Gallagher et Pezzetta renouent avec le protège-cou
BROSSARD, Qc - Brendan Gallagher est conscient que son sort aurait pu avoir été différent mardi soir quand il a chuté le long de la rampe à mi-chemin en première période du match face au Lightning de Tampa Bay.
Gallagher a raconté mercredi matin que le patin de l'attaquant Michael Eyssimont l'a atteint au gant. Mais moins de deux semaines après le décès d'Adam Johnson, atteint à la gorge par une lame de patin pendant un match de hockey en Angleterre, il est facile de s'imaginer que le scénario aurait pu être différent.
Ce n'était qu'une coïncidence, a insisté Gallagher, mais le vétéran attaquant du Canadien de Montréal portait un protège-cou à l'entraînement pour une première fois depuis son temps avec Équipe Canada junior. Son coéquipier Michael Pezzetta portait aussi cette pièce de protection supplémentaire pour une première fois depuis les rangs juniors.
« J'ai un ami proche qui participait au match en Angleterre, a raconté Gallagher. En lui parlant, ça m'a fait réfléchir. Ce n'est pas nécessairement quelque chose qui m'inquiète, mais ça vaut la peine de l'essayer. »
De son côté, Pezzetta a mentionné que sa mère lui avait demandé de l'essayer.
« Elle m'a écrit quelques fois et je lui ai promis de l'essayer, a-t-il raconté. Ce qui s'est produit est tragique. Je n'ose pas imaginer ce que sa famille a dû ressentir. »
Pezzetta a porté le protège-cou dans la Ligue de hockey junior de l'Ontario (OHL), mais cette pièce d'équipement n'était pas nécessaire dans la Ligue de l'Ouest (WHL) jusqu'à tout récemment. Cette décision a été prise à la suite du décès de Johnson. Le port du protège-cou est obligatoire dans la Ligue de hockey junior majeur du Québec et dans le hockey mineur de la province.
« Dans le junior, nous mettions du ruban pour rendre notre protège-cou plus mince et le glisser pratiquement sous notre chandail, a rappelé Pezzetta. Nous voulions avoir l'air "cool". Les gars dans la LNH avaient l'air plus "cool" parce qu'ils n'en portaient pas. Aujourd'hui, je me dis qu'une vie est plus importante que le style.
« Si plus de joueurs le portaient dans la LNH, probablement que ce serait moins mal vu [par les jeunes d'en porter un]. Parce que ce n'est vraiment pas si désagréable à porter », a ajouté le joueur de soutien.
Malgré tout, ni Gallagher ni Pezzetta ne prévoit porter le protège-cou lors d'un match, pour l'instant.
Ils vont possiblement le porter à l'entraînement à quelques reprises d'ici la fin de la saison. Pezzetta a ajouté qu'il allait peut-être l'essayer pendant un match durant l'été.
« Ça n'a pas affecté ma respiration. Honnêtement, ce n'était vraiment pas un gros inconvénient, a admis Gallagher. C'était mieux que ce à quoi je m'attendais. »
Gallagher a ajouté que les entreprises d'équipement sont souvent en mesure d'accommoder les joueurs quand ils demandent d'adapter légèrement leur produit. Sinon, le personnel d'équipement des équipes de la LNH est habituellement apte à le faire.
Et s'il a vu la WHL réagir rapidement après l'incident qui a coûté la vie à Johnson, Gallagher ne s'attend pas à voir la LNH imposer bientôt le port du protège-cou.
« Si j'avais à deviner, probablement qu'il serait imposé avec une clause d'antériorité comme ç'a été le cas avec le casque et la visière, a dit Gallagher. Mais ce sont des conversations qui n'ont commencé que récemment. »
Gallagher a aussi rappelé que le monde du hockey demeurait un petit milieu tissé serré. Il a affirmé que ceux qui ont vécu la tragédie en Angleterre, comme son ami Josh Nicholls, auront besoin de temps pour s'en remettre.
« Ils ont besoin d'aide, a-t-il dit. Ce n'est pas facile, et c'est dur à expliquer. Je ne peux pas imaginer ce que c'est pour ceux qui étaient à l'aréna et qui ont vécu ça. Leur vie a changé un peu. Ça remet les choses en perspective.
« Le hockey est une petite communauté, et ils vont passer à travers cette épreuve ensemble. Mais quand vous vivez une tragédie comme ça, ça vous change un peu », a-t-il conclu.