Après une série chaudement disputée, le Canadien s’est finalement incliné en six rencontres face aux Flyers. Au final, c’est le manque de force de frappe offensive qui a coulé le CH. Carey Price a fait tout ce qu’il pouvait en limitant les Flyers, la 7e meilleure attaque en saison régulière, à seulement 5 buts lors des 4 premiers matchs, mais le Canadien a trouvé une façon de perdre 3 des 4 décisions, dont deux par jeu blanc.

 

Malgré les ratés du club, un joueur a brillé soir après soir offensivement : Nick Suzuki.

 

Suzuki vient tout juste d’avoir 21 ans, mais sa performance contre les Penguins et les Flyers était digne d’un vétéran. Il a rapidement gagné la confiance de Claude Julien et Kirk Muller, remplaçant même Phillip Danault sur le premier trio offensif. Il a pris part à 71 mises au jeu en territoire offensif en 10 matchs de séries, près du double de Danault au 2e rang (41).

 

Tableau Suzuki

 

Suzuki a répondu au vote de confiance avec 4 buts et 7 points, deux marques qui mènent l’équipe. Il a complété plus de passes en zone offensive que tout autre joueur, travaillant comme fabricant de jeu principal lorsqu’il était sur la glace. Il a également répondu à la pression lorsque Montréal faisait face à l’élimination, marquant les deux buts dans la défaite crève-coeur de 3-2.

 

En plus des responsabilités offensives, Suzuki s’est démarqué à l’autre bout de la patinoire. Il n'affronte pas les vedettes adverses aussi régulièrement que Danault, mais il est demeuré actif en zone défensive. Sa vision et ses instincts lui ont permis de repérer et couper les voies de passes. Il n'a pas non plus eu peur de s’impliquer physiquement, remportant régulièrement des batailles 1 contre 1 même s’il n’est pas le plus costaud. De plus, Suzuki a complètement évité le banc des pénalités et n’a commis aucune infraction en séries.

 

Si la saison recrue de Suzuki est un signe des choses à venir, le CH pourrait avoir trouvé une pièce maîtresse de son offensive pour les années à venir. Le voir évoluer avec Jesperi Kotkaniemi, Cole Caufield, Alexander Romanov et d'autres espoirs dans les prochaines années sera un vent de fraîcheur pour Montréal.

 

Ben Chiarot continue de prouver sa valeur

 

Défensivement, Shea Weber et Jeff Petry sont les gros noms, mais Ben Chiarot continue de donner raison à Marc Bergevin après avoir accepté un contrat de 3 ans avec le club l’été dernier. Chiarot a disputé plus de 23 minutes par rencontre et a affronté en moyenne la compétition la plus difficile chez les défenseurs montréalais, surpassant même Weber et Petry. Il a aussi commencé qu’un maigre 25% de ses présences en territoire offensif, le plus faible taux de loin dans la brigade défensive du Tricolore. Il mène le club avec 38 passes bloquées en zone défensive en plus d’avoir distribué 38 mises en échec.

 

Malgré les responsabilités défensives, le CH a tout de même réussi à avoir l'avantage au niveau des opportunités offensives, avec 54,4% des buts attendus en leur faveur avec le numéro 8 sur la glace à forces égales. Bref, il affronte les meilleurs joueurs adverses dans son propre territoire plus régulièrement que tout autre joueur du CH, mais le club réussit tout de même à avoir l’avantage offensivement. Chiarot ne sera jamais un joueur vedette, mais il a prouvé qu’il est une pièce importante au succès du Canadien, et son contrat de 3,5 millions $ par année semble bien abordable maintenant.

 

Carey Price fait taire ses détracteurs

 

J’ai décidé de garder le meilleur pour la fin. Oui, Suzuki et Chiarot ont bien joué, mais le CH ne se serait jamais rendu aussi loin sans des performances mémorables de Carey Price. Price avait connu une saison régulière difficile, jouant plus ou moins comme un gardien moyen, sans plus. Il était aussi surutilisé et la fatigue a fort probablement joué un rôle, puisque la pause semble avoir fait des miracles pour lui.

 

Le gardien partant a volé plusieurs matchs pour le CH et a gardé Montréal dans le coup chaque soir. En 10 rencontres, il n’a jamais accordé plus de 3 buts et a maintenu une moyenne de buts alloués de 1,76. Seuls Semyon Varlamov et, ironiquement, Carter Hart ont fait mieux chez les réguliers. En termes de buts sauvés, Price parait encore mieux. Il a sauvé près de 7 buts totaux pour Montréal. Joonas Korpisalo est le seul gardien qui a mieux fait, mais il ne faut pas oublier qu’il a disputé 5 périodes de prolongation en un match.

 

Price a aussi effectué possiblement l’un des arrêts les plus impressionnants de sa carrière lors du match no 1 contre Philadelphie, étirant son bâton à la dernière minute pour dévier un tir de Scott Laughton qui se dirigeait vers une cage béante. Bref, Carey Price a démontré pourquoi il est le gardien le mieux payé de la LNH et pourquoi il est voté année après année comme meilleur gardien par ses adversaires.

 

Les Canadiens étaient loin d’être des favoris en cette saison étrange après avoir obtenu la dernière place en séries, mais ils se sont assurés de faire leur marque. Ils ont éliminé Sidney Crosby et compagnie avant de pousser la première tête de séries à un 6e match. Oui, ils ont sacrifié une meilleure position au repêchage pour une défaite au premier tour, mais si l’expérience et la confiance qu’ils ont acquises les aident pour la saison 2020-2021, ça aura valu la peine.