Carey Price a accordé quatre buts dans le cadre de son dernier match de la saison régulière. Un match que le gardien et ses coéquipiers ont perdu 4-2 aux mains du Lightning de Tampa Bay.

Plus affamés et plus incisifs que leurs adversaires du Canadien, ce qui était tout à fait normal compte tenu de la nécessité de gagner pour maintenir leurs chances d’accéder aux séries, les joueurs du Lightning ont rapidement pris le contrôle de la rencontre. Et s’ils ont jonglé avec ce contrôle à quelques reprises, ils ne l’ont jamais vraiment échappé.

C’était la première fois en 19 matchs disputés sous la gouverne de Claude Julien que Price était victime de quatre buts dans le cadre d’un même match. Tout un contraste avec les trois dernières parties dirigées par Michel Therrien alors que Price avait offert quatre buts coup sur coup à l’Avalanche du Colorado, aux Coyotes de l’Arizona et aux Bruins de Boston.

Avis aux amateurs de scénarios catastrophes qui ont passé la soirée de vendredi à craindre que les quatre buts du Lightning ne minent la confiance du gardien qui devra être au sommet de son art si le Canadien veut battre les Rangers de New York en première ronde des séries, Carey Price n’affichait aucun signe de stress après la partie.

Au contraire!

Calme, souriant, affable dans ses réponses, le gardien s’est même permis une blague lorsqu’une collègue lui a demandé de commenter sa septième conquête de la coupe Molson remise annuellement au joueur de l’année – titre accordé en fonction des sélections au sein des trois étoiles du match – chez le Canadien.

« J’espère que ça me vaudra quelques bières gratuites », a répliqué un Price fier de son coup.

S’il est vrai que Price a accordé quatre buts, il est tout aussi vrai qu’il a multiplié de bons arrêts. En dépit des 22 tirs qu’ils ont obtenus, les joueurs du Lightning – particulièrement Nikita Kucherov qui a marqué une fois et Yanni Gourde qui a marqué deux buts – ont bénéficié de plusieurs très bonnes occasions de marquer. Des occasions qui ont poussé Price à faire preuve de beaucoup d’agilité devant son but. À prouver surtout qu’il est fin prêt pour les séries qui débuteront mercredi prochain au Centre Bell.

« Je tenais à obtenir l’un des deux derniers matchs afin de voir des rondelles. J’en ai vu quelques-unes. Il faut dire qu’on affrontait un club affamé ce soir », a indiqué le gardien qui n’a pas fait le voyage à Detroit après la rencontre.

Une absence qui soulagera les partisans qui craignaient qu’une blessure vienne hanter la décision de faire jouer Price en dépit de l’insignifiance de la partie de vendredi.

En plus de Price, Andrei Markov, Max Pacioretty et Alex Radulov sont aussi demeurés à Montréal. Tout comme Shea Weber et Alexei Emelin. Weber et Emelin sont demeurés à Montréal en raison de blessures. Les quatre autres sont restés derrière par mesure préventive.

Jordie Benn a fait le voyage à Detroit. Une décision sera prise en journée samedi quant à un éventuel retour au jeu contre les Wings pour l’arrière qui a raté les cinq dernières rencontres du Tricolore.

Detroit : plan révisé

Parce que le Canadien disputera le dernier match de son histoire au Joe Louis Arena samedi – les Red Wings fermeront le vieil amphithéâtre dimanche alors qu’ils recevront les Devils du New Jersey – Price a songé à faire le voyage à Detroit.

«Je voulais disputer ce match. Je l’avais d’ailleurs demandé à l’entraîneur. C’est un amphithéâtre que j’aime pour son histoire. Pour les photos accrochées sur les murs et la haie d’honneur que nous traversons lorsque nous entrons dans le building. Côté hockey, je n’ai jamais été friand des rebonds accordés par les bandes. Mais ça demeure un endroit mythique où je voulais terminer la saison», m’a expliqué Carey Price dans le vestiaire du Tricolore après le match.

Pourquoi alors avoir changé d’idée?

« J’ai modifié mes plans à la fin du voyage en Floride et à Buffalo. À cause de tous les déplacements, je me suis finalement résigné à rester à Montréal pour me reposer au lieu de reprendre la route pour une seule partie. En plus, ça me donnait l’opportunité de disputer notre dernier match de saison régulière devant nos partisans », a conclu Carey Price.

