On peut faire dire ce qu’on veut aux statistiques. On peut même les utiliser pour se consoler ou au moins se remonter le moral, comme le Canadien le fera sans doute en se repliant sur ses 44 tirs obtenus au Colorado mercredi et sa quinzaine d’occasions de marquer pour plaider le fait qu’il a disputé un bon match face à l’Avalanche.

Ce qui n’est pas faux. Car oui les Lehkonen, Hudon, Gallagher et même le quatrième trio ont frappé plusieurs fois à la porte. Tout comme Drouin et Galchenyuk.

Mais la statistique qui compte le plus, c’est le nombre de buts marqués. Et comme le Canadien n’en a pas enfilé un seul, il a bien sûr perdu. De fait il a non seulement perdu, mais il l’a fait en encaissant un huitième jeu blanc cette saison.

C’est le plus haut – et donc le pire – total de la LNH jusqu’ici cette saison. Un titre peu enviable que le Canadien partage avec les Sénateurs d’Ottawa qui croupissent eux aussi au bas du classement de la division Atlantique; au bas du classement général point.

Semyon Varlamov a fait sa part dans la victoire des anciens Nordiques. Vrai qu’il a réalisé quelques bons arrêts sur les 44 qu’il a effectués. Il a été chanceux par moment et a profité de l’aide d’un de ses poteaux pour frustrer Alex Galchenyuk qui se demande encore comment la rondelle n’a pas atteint le fond du filet.

Mais si vous avez suivi le match – je n’avais encore jamais connu une soirée aussi tranquille sur les réseaux sociaux dans le cadre d’un match du Canadien – vous serez sans doute d’accord, du moins je l’espère, qu’Antti Niemi, en dépit du revers encaissé et le fait qu’il n’a effectué que 23 arrêts, a été aussi bon devant sa cage que Varlamov. Oui Varlamov a été plus occupé, mais Niemi a certainement réalisé autant d’arrêts difficiles. Autant d’arrêts importants.

Ce qui veut dire que la défaite d’hier, une 27^e cette saison en temps réglementaire, une 17^e à l’étranger est une fois encore attribuable à l’inertie de l’attaque du Canadien. Une attaque qui est capable de tirer, mais qui est incapable de marquer.

Le Canadien a perdu 9 de ses 10 derniers matchs sur la route. Combien de buts a-t-il marqués lors de ces neuf revers? Huit! Huit petits buts, dont trois dans un même match dans un revers de 5-3 encaissé à Philadelphie. Outre ce match de trois buts, il s’est contenté d’un but cinq fois. Il a été blanchi trois fois : en Floride, en Caroline, à Denver.

Et voilà que le Canadien débarque en Arizona jeudi. Je veux bien croire qu’il en sera à un deuxième match en deux soirs, mais contre la pire équipe de la LNH, il sera intéressant de voir si le Canadien se repliera sur des statistiques aux allures de béquilles où s’il trouvera une façon de marquer ne serait-ce qu’un but de plus qu’un adversaire qui en a marqué sept de moins (137 pour les Coyotes contre 144 pour le Canadien) cette saison.

Je veux bien croire que les partisans préfèrent mousser les chances de remporter la loterie menant au prochain repêchage afin de mettre la main sur Rasmus Dahlin avec le tout premier choix, mais quand même. Les joueurs en uniforme devraient avoir une once de fierté… peut-être même deux. Du moins il me semble.

Mes observations sur le match :

1. Byron sera prêt si Plekanec est échangé
2. Un temps d’arrêt opportun?
3. Niemi ou Lindgren?
4. Dans la course, malgré l’absence de MacKinnon
5. Un 3000^e match pour les anciens Nordiques

Chiffre du match : 10 - La victoire aux dépens du Canadien était la 10^e consécutive de l’Avalanche au Pepsi Center. Une statistique pas banale. Non seulement l’Avalanche a rejoint les Caps de Washington qui étaient les seuls jusqu’ici à revendiquer une séquence de 10 victoires à la maison cette saison, mais ils continuent d’améliorer leur ancien record depuis qu’ils évoluent à Denver (huit victoires de suite en novembre et décembre 2011) et viennent d’égaler un record de franchise que les Nordiques ont établi en 1983-1984 et égalé en 1994-1995, leur dernière saison à Québec.

Byron sera prêt si Plekanec est échangé

Vendredi dernier à l’entraînement, Paul Byron a effectué du temps supplémentaire afin de peaufiner son travail aux cercles des mises en jeu. Témoin de la scène, Martin Lemay m’a demandé, pendant son émission « On Jase » ce que je voyais dans cette prolongation de l’entraînement.

Ma première réaction a été de mentionner que Phillip Danault devait avoir encore besoin de repos pour se remettre complètement de la commotion qui le garde à l’écart du jeu depuis le 13 janvier.

Ce n’était pas faux considérant que Danault a repoussé encore hier son retour au jeu.

Mais je crois davantage que ce surtemps visait à préparer Byron à prendre la relève de Tomas Plekanec dans l’éventualité que le vétéran joueur de centre soit échangé.

Byron fait du bon boulot depuis qu’il a été muté au centre en relève à Danault. Il en arrache toujours aux cercles de mises en jeu, mais il est toujours rapide, il est toujours combatif, il distribue bien la rondelle et est responsable défensivement.

Max Pacioretty sera sans doute heureux de retrouver Danault lorsque le Québécois sera en mesure de le faire, mais l’expérience acquise sur le tas par Byron l’assurera de remplacer Plekanec s’il doit partir.

