Je ne me souviens pas d’un match qui s’est terminé 1-0 et qui nous a donné autant de divertissements, de rebondissements, d’agréments.

Oui le Canadien a gagné. Il a battu les puissants Blue Jackets de Columbus 1-0 pour signer une troisième victoire de suite. On ne rit plus.

Pour un deuxième soir de suite, Alex Galchenyuk a inscrit le but de la victoire. Pour un deuxième match de suite et la troisième fois depuis que Claude Julien a hérité de cette équipe qui n’allait nulle part, le but de Galchenyuk est venu en prolongation. Et en prime, pendant une attaque massive.

Vrai qu’il est rare qu’une équipe obtienne un avantage numérique en prolongation. Deux soirs de suite, c’est doublement plus rare.

Pas surprenant que le capitaine Mike Foligno d’abord et l’entraîneur-chef John Tortorella ensuite eurent craché des insultes aux visages des officiels qui n’ont pas eu une soirée de travail facile.

La colère des Jackets leur a sans doute fait oublier les deux buts refusés au Canadien et surtout celui marqué en prolongation par Max Pacioretty qui semblait bel et bien avoir marqué.

Victime de quelques vols de grands chemins perpétrés par le gardien Sergei Bobrovsky qui a été rien de moins que sensationnel mardi soir, Max Pacioretty s’est une fois de plus buté à « Bob The Goalie » au terme d’une échappée. Une échappée offerte par Phillip Danault qui a effectué une passe savante par la bande pour rejoindre son capitaine.

Bobrovsky a effectué le premier arrêt. Le deuxième aussi. Mais en tombant sur le dos, il a libéré la rondelle que Pacioretty a poussée derrière la ligne rouge.

C’est du moins ce que la reprise a démontré.

Mais l’arbitre a décidé de refuser le but. « Il m’a dit que selon son jugement, la gardien avait couvert la rondelle », a indiqué Pacioretty loin d’être convaincu. « Nous sommes les premiers à savoir si on a fait de l’obstruction aux dépens du gardien, si on a fait quelque chose d’illégal autour du but. Mais nous savons aussi quand nous avons marqué. ET sur ce jeu, j’ai marqué. Au moins, "Chucky" a pu nous donner la victoire pas longtemps après », a plaidé le capitaine Max Pacioretty.

ContentId(3.1220268):Bobrovsky multiplie les miracles
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Le but refusé à Pacioretty était le deuxième but refusé au Canadien mardi soir. C’était aussi le quatrième but refusé au Canadien au cours de ses trois derniers matchs à la maison. Trois parties au cours desquelles le Tricolore a peiné à marquer.

Et comment!

La preuve, il s’est écoulé 162 minutes 49 secs entre le but marqué par Andrei Markov en première période du match du 21 février dernier aux dépens des Jets de Winnipeg – qui avaient gagné 3-1 – et le but de la victoire inscrit par Galchenyuk en prolongation.

Un but marqué sur un tir frappé de la pointe. Un très bon tir décoché après un échange amorcé par Pacioretty et complété par Weber.

Alexander Radulov n’a pas récolté de passe sur le jeu, mais il a joué un rôle de premier plan en voilant la vue de son compatriote et gardien des Blue Jackets.

Sans doute parce qu’il a marqué le but de la victoire, mes collègues ont décidé de décerner la première étoile à Galchenyuk. Il ne la méritait pas. Galchenyuk n’a remporté qu’une seule des 10 mises en jeu qu’il a disputées et s’est contenté d’un tir, celui qui a fait la différence. Mais son capitaine Max Pacioretty a, pour un deuxième match de suite, été sensationnel en matière d’implication, décochant 13 tirs, dont 8 qui ont atteint la cible. Lundi soir au New Jersey, il a cadré 8 de ses 11 tirs.

Toute une mitraille.

Alexander Radulov a encore été solide mardi tout comme Andrei Markov et Shea Weber qui composent un vrai premier duo de défenseurs.

ContentId(3.1220288):LNH: Blue Jackets 0 - Canadiens 1 (Prol.)
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Fort de ses 29 arrêts, dont plusieurs vols, Bobrovsky méritait la première étoile avant même la prolongation. Carey Price, qui a tenu son équipe dans le match avec quelques gros arrêts de son cru, méritait la troisième. Et Pacioretty aurait dû être solidement campé entre les deux.

