Nicolas Beaudin aurait un plus grand potentiel à droite dans la LNH
MONTRÉAL – La saison dernière, Nicolas Beaudin n'a eu droit qu'à deux petites parties dans la LNH. Lorsqu'il a dû se contenter de 71 secondes d'action pendant la deuxième rencontre, il était devenu plus qu'évident qu'une transaction s'imposait.
Le changement de l'état-major chez les Blackhawks de Chicago a rapidement fait dégringoler le choix de première ronde (27e au total) de 2018 dans la hiérarchie de l'équipe.
Pas étonnant que le clan de Beaudin (cinq pieds onze pouces et 188 livres) accueille ce nouveau départ positivement.
« Oui, Nicolas avait besoin d'un changement d'air comme on dit dans le monde du hockey. [...] Puisque le Canadien est un peu en reconstruction, ça lui donne une chance de se faire valoir », a admis André Ruel, son agent et bras droit de Pat Brisson au Québec.
Étant gaucher, sa nouvelle destination a surpris plusieurs partisans du Canadien. Par contre, il y a fort à parier que Beaudin pourra démontrer ses atouts en jouant à droite.
« Il est plus à l'aise de ce côté. Selon moi, dans la LNH, il aimera mieux jouer à droite qu'à gauche. Je crois que ça va lui permettre de devenir un défenseur régulier dans la LNH. Je trouve que c'est une avenue à exploiter pour le Canadien. », a confié Ruel.
« Son bâton devient plus efficace, sa portée est plus grande vers la bande et ça l'aide beaucoup. Il peut jouer à droite parce que sa compréhension du jeu est élevée et il est habile avec la rondelle », a enchaîné l'agent.
À Chicago, il ne cadrait tout simplement plus dans l'approche de la direction.
« Leur nouvelle philosophie consiste à miser sur des défenseurs imposants. Ils ont même acquis (Jarred) Tinordi qui a appartenu à je ne sais plus combien d'équipes. Bref, tu voyais que le style de défenseur comme Nicolas était moins prisé. Il tombait un peu dans le vide, il y avait plus ou moins de chaises pour lui par rapport à sa façon de jouer », a ajouté Ruel.
Quand une équipe en reconstruction comme les Hawks préfère miser sur Tinordi et un vétéran comme Jack Johnson, ça ne s'accepte pas facilement pour un jeune de 23 ans.
Beaudin se voyait pourtant devenir un rouage intéressant pour les Hawks cette saison.
« Dès son arrivée au camp d'entraînement, il a été un peu relégué aux oubliettes en commençant comme septième ou huitième défenseur », a indiqué Ruel.
Le message des Hawks tournait autour du fait que Beaudin devait, à leurs yeux, mieux utiliser son bâton pour gagner des duels, être plus compétitif devant le filet et déployer un plus grand sentiment d'urgence sur la glace.
« Dans le fond, ça s'en allait vers : on ne veut plus un défenseur offensif, on veut un défenseur two way, ça change la donne », a expliqué Ruel en précisant qu'une telle transition ne s'effectue pas du jour au lendemain.
« C'est un choc mentalement, ça vient avec des questionnements. Tu te demandes si tu vis un mauvais rêve. Il a fallu travailler là-dessus avec Nicolas, au niveau de sa maturité pour accepter ça et il a fait des pas dans la bonne direction. Il était donc très confiant pour le camp, mais on dirait que les dés étaient pipés », a constaté Ruel.
Le retour à Rockford, dans la Ligue américaine, a fait mal.
« Il s'est dit ‘Tabarnouche, il semble que j'ai fait les efforts, mais on me dit que je ne suis pas prêt encore' ».
Trop tôt pour juger
Comme Ruel le précise, Brisson n'est pas du style à mettre un fusil sur la tempe des directeurs généraux pour exiger une transaction rapide. L'attente aura mené à ce pacte avec le Tricolore et ce chemin débutera par un passage avec le Rocket à Laval.
« C'est normal de repartir de la Ligue américaine. Le Canadien va lui expliquer ses attentes dans les prochains jours. Il devra s'adapter et démontrer qu'il peut accomplir ce travail », a formulé Ruel.
Reconnu pour son talent, Beaudin a tout de même eu besoin de temps pour s'imposer chaque fois qu'il grimpait à un niveau d'envergure. Le scénario s'est répété dans le Midget AAA et dans la LHJMQ ce qui laisse croire que le meilleur reste à venir pour lui dans la LNH.
« Exactement, surtout que c'est un late (il est né le 7 octobre). Si je regarde parmi mes clients, ceux qui sont nés tard dans l'année comme Anthony Mantha et Julien Gauthier, ils ont tous eu besoin de plus de temps, ils ont toujours été plus jeunes que les autres dans leur cheminement », a indiqué Ruel.
En cédant Cam Hillis en retour, le Canadien n'avait rien à perdre dans cette transaction.
« C'est à lui de mettre ses bottes de travail, mais c'est un changement très positif », a conclu Ruel.
Des discussions avec quelques autres acteurs du milieu du hockey semblent démontrer que le Canadien a posé un geste fort intéressant. D'autant plus que les scandales ayant frappé les Hawks n'ont pas facilité le développement de la relève dans les dernières années.
« Je suis convaincu que ça peut devenir une belle histoire pour l'organisation de Montréal », a soulevé l'un d'eux alors que Beaudin a participé à 19 matchs des Blackhawks en 2020-2021.