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La LNH dans sa version actuelle, « un sale temps » pour les gardiens, reconnaît Allen

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BROSSARD, Qc - Sans le savoir, Carey Price a peut-être bien fait de remiser ses jambières - temporairement ou non - à la fin de la dernière campagne. C'est un sale temps pour les gardiens de but de la LNH.

En date de jeudi matin, selon le site LNH.com, 22 des 32 clubs de la LNH (68,8 %) affichaient une moyenne de trois buts ou plus marqués par match depuis le début de la campagne. Le Canadien de Montréal se retrouvait tout juste en dessous de ce seuil, à 2,96 buts par partie.

Chez le Tricolore, cette tendance n'est pas étrangère à l'arrivée de Martin St-Louis à la barre de l'équipe la saison dernière, rompant ainsi avec la longue tradition du club montréalais de miser sur un jeu défensif efficace - Price expliquant, en partie, cette tendance.

L'ex-joueur étoile du Lightning de Tampa Bay admet d'emblée que son club est maintenant axé sur l'attaque, mais ça ne l'empêche pas de reconnaître qu'il a encore du pain sur la planche en défense.

« Je sais qu'on a un style offensif, mais à quel prix? Qu'est-ce qu'on doit concéder, en retour? C'est un équilibre, quelque chose qu'on essaie de travailler. Je crois que plus on s'améliore défensivement, plus on pourra ensuite s'améliorer offensivement. Et je trouve qu'on commence à s'améliorer dans ces deux facettes-là », a déclaré St-Louis après la séance d'entraînement jeudi matin.

« On ne veut pas dire à Jake (Allen) : 'Fais-toi en pas, si tu en donnes quatre (buts), c'est à cause de notre style de jeu'. Ce n'est pas seulement la faute de Jake », a-t-il souligné.

Allen, lui-même, observe des changements dans l'approche des équipes aux quatre coins de la ligue.

« Je regarde beaucoup de matchs, et je constate que la plupart des équipes misent sur le 'run and gun' (jeu haletant axé essentiellement sur l'attaque). Il reste encore quelques clubs qui sont orientés sur l'aspect défensif, sur le jeu physique, mais même ceux-là commencent à adopter cette nouvelle tendance. Je dirais donc que la plupart des équipes jouent de la même façon », a mentionné le Néo-Brunswickois.

Cette réalité est notamment exacerbée par l'efficacité redoutable du jeu de puissance à travers le circuit Bettman. Vingt-cinq des 32 équipes de la LNH (78,1%) affichent un taux d'efficacité supérieur à 20 % - le CH est 30e, à 16,3 %, et St-Louis croit savoir pourquoi il en est ainsi.

« Le niveau de talent de la ligue est beaucoup plus relevé aujourd'hui. Il y a la technologie des bâtons, la créativité des joueurs, les concepts, tout ça c'est moderne, a mentionné St-Louis. