MONTRÉAL – En optant pour Montréal comme prochaine destination pour sa carrière, Al Montoya avait imaginé que son utilisation se limiterait à 20 ou 22 parties. Après moins d’une semaine d’action, il s’est déjà illustré à trois reprises et on ne pourrait pas lui en vouloir d’apprécier le moment présent.

Montoya n’avait pas besoin d’entendre la puissante ovation réservée à Carey Price avant le début de l’ouverture locale pour savoir qu’il se contentera bientôt de son rôle de second violon.

À 31 ans, l’Américain connaît le tabac, mais ça ne l’empêche pas d’apprécier ce début de saison imprévisible.

« Pour moi, je le vois vraiment comme une opportunité de pouvoir jouer. Je ne veux pas trop en faire et j’essaie de m’amuser en jouant comme je le peux », a déclaré Montoya à la suite d’une autre performance convaincante devant le filet du CH.

Montoya peut se targuer d’avoir commencé le calendrier régulier avec des performances de 30, 35 et 36 arrêts. Cette prestation de 36 arrêts contre les Penguins l’a mené vers son premier blanchissage dans l’uniforme bleu-blanc-rouge.

« C’est la victoire qui est fantastique, c’est pour ça qu’on joue. Le jeu blanc, c’est peut-être seulement la cerise sur le sundae », a-t-il évalué.

Si Montoya a raison d’être content de ses performances, ses coéquipiers sont emballés par sa contribution.

« Il a bien joué dans les trois matchs. Il nous a encore donné une chance de l’emporter, il a été particulièrement solide en première période. Les arrêts opportuns finissent par procurer de l’élan, il a été spécial dans ce match », a vanté Max Pacioretty.

« Il a été très bon comme dans les deux autres matchs. On avait besoin de lui », a admis David Desharnais.

En ce qui concerne Michel Therrien, il ressent certainement moins de stress en voyant Montoya se démarquer de la sorte.

« C’est son calme. Il a calmé les choses, c’est ce que tu attends de ton gardien quand les choses vont un peu moins bien. Il fait de gros arrêts qui ont l’air simples donc il lit bien le jeu. Il joue avec beaucoup de confiance », a indiqué Therrien.

Reconnu pour son humour, Montoya a plaisanté quand il a été questionné sur la chimie qui se développe avec sa brigade défensive.

« C’est un groupe qui parle nettement plus que ce que je suis habitué. Je préfère ça même si la moitié des défenseurs ne parlent pas très bien anglais. On apprend encore à se connaître, mais ça progresse bien », a-t-il lancé en riant.

Parlant de chimie, elle est tout simplement naturelle entre Pacioretty et Desharnais. Les deux joueurs ont marqué sans tarder quand ils ont partagé la patinoire. Pacioretty a semblé avoir des yeux derrière la tête quand il a repéré son bon ami.

« Oui, je l’avais vu. Vous ne me croyez pas ? », a mentionné Pacioretty à la question d’un confrère qui était curieux.

« Je savais qu’il m’avait vu, mais c’est un jeu de toute beauté », a proposé Desharnais.

Les joueurs touchés par la présence de Jacques Demers

Sans pouvoir s’exprimer comme il le souhaiterait, Jacques Demers a motivé les joueurs du Canadien en participant à la cérémonie d’ouverture. Max Pacioretty n’est pas resté insensible à ce moment émouvant.

« J’ai plus connu Jacques que la plupart des légendes dans l’entourage du club. On l’a vu souvent et c’était difficile d’apprendre la nouvelle de son AVC. C’était génial de le voir avant la présentation. Je pensais que ça voulait dire beaucoup pour lui, mais encore plus pour moi et mes coéquipiers », a commenté Pacioretty. 

Après des arrêts avec les Coyotes, les Islanders, les Jets et les Panthers, Montoya a découvert l’ampleur des présentations à Montréal.

« C’était merveilleux, certainement parmi les plus spéciales. La foule a été géniale, je félicite les spectateurs. Leur accueil a motivé les joueurs et probablement nos adversaires un peu. Je n’avais aucune idée à quoi m’attendre, tout ce que j’ai vu en dit long sur la tradition de l’organisation », a fait remarquer l’athlète né à Chicago.

Si les joueurs ne manquaient pas de qualificatifs élogieux pour cette cérémonie, Shea Weber n’était pas le plus à l’aise pour répondre à des questions sur le sujet.

« J’y ai déjà répondu, quatre fois, avant que vous ne le demandiez », a-t-il lancé à un journaliste qui s’apprêtait à s’excuser de le faire répéter.

« C’était merveilleux et spécial pour moi. C’est cool comme expérience et j’étais heureux d’en faire partie. C’est un environnement électrique et très spécial », a fini par émettre Weber.

Sur les images, Weber a paru reconnaissant envers les chaleureux applaudissements qui lui ont été réservés. Mais alors, pourquoi n’a-t-il pas souri?

« Je n’aime pas vraiment sourire », a avoué le fiable défenseur qui ne pourrait pas se retrouver plus à l’opposé d’un certain P.K. Subban.