Bien qu’on doive afficher de la prudence lorsque l’on analyse les combinaisons des trios, je crois que la décision d’inverser Artturi Lehkonen et Charles Hudon de trios est un avant-goût de ce qui pourrait se produire une fois Danault revenu et Plekanec parti. S’il part. Mais je ne peux concevoir que le Canadien n’obtiendra pas un bon choix au repêchage en retour de ce centre prisé par tous les coachs de la LNH.

Un temps d’arrêt opportun?

Le Canadien a bousillé quatre avantages numériques mercredi à Denver dont une séquence de 40 secondes à cinq contre trois en début de troisième période.

Il est très et trop facile de revenir sur des décisions prises dans le feu de l’action pendant un match.

Mais comme les « canons » du Canadien étaient sur la patinoire depuis le début de la première pénalité écopée par Mikko Rantanen et qu’ils sont revenus sur la glace après que Carl Soderberg eut envoyé la rondelle dans la foule (pause de 18 secondes au banc) je me demande s’il n’aurait pas été préférable de réclamer un temps d’arrêt avant le début du cinq contre trois. Claude Julien aurait pu ainsi reposer ses meilleurs effectifs et peut-être leur permettre d’établir une stratégie qui aurait permis de maximiser le cinq contre trois au lieu de se contenter d’un tir décoché par Galchenyuk qui a été bloqué en défense.

Niemi ou Lindgren?

Au lendemain de la mise sous contrat de Charlie Lindgren pour trois ans à un salaire très raisonnable de 750 000 $, Antti Niemi a offert une autre bonne performance devant la cage du Tricolore.

S’il est arrivé à Montréal couvert de goudron et de plumes en raison de ses contre-performances à Pittsburgh (16 buts accordés en trois matchs, trois revers) et en Floride (5 buts en deux parties, une défaite dans sa seule décision), le vétéran gardien finlandais est plus propre aujourd’hui.

Même qu’une équipe en manque d’un gardien pour finir la saison – ou à la recherche d’une police d’assurance – pourrait faire signe au Tricolore en raison des bonnes sorties de Niemi depuis qu’il est l’adjoint de Carey Price.

Bien qu’il ait perdu hier (il affiche un dossier de 2-2-1 en cinq décisions) Niemi a tenu le fort. Il a même été une bouée en période médiane alors que l’Avalanche a passé plus de deux minutes à tourner autour de son filet. Contre cinq joueurs du Canadien à bout de souffle et étourdis par des adversaires de l’Avalanche qui ont pu contrôler le jeu en zone du Tricolore tout en effectuant des changements, Niemi a su s’imposer et éviter le pire.

Niemi offre des performances rassurantes depuis qu’il est avec le Canadien. Ça pourrait faire fluctuer à la hausse sa valeur. Remarquez que des équipes pourraient aussi s’intéresser à Lindgren maintenant qu’il est sous contrat pour trois ans.

Une chose est certaine, en Lindgren et Niemi, le Canadien peut compter sur deux solutions afin de pourvoir le poste d’adjoint de Price l’an prochain.

Dans la course, malgré l’absence de MacKinnon

Lorsque l’Avalanche a fait son escale à Montréal, Jonathan Drouin a eu le meilleur sur son copain Nathan MacKinnon dans une victoire de 4-2 du Tricolore. Mais en dépit ce revers, MacKinnon, surfant sur une vague de 13 buts et 27 points en 17 rencontres, m’avait convaincu de lui donner mon vote de première place dans la course au trophée Hart à mi-chemin en saison. D’autant qu’en raison de ses performances, l’Avalanche était toujours en séries.

Depuis qu’il s’est blessé – il est tombé au combat à Vancouver où l’Avalanche a perdu 4-3 en prolongation – son équipe affiche un dossier de 4-3-1 avec une moyenne de 2,37 buts par match. Avec MacKinnon en uniforme, l’Avalanche a maintenu un dossier de 27-17-3 cette saison tout en marquant 3,25 buts en moyenne par match.

Le retour au jeu de MacKinnon pèsera lourd dans les chances d’accéder aux séries de l’Avalanche. Mais en dépit la perte de leur capitaine, ils sont à deux points du Wild du Minnesota et de la dernière des deux places réservées aux clubs repêchés (cinq clubs de la division centrale sont actuellement en séries) avec une avance d’un petit point devant Los Angeles et Anaheim qui n’ont pas dit leur dernier mot.

Un 3000^e match pour les anciens Nordiques

La rencontre de mercredi contre le Canadien était la 3000^e partie en saison régulière de l’histoire de l’Avalanche (1744) et des anciens Nordiques (1256). Les deux équipes ont maintenu un dossier de 1373 victoires, 1255 revers, 261 verdicts nuls et 111 revers en prolongation ou tirs de barrage.

Au même titre que les Nordiques devenus Avalanche qui ont fait leur entrée dans la LNH lors de la fusion avec la défunte association mondiale en 1979-1980, les anciens Jets de Winnipeg devenus Coyotes en Arizona et les Whalers de Hartford devenus Hurricanes en Caroline ont atteint le plateau de 3000 matchs plus tôt cette semaine. Les Oilers d’Edmonton l’atteindront jeudi alors qu’ils rendront visite aux Golden Knights à Las Vegas.

Blake Comeau a inscrit, le premier février dernier, le 5000^e but de l’histoire de l’Avalanche depuis leur arrivée à Denver. Valeri Kamensky a marqué le tout premier. Aaron Miller (1000), Joe Sakic (2000), Andrew Brunette (3000) et Matt Duchene (4000) ont marqué l’histoire du club à leur façon…

Joe Sakic détient toujours les records pour les plus grands nombres de buts (625) et de points (1641) de l’histoire de l’équipe. Michel Goulet détient le record pour le plus de buts en une saison (57 en 1982-1983) et Peter Stastny celui pour le nombre de points avec ses 139 points récoltés en 1981-1982.