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RÉSULTATS

Bilan 1/4 de saison : meilleur que les Sharks, loin des Kings!

Bilan du quart de la saison des Canadiens Bilan du quart de la saison des Canadiens - RDS
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MONTRÉAL - Le Canadien a atteint et franchi le premier quart de la saison en croisant les Sharks et les Kings au cours du week-end de la « Thanksgiving » en Californie.

 

La victoire arrachée en tirs de barrage à San Jose a permis de confirmer que le Tricolore est meilleur que les Sharks. C'est ça de gagné!

 

Quoique la troupe de Martin St-Louis a dû trimer pas mal plus que prévu. Elle a non seulement dû combler un recul de 0-2, mais a eu besoin d'une solide performance de Cayden Primeau pour compléter cette remontée, traverser sans heurts la prolongation et finalement sortir gagnante de la fusillade. Car les Sharks, pour la première fois de la saison, ont obtenu plus de tirs (33) que leurs adversaires. Le Canadien s'étant contenté de 24.

 

S'il n'y a rien de glorieux à battre la pire équipe de la LNH, il n'y a inversement rien de scandaleux à s'être fait battre par l'une des meilleures équipes de la LNH depuis le début de la saison.

 

Ce premier revers par jeu blanc de la saison (4-0) a confirmé que le Canadien est encore très loin des Kings de Los Angeles en matière de puissance collective, de structures et de discipline permettant de respecter les structures solides sur lesquelles cette équipe est bâtie.

 

Les Kings ont totalement dominé le Canadien samedi. Dans toutes les facettes du jeu. Ils l'ont même fait mal paraître tant les joueurs du Tricolore semblaient faciles à contenir.

 

Rien de très surprenant dans ça : les Kings comptent sur des leaders solides et solidement établis dans la LNH alors que ceux du Canadien sont encore loin de l'être.

 

Les Kings doivent être considérés comme des prétendants à la coupe Stanley encore cette année, alors que le Canadien est très loin de sa 25e coupe Stanley. Il est encore loin d'occuper une place parmi les équipes qui peuvent légitimement prétendre pouvoir se rendre aux grands honneurs.

 

Tout ça est normal. Le Canadien est en pleine construction alors que les Kings sont bâtis sur du solide. Pas question alors de demander au Canadien de ressembler aux Kings. Du moins pas tout de suite. Cela dit, ce serait une fichue de bonne idée de s'inspirer des plans qui ont permis de reconstruire, autour d'Anze Kopitar et Drew Doughty, un club potentiellement champion.

 

Encore jeune et vulnérable

 

Le premier quart de la saison a mis en évidence la jeunesse et la vulnérabilité qui caractérisent et handicapent toujours le Canadien.

 

Ça sautait aux yeux samedi.

 

On a remarqué la même chose lors des sept autres défaites ou le Canadien a été déclassé totalement ou pis encore, n'a pas offert la moindre résistance : contre Minnesota (5-2) et New Jersey (5-2) les 17 et 24 octobre au Centre Bell. Le 4 novembre à St.Louis; contre Tampa Bay – le Lightning avait pris une avance de 5-0 avant de gagner 5-3 – Vancouver et Vegas les 7, 12 et 16 novembre au Centre Bell. Deux jours plus tard à Boston.

 

Le manque de profondeur à l'attaque est criant. Nick Suzuki, Cole Caufield, Sean Monahan et Alex Newhook sont les meilleurs francs-tireurs avec six buts. C'est peu. D'autant que Caufield a marqué la moitié de ses buts en prolongation alors qu'il peut profiter du jeu beaucoup plus ouvert offert par le trois contre trois.

 

Brendan Gallagher, que plusieurs considéraient fini avant même le début de la saison, n'accuse qu'un but sur les meilleurs de son camp.

 

Il revendique cinq buts de plus que Josh Anderson qui est toujours en quête d'un premier cette année malgré ses 42 tirs. Et comme, le gros ailier ne revendique que deux passes, ce n'est pas comme s'il avait offert des tonnes de buts au fil du premier quart de saison.

 

Ce manque de production mine l'équipe autant qu'elle mine le moral du principal intéressé. Et en raison de son âge et de son expérience, on ne peut pas afficher la même patience à l'endroit d'Anderson qu'à l'endroit de Juraj Slafkovsky.

 

Au-delà la timidité offensive d'Anderson, Slafkovsky, Pearson et quelques autres, Suzuki, Caufield doivent assumer plus de responsabilités. Ils doivent marquer plus de buts significatifs. Ce que Caufield a fait, vendredi, à San Jose, en nivelant les chances 2-2 en troisième période.

