Martin St-Louis admet que la date limite des transactions a été éprouvante
Canadiens lundi, 21 mars 2022. 23:40 samedi, 14 déc. 2024. 07:59MONTRÉAL – Il régnait une atmosphère différente après cette partie du Canadien. Un mélange de déchirement, d’acceptation et de soulagement flottait dans l’air. En tant que jeune entraîneur, Martin St-Louis avoue que cette période des transactions a été éprouvante.
Au final, il a perdu les services de Tyler Toffoli, Ben Chiarot, Artturi Lehkonen, Brett Kulak et Andrew Hammond.
« Je sais que c’est une journée difficile pour les joueurs, mais avec ma courte expérience, je peux dire que c’est une journée difficile pour l’entraîneur aussi. J’aime mes joueurs. Tu bâtis des relations dans un milieu de travail, tu vois comment ils t’en donnent, c’était difficile. On s’est parlés avant la partie et les gars ont donné un très grand effort », a témoigné St-Louis.
« Les joueurs vont demeurer en contact avec ceux qui sont partis. Comme entraîneur, tu n’as pas une relation d’amitié avec eux donc quand tu perds des gars, tu ne sais même pas si tu vas leur reparler un jour. Comme entraîneur, je trouve ça difficile un peu parce que je les aimais beaucoup », a ajouté, avec humanité, St-Louis qui a pris le temps de les appeler.
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L’entraîneur du CH l’a dit plus d’une fois, ça faisait plusieurs années qu’il se préparait à cette ascension. Maniaque de hockey comme il l’est, il a réfléchi pendant des centaines d’heures – et sûrement des milliers – aux critères essentiels pour avoir une équipe gagnante. Ainsi, la seule chose qu’il peut faire, c’est de se fier à ses patrons et amis, Jeff Gorton et Kent Hughes.
« Je n’ai que cinq ou semaines d’expérience, il faut que j’aie confiance en des gars d’expérience comme Jeff. Je dois adopter leur vision et c’est leur boulot de voir le portrait global. Comment toutes les choses peuvent affecter la situation et pas juste cette année, mais dans deux ans. Moi, comme entraîneur, ça se passe plus au quotidien », a-t-il commenté.
Si St-Louis est fort pertinent à écouter, que dire de Jake Allen qui sonne déjà comme Marc Denis. Il y a quelques semaines, il avait été l’un des premiers à reconnaître que l’organisation devait déjà penser à l’avenir. Voici maintenant sa vision des gestes qui ont été posés.
« Ils pensent à l’avenir eux aussi. En tant que joueur, on ne connaît pas tous les espoirs, mais ils (Hughes et Gorton) semblent s’être bien débrouillés dans les transactions même si je ne suis pas un analyste. Ils ont obtenu le maximum alors que ces joueurs avaient augmenté leur valeur en jouant bien. Certaines personnes ont pensé que ce serait une vente de feu. À un certain point, tout le monde aurait pu partir, mais on savait qu’on était de bons joueurs. On a assisté à un nouveau départ avec Martin. On sait que le processus ne sera pas complété en un an, ça va en prendre deux ou trois. Il faut être réaliste, mais l’attente en aura valu la peine », a confié Allen.
Ce côté pragmatique se mêlait toutefois avec les émotions de perdre plusieurs coéquipiers.
« Ce sont trois autres bonnes personnes et on ne pense pas au joueur en premier. C’est plate de perdre des amis et c’est difficile aussi pour le boulot à accomplir sur la patinoire. On savait que ça pouvait arriver. Après notre sieste, on a vu les nouvelles. Ça leur donne une chance pour la coupe Stanley, il faut être contents pour eux », a déclaré Allen.
Quant à Hammond qui appartient maintenant aux Devils, Allen était soulagé pour lui.
« Il s’est mérité autre chance dans la LNH. Je le connais depuis un bout, on a souvent patiné ensemble l’été. Je trouve qu’il a eu à composer avec des circonstances difficiles. Il n’avait eu qu’une chance. Je lui disais que c’était la chose la plus difficile, d’avoir une autre occasion. C’est arrivé et il l’aura encore au New Jersey. Je suis très content pour lui, beaucoup de belles choses vont arriver pour lui quand il sera en santé », a décrit Allen.
Quant à sa situation personnelle, le gardien de 31 ans affirme ne pas avoir été nerveux.
« Je n’ai pas ressenti de stress ou rien. Je savais qu’on avait quatre gardiens avec Carey (Price) qui se rapproche, Sam (Montembeault) a accompli du bon boulot quand on n’était pas là, il a solidifié son statut comme gardien de la LNH. Mais j’étais confiant que j’allais rester, c’est ici que je veux être, je ne voulais pas être échangé », a-t-il prononcé.
Et pour ceux qui se le demandaient, son masque à l’allure rétro n’est pas un hommage à celui d’André Racicot alors que la ressemblance est frappante.
« Ce n’était pas mon intention, c’est plutôt que j’aime le look traditionnel des années 1980-90 », a expliqué Allen alors que ce masque sera placé dans un encan pour la Fondation de l’enfance du Canadien.
Ce qu’ils ont dit
Terminons avec cette réponse de St-Louis sur Brad Marchand qui a livré, encore une fois, tout un combat au Canadien. Même s’il est détestable à ses heures, on a voulu savoir si St-Louis pouvait s’inspirer de certains éléments de son jeu après de ses joueurs.
« On parle d’un joueur du top-10 de la LNH à mon avis. Et ce n’est pas comme s’il était arrivé dans la LNH de cette façon, il y a eu une grosse évolution dans son jeu. J’ai joué contre lui quand il était jeune et ce n’est pas le même joueur. S’il y a quelque chose que nos joueurs peuvent retenir de son exemple, c’est comment évoluer comme athlète. C’est en remarquant autour tous ceux qui font des choses meilleures que toi et en ajoutant le tout à ton arsenal. J’ai beaucoup fait ça dans ma carrière et c’est ce qu’il fait. Voilà pourquoi il est devenu ce joueur, nos joueurs peuvent respecter ça et admirer ce côté de lui. Son évolution, ce n’est pas du hasard, c’est du travail et de la reconnaissance », a cerné St-Louis.