MONTRÉAL – Claude Julien n’a pas essayé de camoufler la vérité, le Canadien aura besoin d’une meilleure contribution de ses piliers pour remonter la pente et éliminer les Rangers de New York en sept parties.

Pour le moment, l’entraîneur d’expérience ne peut pas reprocher beaucoup de choses à Alexander Radulov et Shea Weber qui ont offert du hockey inspiré contre le clan d’Alain Vigneault.

Par contre, on ne peut pas en dire autant de Max Pacioretty malgré ses 24 lancers qui ont frappé Henrik Lundqvist. Julien n’a pas nommé directement son capitaine, mais il était évident que le chapeau lui faisait pour ce message.

« Pour passer à travers cette situation, on aura besoin de plus de la part de plusieurs joueurs. Ce sera le temps pour certains d’entre eux d’élever leur jeu d’un cran et d’avoir cette confiance, ce désir de faire mieux », a commenté l’entraîneur en pesant bien ses mots.

« Quand tu te retrouves dans un tel déficit, tu ne peux pas être satisfait et quelques joueurs peuvent certainement en donner un peu plus et on espère que ça se produira », a poursuivi celui qui ne refuserait certainement pas une performance électrisante de Carey Price non plus.

Lorsqu’on s’attarde aux expériences du Canadien en séries après le parcours inspiré par Jaroslav Halak en 2010, on constate que le dernier retour effectué par formation montréalaise se situe en 2013-2014 contre Boston. Le CH avait effacé un déficit de 2-3 pour l’emporter en sept matchs.

Sinon, le Canadien a échappé les cinq autres séries dans lesquelles il a tiré de l’arrière.

Frustré de la situation actuelle et de sa sécheresse offensive, Pacioretty a préféré vanter les mérites de Lundqvist qui semble avoir son numéro ce printemps.

« Il a réussi de gros arrêts, c’est l’un des meilleurs gardiens de la LNH. Il faut continuer de frapper à la porte et garder une vision positive. On est payés pour le faire, c’est notre métier et c’est notre objectif », a déclaré le 67.

D’après le discours de Pacioretty, le plus important sera de chasser les influences négatives venant de l’extérieur du vestiaire.

« Il faut seulement se concentrer sur le prochain match et écarter toutes les distractions et commentaires. On doit être déçus d’avoir échappé cette belle opportunité, mais excités du beau défi qui se dresse devant nous. On a l’occasion de démontrer notre caractère », a proposé le gaucher.

« Jusqu’ici, je trouve qu’on a fait un bon travail pour ignorer les aspects négatifs et c’est important surtout dans un marché comme celui de Montréal », a ajouté Pacioretty dans une réponse qui semblait être reliée aux interrogations sur sa production offensive qui tarde.

Tout ce poids aurait pu s’envoler des épaules de Pacioretty s’il avait trouvé une ouverture contre Lunqdvist lors d’une échappée déterminante en troisième période.

« Il va marquer, on n’en doute aucunement. C’est important pour lui de s’accrocher à son style de jeu. Bien sûr, quand il va compter, ce sera un gros but pour notre équipe », a réagi Brendan Gallagher qui a enfilé son premier de la série.

Le test ultime pour le caractère

L’édition 2016-2017 a surmonté quelques épreuves incluant celle qui a mené au congédiement de Michel Therrien. Les joueurs du Tricolore n’ont donc pas eu à chercher bien longtemps pour trouver une inspiration en vue de l’obstacle actuel.

« Évidemment, c’est difficile. On savait que c’était un match très important, mais on se dirige dans une situation qui en dira beaucoup sur le caractère de notre équipe. Quand tu manques de caractère, tu vas douter dans de telles circonstances alors que la confiance va émaner quand tu en possèdes. Je suis confiant qu’on pourra se concentrer uniquement sur le sixième match », a déclaré Gallagher dont la détermination n’inquiète personne.

Une dose considérable de caractère devrait également permettre de se relever d’une prestation décevante en prolongation. Les partisans ont probablement eu l’impression que le Canadien se défendait au lieu de vouloir l’emporter.

« Je ne dirais pas qu’on avait peur, ce n’est certainement pas le cas, mais ils étaient plus affamés que nous. On a passé beaucoup de temps à défendre et c’est ce qui fatigue une équipe. C’est là qu’on s’est causé beaucoup de torts. On a moins bien géré la rondelle dans la zone offensive et on y a moins passé de temps », a jugé Julien.

« On a eu un bon départ mais New York a été au-dessus ensuite »

Est-ce que ce rendement moins convaincant s’expliquait par le but encaissé en fin de deuxième période ? Gallagher ne considère pas que ses coéquipiers ont été dépités par ce but qui a changé l’allure de la rencontre.

« Notre attitude était correcte même si on aurait voulu jouer mieux. On peut corriger certaines choses. Il faut oublier ce revers et démontrer notre caractère dans la prochaine rencontre », a assuré le combatif ailier.

Gallagher a profité de l’occasion pour insister sur le fait qu’une avance d’un but est synonyme d’une glace beaucoup trop fragile pour baisser la garde.

« Ce sont les séries, il ne faut pas relever son pied de l’accélérateur. On voit que les remontées sont nombreuses cette année en séries. Tu ne peux pas croire que tu es en contrôle avec une avance d’un but, c’est dangereux », a-t-il fait remarquer.

La suite sera donc intéressante à surveiller sous le commandement de Julien qui est reconnu comme un habile motivateur. Bien sûr, le pilote francophone n’est pas en poste depuis longtemps (deux mois), mais il n’était pas pour douter des soldats.

« Si je n’avais pas confiance en cette équipe, je n’aurais pas d’affaire ici. Je crois en cette équipe, elle a démontré à plusieurs reprises du caractère et qu’elle pouvait revenir de l’arrière. C’est la chance de le prouver de nouveau », a conclu Julien.