 

Note très positive : la timidité des attaquants du Canadien a été atténuée au cours du premier quart de la saison par l'éveil offensif de la brigade défensive. Avec les 16 buts qu'ils ont marqués – dont cinq par Mike Matheson qui partage le 3e rang dans la LNH chez les défenseurs – les arrières du Tricolore dominent pour l'instant le circuit.

 

Ce n'est pas rien.

 

Plusieurs de ces buts ont toutefois permis à des arrières – les noms de Johnathan Kovacevic et Justin Barron clignotent ici – de racheter des bourdes défensives à répétition.

 

Cela dit, ces deux défenseurs, occupent des chaises démesurément trop grandes pour eux en raison de l'inexpérience et d'un manque de talent de la brigade défensive.

 

Signes encourageants

 

Le premier quart de saison offre aussi d'autres signes encourageants.

 

La performance du Canadien à Las Vegas, contre les mêmes Golden Knights qui les ont dominés bien plus que le score (6-5) ne l'indiquait le 16 novembre, est le fait saillant des 21 premiers matchs.

 

Au cours de cette rencontre, le Canadien n'a pas simplement profité des cadeaux offerts par un adversaire qui l'a pris à la légère. Non! Il a disputé un match solide. Vraiment. Il a d'ailleurs été bien meilleur lors de cette rencontre que dans les neuf victoires qu'il a signées.

 

Au T-Mobile Arena ce soir du 30 octobre, le Canadien a démontré du caractère, de l'implication, de la cohésion. Il a disputé un match que Martin St-Louis a qualifié de meilleur de son équipe depuis qu'il est derrière le banc.

 

Un match qui sert depuis de base de référence.

 

Un match qu'il n'a toutefois pas égalé depuis…

 

Sur le plan individuel, les performances du vieux Gallagher, le leadership de Sean Monahan – il a ralenti lors des derniers matchs, mais il a très bien amorcé la saison, les étincelles intéressantes, mais pas assez régulières d'Alex Newhook, l'efficacité globale de Mike Matheson – le surmenage dont il fait l'objet le met à risque plus souvent qu'il ne le faudrait – et l'efficacité tout court de Kaiden Guhle méritent des mentions honorables.

 

Ménage à trois

 

Les performances des gardiens sont aussi très haut perchées dans la liste des aspects positifs relevés lors du premier quart de la saison.

 

Loin d'afficher les signes néfastes anticipés en raison du ménage à trois que l'état-major leur impose… et impose à leur entraîneur-chef, Jake Allen, Samuel Montembault et Cayden Primeau ont joué des rôles de premiers plan dans les neuf victoires du Tricolore.

 

On peut ajouter sans risque de se tromper que Jake Allen a même volé trois de ces neuf victoires avec des performances fumantes aux dépens des Capitals (31 arrêts sur 33 tirs), des Sabres à Buffalo (36 arrêts sur 37 tirs) et des Jets (42 arrêts sur 45 tirs, plus trois autres en fusillade).

 

Qui est le gardien numéro un?

 

Tant que les trois gardiens continueront à profiter de cette situation, la réponse à cette question importera très peu.

 

Cette période de grâce donne aussi, et surtout, le temps à l'état-major d'accumuler assez d'information pour prendre une décision éclairée pour résoudre le problème.

 

Doit-on miser encore sur Primeau?

 

Doit-on donner à Montembault – en durée de contrat et en argent sonnant – le contrat qu'il croit mériter?

 

Doit-on échanger Jake Allen tout de suite alors que sa valeur fluctuera à la hausse s'il maintient ses performances à haut niveau, s'il reste en santé et que des millions $ auront disparu sur son contrat?

 

Cela fera partie des choses à suivre au cours du deuxième quart de la saison du Canadien.

 

Un deuxième quart au cours duquel il sera très surprenant de voir le Canadien s'accrocher au rêve d'accéder aux séries.

 

Sans lui demander de gagner – surtout que les prolongations (4-0) lui ont permis de sauver la face au fil des 21 premiers matchs – plus souvent qu'il perdra, les partisans sont en droit d'exiger aux joueurs du Canadien qu'ils soient déclassés moins souvent qu'ils ne l'ont été lors du premier quart.

 

Qu'ils soient moins souvent et surtout moins longtemps embourbés dans leur territoire où ils ont été hachés finement presque dans tous les matchs qu'ils ont disputé jusqu'ici cette saison.

 

Qu'ils prouvent que le match du 30 octobre dernier, contre les Golden Knights, à Las Vegas n'était pas un mirage, mais une véritable indication que des jours meilleurs s'en viennent.

 

Ce ne sera pas suffisant pour rejoindre les Kings et les autres très bonnes formations de la Ligue. Mais ça permettra au Canadien de se distancer des Sharks et des autres clubs moribonds de la Ligue tout en confirmant qu'il est vraiment sur la bonne voie.

 

Ce n'est pas trop demander.