Après une saison 2015-2016 gâchée en raison d’une blessure au genou, Price complète donc la saison régulière 2016-2017 avec un dossier de 37 victoires, 20 revers et cinq défaites en prolongation ou tirs de barrage.

S’il a connu un inquiétant passage à vide – 14 victoires, 14 revers et cinq défaites en prolongation – après son départ canon de dix gains consécutifs, Price s’est grandement raplombé après l’arrivée de Claude Julien comme le confirme sa fiche de 13 gains en 19 parties et surtout le fait qu’il a accordé deux buts ou moins 15 fois – un jeu blanc, huit matchs d’un but, six matchs de deux buts, trois de trois buts et un de quatre buts – lors de ces 19 rencontres.

Parce que Price a décidé de prendre congé samedi et que Al Montoya n’est pas complètement remis de sa blessure – il sera prêt pour le début des séries mercredi – c’est Charlie Lindgren qui amorcera la rencontre à Detroit. Montoya sera toutefois en mesure de jouer s’il doit venir en relève.

Galchenyuk inquiète toujours

Si Carey Price n’affichait aucun signe de stress au terme de la défaite de 4-2 encaissée aux mains du Lightning, l’entraîneur-chef Claude Julien a convenu que son équipe avait disputé un match ordinaire.

« On s’attendait à ce qu’ils sortent fort et ils l’ont fait. Cela dit, nous avons connu beaucoup de difficulté défensivement. On a accordé un but en deuxième période malgré les quatre tirs qu’on a accordés. On avait mis les joueurs en garde, mais ça n’a pas fonctionné », a indiqué l’entraîneur-chef du Tricolore.

Agacé sans sembler alarmé par les lacunes défensives de son équipe – il est clair que le Canadien pourrait difficilement se passer de Shea Weber, Jordie Benn et Alexei Emelin tant les défenseurs venus en relève sont ordinaires – Claude Julien a également reconnu que les ennuis d’Alex Galchenyuk étaient de nature inquiétante.

« On aura besoin d’un Galchenyuk à son meilleur pour connaître du succès en séries et il est clair qu’il ne l’est pas en ce moment », a candidement admis Julien.

Limité à trois tirs bloqués en défensive, Galchenyuk n’a pas marqué dans un septième match de suite. Il n’affiche qu’un but à ses 17 dernières parties. Auteur de l’un des deux filets du Tricolore vendredi, Artturi Lehkonen affiche maintenant un but de plus que Galchenyuk qui a toutefois disputé 12 matchs de moins que la recrue en raison de la blessure au genou qu’il a subie plus tôt cette saison.

Malgré un temps d’utilisation de 12 minutes 16 secondes, Galchenyuk a terminé sa soirée de travail avec un différentiel de moins-2.

Est-ce que la mutation de Galchenyuk du centre à l’aile pourrait expliquer le fait qu’il s’enlise dans les ennuis qui l’ont chassé du premier trio?

« Les ennuis d’Alex n’ont rien à voir avec la position qu’il occupe, mais bien avec la façon dont il joue. On a besoin de meilleure performance de sa part et je vais tout faire pour trouver une façon de l’améliorer. Je conviens avec vous qu’il a des ennuis, mais je ne vais certainement pas venir ici et le traîner dans la boue », a conclu Claude Julien.

La panne sèche offensive de Galchenyuk a de quoi inquiéter. Mais Claude Julien vise juste quand il parle de la mauvaise qualité du jeu d’ensemble de son jeune joueur bourré de talent. Visiblement perturbé par son passage à vide, Galchenyuk ne patine pas avec la même vitesse, il multiplie les tentatives de contourner ses adversaires au lieu d’avoir recours à ses compagnons de jeu et il s’offre trop rarement en cible pour obtenir des passes qui lui permettraient de profiter de son tir redoutable et d’ainsi mousser ses chances de marquer des buts et de secouer sa guigne.

Avec Pacioretty et Radulov à Montréal samedi, on peut s’attendre à ce que Galchenyuk obtienne beaucoup de temps d’utilisation de qualité autant à forces égales qu’en avantage numérique.

Il n’en reviendra qu’à lui d’en profiter.

Surtout que ce sera sa dernière occasion de le faire s’il veut amorcer les séries sur une note positive au lieu de le faire sur la glissade qui l’éloigne de plus en plus du rendement qu’il devrait normalement offrir.

Mais bon.

S’il doit choisir entre un Galchenyuk au neutre et un Carey Price au sommet de sa forme à l’aube de la série qui l’opposera aux Rangers, le Canadien est bien mieux de miser sur son gardien.