Après une période, Daniel Brière avait un but à sa fiche. Un but marqué en deux minutes 53 secondes d’utilisation au sein du quatrième trio.

Flairant la bonne affaire, Michel Therrien a décidé d’offrir un peu plus de temps de travail au vétéran attaquant qui ne demandait pas mieux. En prime, l’entraîneur-chef du Canadien a eu la bonne idée de muter Brière avec de très bons joueurs de hockey. Je ne veux rien enlever à Travis Moen et Michaël Bournival qui ont toute mon admiration. Mais ils seront les premiers à reconnaître, du moins je l’espère, que Tomas Plekanec et Brian Gionta sont meilleurs.

Une fois en compagnie de Plekanec et Gionta, Brière a orchestré la remontée de deux buts en troisième période qui a permis au Tricolore de soutirer un point dans la défaite en prolongation de 4-3 encaissée aux mains des Sénateurs d’Ottawa.

Des Sénateurs qui ont maintenant quatre victoires de suite à leur fiche. Leur plus longue séquence du genre cette saison. Et cinq gains à leurs six derniers matchs. Bon! Ils sont encore loin derrière. Loin du Canadien. Loin d’une place assurée en séries. Mais ils sont de retour dans le portrait. C’est ça de gagné.

Il était temps que Michel Therrien offre à Daniel Brière des conditions gagnantes pour l’aider à sortir de sa torpeur.

Il était grand temps! Il était plus que temps!

Réglons une chose tout de suite : Brière doit assumer sa part de responsabilités dans le fait que sa production offensive ne soit pas aussi effervescente que plusieurs – moi le premier – l’anticipaient.

Le Gatinois a ralenti un brin ou deux. C’est vrai. En plus, une blessure à l’aine subie lors du camp d’entraînement est loin de l’avoir aidé. Et comme un malheur n’arrive jamais seul, le vétéran casse rarement la baraque en début de saison.

Tout ça est vrai.

Mais il était quand même plus que temps que Michel Therrien offre à Daniel Brière une portion des chances de s’en sortir qu’il a accordées à David Desharnais en début de saison.

Il était quand même plus que temps que Therrien offre à Brière la même patience qu’il offre à Rene Bourque et aux autres attaquants du Canadien qui sont loin de remplir les filets adverses sans pour autant essuyer les foudres du coach à l’image de Brière.

Et au lendemain de cette sortie de deux buts et une passe, on ne peut qu’espérer que l’entraîneur-chef du Canadien mettra vraiment en vigueur la règle d’équipe selon laquelle les joueurs qui ont à être récompensés le sont par le biais de leur temps d’utilisation et de la qualité de cette utilisation.

Prise de bec

Je veux bien croire qu’une partie, même si elle est couronnée de trois points, ne fait pas une saison. Et que la partie de samedi ne peut à elle seule faire oublier les quelques matchs difficiles de Brière et les quelques épisodes de manque d’intensité dont il s’est rendu coupable depuis le début de la saison. Mais si Michel Therrien ne le replace pas dans des circonstances gagnantes dès le prochain match, il faudra se poser de sérieuses questions.

Therrien et Brière ont eu une solide prise de bec en Caroline la semaine dernière. Le genre de chose qui arrive quand un coach décide de s’acharner sur un vétéran pour en faire son souffre-douleur et faire passer son message au reste de l’équipe.

À titre de vétéran embauché comme joueur autonome pour deux saisons et 8 M$, Brière peut se permettre de répliquer à un coach qui décide de lui faire la vie dure.

Mais s’il le fait, il doit ensuite répondre de ses actes sur la patinoire. Ce qu’il a fait hier. Ce qu’il fera encore si le coach l’aide à le faire.

À quand l’attaque massive?

Et vous savez quoi?

Non seulement il est temps d’offrir à Brière une séquence de cinq, six voire dix matchs au sein d’un trio de premier plan pour prouver que sa sortie de samedi face aux Sénateurs était plus qu’un simple mirage, mais il serait grand temps aussi que Michel Therrien lui fasse confiance en avantage numérique.

Lorsque le Canadien a embauché Daniel Brière l’été dernier, il a embauché un attaquant doué qui devait prendre la relève à Brian Gionta au sein de l’attaque massive.

Avec une unité pilotée par le duo Desharnais-Pacioretty et une autre composée de Plekanec et Brière – ajoutez à ces deux duos des Gallagher, Galchenyuk et Bourque pour les compléter – le Canadien aurait été bien servi. Surtout appuyé comme il l’est de l’explosif duo Markov-Subban à la pointe.

Le lent départ de Brière – comme celui de Desharnais et Pacioretty – a permis à Gionta de garder sa place au sein des attaques massives.

Il serait temps de le remplacer par Brière. Ne serait-ce que pour voir les résultats.

Gionta est un très bon vétéran. Un très bon capitaine. Il donne à son coach, ce que son coach demande de lui. Et plus encore. Bon ! Il pourrait marquer plus souvent. C’est évident. Mais le fait qu’il soit irréprochable sur le plan du travail, de l’efficacité en défensive et du leadership associé ou non au C qu’il porte sur la poitrine ne devrait pas se traduire par une exclusion presque systématique de Daniel Brière de l’attaque massive.

Et ce qui est vrai pour Brière en avantage numérique l’est aussi pour Galchenyuk, Gallagher et même Eller qui devraient tous passer devant Gionta – au moins de temps en temps – en attaques massives.

C’est du moins ma prétention.

Le Canadien a été blanchi en cinq occasions par les Sénateurs samedi soir. Il a bousillé une supériorité de quatre minutes en début de rencontre. Cette attaque massive s’est transformée en cinq contre trois pendant 45 secondes et le Canadien n’a pas été fichu d’en profiter.

Pas question de prétendre que la présence de Brière aurait permis au Canadien de marquer une fois, deux fois, trois fois lors de ces cinq occasions. Surtout qu’il a passé près de deux des quelque huit minutes d’attaque massive du Tricolore sur la patinoire.

Mais si tu offres à Daniel Brière du temps d’utilisation plus généreux en temps et en qualité, que tu démontres ne serait qu’un brin de patience à son endroit au lieu de le confiner au banc à la moindre erreur, les chances sont meilleures qu’il aide son équipe à marquer des buts. À mousser ses chances de victoires.

Il en a fait la preuve par trois hier.

Et ce sera à lui d’en refaire la preuve lors du prochain match et des autres qui suivront.

Mais il revient au coach de lui offrir les conditions optimales pour y arriver. Ou au minimum, les mêmes chances et la même patience qu’il offre aux autres.

On verra!