Plusieurs angles ont déjà été abordés au sujet du licenciement de Stéphane Waite et de l’embauche de Sean Burke au nouveau poste de directeur des gardiens de buts des Canadiens.

 

À priori, il est important pour moi de souligner l’excellence du travail de Stéphane Waite, de Chicago à Montréal. On ne reste pas en poste plus de sept ans dans deux des organisations les plus prestigieuses de la LNH par charité. S’il semble injuste de voir un homme aussi qualifié perdre son emploi, il ne restera pas sur la touche très longtemps, si tel est son désir, bien sûr.

 

Ensuite, il y a les hommes maintenant en place. Sean Burke et Marco Marciano, les deux premières pièces du département des gardiens, n’ont pas volé leurs titres. Ils montrent de longues feuilles de route éloquentes et diversifiées.

 

Maintenant, le travail à accomplir.

 

Ma plus grande surprise mardi soir fut de constater que Sean Burke acceptait de sauter sur la glace à nouveau, redevenir un homme de terrain, alors que clairement lors de ses dernières décisions de carrière, il optait pour un poste de direction. D’ailleurs, lors de ses dernières années avec un double emploi chez les Coyotes, son poste d’adjoint au directeur général semblait le passionner bien plus que celui d’entraineur des gardiens. Mais on n’accepte pas un tel emploi sans y avoir songé.

 

Sera-t-il sur la glace pour accompagner Price et Allen d’ici la fin de la saison avant d’engager son homme et de demeurer à la tête de « son » département des gardiens pour la prochaine saison avec un nouveau contrat en poche? Pas impossible. Et dans ce cas, Marciano serait potentiellement l’homme de la situation. Que d’hypothèses pour le moment. Reste à voir.

 

Parlant d’être sur le terrain, ce n’est peut-être pas sur la glace que se jouera le gros du travail de Burke dans les prochaines semaines. Je m’explique. Pendant toute ma carrière, j’ai eu autant besoin de travail technique sur la patinoire que d’accompagnement hors-glace pour retrouver le droit chemin. Le cerveau est une machine spéciale qui a tendance à s’emballer au fur et à mesure qu’on gagne en expérience et qu’on comprend de mieux en mieux les rouages de la LNH. Et quand cela a trait au gardien, on se rappelle la scène du film Bull Durham lorsque Kevin Costner rétorqua à Tim Robbins qu’il devait arrêter de penser pour ne pas faire mal à l’équipe.

 

Plus sur Bull Durham en fin de billet, revenons à nos moutons. Le moment le plus important pour moi comme gardien lors des saisons où je jouais 77 et 66 parties, c’était le café matinal au lendemain des matchs. Café siroté avec Rick Wamsley, mon entraîneur des gardiens, devant l’écran qui me montrait chacun de mes gestes de la veille. Une relation franche qui me permettait d’ajuster le tir pour la journée qui s’amorçait. Une façon de se dire la vérité et de m’appuyer sur un mentor qui était déjà passé par là. Mauvaise auto-évaluation, trop exigeant, pas assez, tout y passait. Et une fois la séance terminée et la tasse vide, j’étais prêt à me remettre au travail, la conscience tranquille. Prêt à recentrer mon attention sur ce qui importait « Hic et Nunc ». Je n’ai pas de mérite, j’ai fait quatre ans de latin à l'université et j’ai la locution littéralement tatouée sur le corps. Ici et maintenant. C’est vrai pour Price et pour Allen. C’est vrai plus que jamais pour le Canadien.

 

Je ne dis pas que cette scène ne se produisait pas entre Waite et Price, je souligne simplement que ce moment sera la clé pour le succès de l’affaire.

 

Évidemment, il y aura les gestes techniques et les tendances de l’adversaire. Il y aura aussi l’éternel souci des niveaux d’énergie, de fatigue et de récupération de Carey Price. Source d’inquiétude pour le gardien lui-même par moments depuis quelques années, on se rappellera l’épisode de fatigue chronique en 2017.

 

Mais pour moi, l’accompagnement par un ancien gardien sera la clé.

 

Un ancien gardien qui a comme approche d’enseignement, une attitude positive où il place bien en perspective les éléments du jeu de ses gardiens. Au niveau technique, Burke a beaucoup appris de Benoit Allaire, son propre entraîneur des gardiens à Phoenix avec qui il a atteint ses meilleurs taux d’efficacité en carrière. Il enseigne à ses gardiens une technique les rapprochant de la ligne des buts pour éviter les dérives et le mauvais positionnement. Technique qu’il devra ajuster à la grande qualité de Carey Price, ses déplacements. Il devra trouver le moyen de ne pas « menotter » le gardien en l’empêchant d’utiliser un de ses atouts principaux. Ils trouveront l’équilibre, j’en suis certain.

 

En conclusion, Marc Bergevin mise sur l’expérience de Sean Burke pour replacer son gardien numéro un parce que comme dans Bull Durham, il faut espérer que le bras à un million ne soit pas accompagné d’une tête qui ne vaut plus que cinq cents...

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