec les années, il s’améliorait pour comprendre le style qu’il devait jouer. Son positionnement défensif est nettement meilleur qu’à ses meilleures années, il pensait avant tout à compter au début. Il est devenu un joueur plus complet et je suis content d’être de son côté », a souligné Savard. 

La saison pour s'impliquer davantage comme meneur

L’occasion était trop belle pour que Ducharme s’en prive : il a profité du sujet pour préciser qu’Anderson faisait partie des joueurs qui pouvaient assumer un plus grand rôle en l’absence de Shea Weber. 

« Absolument, j’ai été encadré par de bons meneurs au fil des ans. Personne ne peut remplacer Shea et on a également perdu Corey Perry. Mais d’autres joueurs sont avec l’équipe depuis plusieurs années et ils vont assumer un plus grand rôle. Je pense à Savard qui est un meneur depuis plusieurs années et il vient de remporter la coupe Stanley. Un meneur n’a pas toujours besoin d’être le gars qui parle fort dans le vestiaire, ça passe aussi par l’exemple sur la patinoire », a réagi Anderson qui ne s’imposait pas tant auparavant. 

« Bien des joueurs ont appris de Corey et Shea. Parfois, il ne suffit que de motiver ses coéquipiers ou un partenaire de trio avec un encouragement. J’aime le portrait de notre vestiaire », a-t-il ajouté. 

Outre Savard, Anderson renoue aussi avec Christian Dvorak. Anderson l’a connu à sa dernière année junior avec les Knights de London.  

« On pouvait voir à quel point il était fort et intelligent comme joueur. Ce n’est pas celui qui déjoue tous ses adversaires, mais il lit très bien le jeu. J’étais très content de son acquisition, il va nous aider à gagner des matchs », a évoqué Anderson qui a déjà remarqué de beaux détails dans le jeu de Kaiden Guhle et Mattias Norlinder.