Assez pour faire naître le doute dans la tête des joueurs du Lightning?
Canadiens vendredi, 8 mai 2015. 00:52 jeudi, 12 déc. 2024. 19:54TAMPA, Floride – La guigne qui paralysait l’attaque du Canadien a été conjurée dans le quatrième match de la série de deuxième ronde qui l’oppose au Lightning de Tampa Bay.
« On créait beaucoup de chances de marquer, mais on frappait les poteaux, on ratait des filets ouverts, on était victimes d’arrêts spectaculaires, a bien résumé Brandon Prust après la rencontre. Mais on a persisté et ce soir, la chance nous a souri. On a finalement tiré profit de nos opportunités. »
Limité à sept buts - dont un dans un filet désert - à ses six sorties précédentes, le Canadien en a enfoncé six dans la gorge du Lightning, une équipe qui lui avait donné du fil à retordre pendant toute la saison. Mathématiquement, il n’en aurait eu besoin que de trois, mais le monde du sport en est un où tout ne se calcule pas aussi simplement.
P.K. Subban, par exemple, croit aux impondérables. À son avis, le Canadien vient de semer une graine qui pourrait faire de la mauvaise herbe dans le jardin psychologique de ses rivaux.
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« En tant que défenseur, je sais que lorsqu’une équipe se met à marquer à ce rythme, je commence à douter un peu. Est-ce que je devrais appuyer l’attaque ou m’assurer de ne pas me faire prendre? C’est une question qu’on ne se pose pas contre une équipe qui marque un ou deux buts par match. Quand vous savez que les gars en face de vous peuvent mettre la rondelle derrière votre gardien, vous êtes toujours un peu plus prudent », exposait le candidat au trophée Norris.
Subban n’a pas besoin d’une occasion spéciale pour parler, mais cette fois ses paroles semblaient lancées avec un dessein évident. Disons qu’on peut supposer qu’il ne s’offusquerait pas si ses propos se rendaient jusqu’au vestiaire du Lightning.
« Hier, ils n’étaient pas satisfaits de leur performance parce que pendant la majeure partie du match, ils ont joué sur les talons, a-t-il ajouté en faisant référence au troisième match de la série remporté à l’arraché par Tampa Bay. Lorsqu’on a marqué deux buts tôt dans le match ce soir, peut-être qu’ils ont commencé à remettre certaines de leurs décisions en question. Et parfois, cette petite hésitation peut faire toute la différence dans un match de hockey. »
Subban a aussi lancé une pointe en direction de Ben Bishop. Le gardien format géant avait arrêté 100 des 104 lancers du Canadien dans les trois premiers matchs de la série. Il a été battu trois fois sur 14 tirs avant d’être sorti du quatrième.
« Je crois qu’il était assis sur un fer à cheval depuis un certain temps. Il jouait bien, mais il était aussi chanceux. Le voir être remplacé comme ce fut le cas ce soir, c’est une autre source de confiance pour notre équipe. »
Le momentum, cette girouette
Les succès du Canadien se sont poursuivis après le départ de Bishop. Andrei Vasilevskiy, son remplaçant, a concédé deux buts en 15 secondes dès son entrée dans le match et a été défié 26 fois en près de 35 minutes de travail.
En rétrospective, Michel Therrien accordait autant d’importance à la fin de match solide de son groupe qu’à son départ canon.
« Même en troisième période, avec une bonne avance, on ne voulait pas commencer à jouer sur les talons. On pensait au prochain match. On voulait continuer à mettre de la pression et on a réussi à le faire. Seulement en troisième période, on a 15 ou 16 lancers », a souligné l’entraîneur, qui a ensuite lancé son propre message subtil.
« C’était important pour nous de bien finir ce match-là et de garder le momentum. On est tous conscient qu’en séries, le momentum, ça change vite de bord. »
« On ne peut se permettre de perdre ce sentiment d’urgence, implorait Max Pacioretty. C’est la raison pour laquelle on a connu du succès ce soir, mais il ne faut pas oublier qu’on accuse encore un retard important dans la série. Alors il faut continuer à jouer de la même façon. »
« On était dans la situation inverse il y a deux semaines. On menait 3-0 et à 3-1, c’est vrai que tu commences à douter un petit peu… », a admis David Desharnais, se faisant complice de la théorie de Subban.