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RÉSULTATS

Assis entre deux chaises...

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MONTRÉAL - Les « chaises » libres étaient rares avant l'ouverture du camp d'entraînement. À moins d'une grande surprise, il était acquis qu'aucun très jeune n'arriverait à en voler une. À se faire une place au sein d'un alignement qui est déjà pas mal jeune, on en conviendra tous.

 

Exception faite de la victoire arrachée lundi, en prolongation, à des Maple Leafs qui comptaient sur une formation presque complète, de grandes surprises, il n'y a pas eu.

 

Oui! David Reinbacher a affiché un calme, une aisance, une vision et une qualité de jeu qui justifiait pleinement sa sélection au cinquième rang du dernier repêchage. Mais au-delà de tout ce qu'il a fait de bien et de bon, Reinbacher est de retour en Suisse où il passera la prochaine saison.

 

Et c'est très bien ainsi.

 

Oui! Logan Mailloux démontre de belles qualités. Ses performances, son physique, son attitude tendent à nous convaincre qu'il pourra un jour non seulement se faire une place au sein de la formation, mais sans doute se hisser au sein d'un top quatre.

 

Mais c'est à Laval que Mailloux devrait passer la prochaine saison. Et ce sera très bien ainsi.

 

Même chose pour Emil Heineman. Même chose pour Mattias Norlinder qui est, du moins à mes yeux, encore plusieurs coups de patin derrière William Trudeau. Ce sont deux joueurs très différents. C'est vrai. Mais si le Canadien devait avoir rapidement besoin de renfort en début de saison, Trudeau représente un candidat beaucoup plus fiable que Norlinder. Dans toutes les facettes du jeu.

 

Je sais : il reste encore un match préparatoire à disputer alors que le Canadien visitera les Sénateurs à Ottawa samedi soir. Les décisions finales ne sont donc pas encore prises.

 

Je suis bien conscient aussi que si la liste des blessés s'allonge ou que ceux qui sont déjà hors combat n'arrivent pas à retrouver la forme nécessaire pour amorcer la saison, la direction pourrait ouvrir la porte du vestiaire à un très jeune espoir.

 

Ce serait toutefois par dépit et non parce qu'ils ont, comme l'ont fait Kaiden Guhle, Arber Xhekaj et Jordan Harris l'an dernier, forcé la main de l'état-major. Remarquez que les blessures qui minaient la brigade défensive en début de saison l'an dernier ont aussi donné un coup de pouce aux espoirs encore verts.

 

Mais cette année, personne ne force la main de la direction. Du moins, il me semble.

 

Étourdis, oui! Abattus, non!

 

Même que lundi soir, à Toronto, le Canadien en a eu plein les patins pendant de longs moments.

 

La remontée de deux buts en fin de troisième période et la victoire acquise dès les premiers instants de la prolongation ont adouci des analyses qui auraient été pas mal plus acerbes si les Leafs avaient gagné. Car pendant de longues séquences, surtout lors des deux premiers tiers, les Leafs étourdissaient les joueurs du Tricolore.

 

Et pas seulement Juraj Slafkovsky et les très jeunes…

 

Cela dit, si les joueurs de Martin St-Louis semblaient dépassés par la rapidité des échanges des Leafs, surtout lors de leurs attaques massives, on doit leur donner tout le crédit de ne pas avoir abandonné. On doit reconnaître qu'ils auraient facilement pu, dans le cadre d'un match préparatoire, lever le pied et laisser les Leafs gâter leurs partisans en ajoutant quelques buts après qu'ils eurent pris les devants 4-2.

 

Ils ne l'ont pas fait.

 

À l'aube d'une saison qui sera encore difficile, c'est en plein le genre d'attitude qui permettra aux partisans d'accepter le plan de relance de la direction. D'accepter que le club perde plus souvent qu'il gagnera en raison du temps nécessaire pour effectuer un bon développement des jeunes.

 

Kovacevic bien ancré

 

Ce refus d'abandonner est le principal fait saillant que je retiens du match de lundi.

 

J'ajouterais aussi une performance encore solide de Johnathan Kovacevic à la ligne bleue. Et je ne fais pas seulement référence ici au but qu'il a marqué et à l'autre auquel il a participé. Je fais surtout référence à la maturité qu'affiche Kovacevic depuis le début des matchs préparatoires. Pour le moment, il semble seul en lice pour hériter du poste sur le flanc droit (avec un Mike Matheson en santé à sa gauche) au sein du deuxième duo derrière celui composé de Kaiden Guhle et David Savard.

 

J'ai encore bien des doutes quant à l'avenir de Mattias Norlinder dans la LNH, mais à Toronto lundi, il a été meilleur que lors de ses premiers matchs.

 

On doit aussi noter positivement le travail de Sean Monahan – 13 mises en jeu gagnées sur les 16 qu'il a disputés – et Kirby Dach.

 

Dach évoluait encore au sein d'un trio complété par Rafaël Harvey-Pinard et Juraj Slafkovsky. RHP a parlé d'une «belle chimie» se développant entre les trois jeunes attaquants. Je répliquerais que ce n'est pas encore évident. Surtout avec Slafkovsky qui était tout partout sans jamais être nulle part sur la glace lundi.

 

Mais on va leur donner le temps d'y arriver.

 

Josh Anderson a eu la chance d'obtenir des essais – deux ou trois – sur le flanc droit de Nick Suzuki et Cole Caufield. Bien que ces essais n'aient pas été concluants, Anderson en a obtenu un autre lundi soir.

 

Et c'est normal. Quand on regarde le physique d'Anderson, son coup de patin, la qualité de son tir et le fait qu'il puisse être efficace en échec avant, on peut comprendre Martin St-Louis de revenir avec cette combinaison.

 

La question est de savoir combien de temps elle durera...

 

Le camp achève. Enfin! On sera bientôt fixé.

 

Quoique Martin St-Louis a pris la peine de spécifier qu'il avait encore bien des options à étudier. Il a plaidé que ces options découlaient de la qualité des joueurs à sa disposition et à tout ce qu'ils peuvent apporter sur la glace.

 

Le coach a été poli. On peut le comprendre alors que lui et ses joueurs mettront le cap mercredi sur le Mont-Tremblant où le Tricolore se réunira en famille pour tisser des liens avant le début de la saison.

 

Il ne veut donc pas froisser ses joueurs.

 

Vous et moi le pouvons par exemple. Car s'il y a tant d'options à tenter et ensuite à analyser à ce point du camp, c'est bien plus parce qu'il y a encore trop de joueurs assis entre deux chaises, que de joueurs solidement installés dessus.

 

Préparez-vous!

 

Ce pourrait être le thème de la saison qui commence alors que le prochain match préparatoire et les 82 parties qui suivront en saison régulière serviront à préparer ce qui arrivera dans deux ou trois ans, quand le Canadien sera vraiment à prendre au sérieux dans une course aux séries.