Mais bon...

Contrairement à lundi, au New Jersey, le Canadien a amorcé la partie dès la mise en jeu initiale. Vrai qu’il a encore eu besoin de temps supplémentaire comme ce fut le cas lors de ses quatre dernières victoires, mais dans l’ensemble le Tricolore a disputé un match solide.

Il a démontré du caractère.

Il a surtout fait plaisir à un coach qui réalise que son club sort de sa torpeur.

« L’important ce soir c’est qu’on a encore trouvé un moyen de gagner », a convenu Claude Julien qui ne s’en fait pas outre mesure du fait que son équipe accorde des points primes à ses rivaux.

« On s’en va dans la bonne direction. Nos gars ont retrouvé le sourire, le plaisir de jouer, leur confiance. C’est important. C’est vrai qu’on gagne en prolongation, mais ce faisant, on apprend à jouer des matchs serrés. Ça aussi c’est important, parce que les parties seront toujours serrées d’ici la fin de l’année », a commenté l’entraîneur-chef Claude Julien.

Benn arrive, Desharnais part

À son premier match dans l’uniforme du Canadien, Jordie Benn s’est très bien débrouillé. Il a été efficace et solide au sein d’un troisième duo complété par Nathan Beaulieu.

«Je ne connaissais rien de l’équipe et de mes coéquipiers. Mon frère «Jamie» a contacté Shea Weber avec qui il a joué avec l’équipe canadienne et c’est lui qui m’a accueilli. C’est la première fois je crois que je me retrouvais entouré de gars que je ne connaissais pas du tout. Mais après 60 minutes, nous sommes tous des amis maintenant», a lancé Benn en riant.

Au terme de son premier match, le nouveau défenseur a convenu que l’atmosphère du Centre Bell l’avait transporté. «C’est sensationnel. Tu sens les amateurs derrière l’équipe. Derrière chaque jeu. C’est bien différent de ce à quoi j’étais habitué à Dallas. C’est un honneur de porter ce chandail. De jouer ici», a indiqué Benn qui a bloqué cinq tirs, asséné trois mises en échec et passé 15 :09 sur la patinoire, dont 3 :22 en désavantage numérique. Le même temps que Shea Weber.

Si Jordie Benn a disputé son premier match avec le Canadien, mardi au Centre Bell, David Desharnais a disputé son dernier lundi au New Jersey.

« J'aurai toujours le Canadien dans mon coeur. »

Le petit joueur de centre québécois a été échangé en cours de match aux Oilers d’Edmonton. Le Canadien a acquis les services du défenseur Brandon Davidson en retour de Desharnais. Âgé de 25 ans, Davidson est un défenseur de soutien qui tire de la gauche et qui a eu sa part d’ennuis avec les blessures.

En 28 matchs cette saison avec les Oilers, il revendique une passe.

Il touche un salaire de 1,425 millions $. Comme le Canadien a accepté de payer 20 % du salaire de 3,5 millions $ de David Desharnais, Marc Bergevin s’est libéré 1,375 million $ sous le plafond pour peut-être compléter d’autres transactions d’ici l’heure limite à 15 h mercredi.

Le Canadien a d’ailleurs confirmé avec fait l’acquisition en début de nuit du vétéran Steve Ott. Âgé de 34 ans, Ott a marqué trois buts et ajouté trois passes en 42 matchs cette saison à Detroit.

Il a écopé 63 minutes de pénalité.

Ott apportera profondeur et expérience. Je veux bien. Mais avec Andrew Shaw – il joue du hockey solide depuis trois ou quatre matchs – qui occupe pas mal de place et Brendan Gallagher qui écope à la faveur de Shaw, Ott semble confiné au mieux au quatrième trio et plus directement à un rôle de réserviste sur la galerie de presse.

Avec les ennuis offensifs du Canadien qui ne peut compter que sur Pacioretty, Radulov, Galchenyuk et Shaw pour marquer depuis 13 matchs, il me semble qu’il faudrait plus que Steve Ott pour survolter une attaque en manque de munitions.

À suivre d’ici 15 h mercredi.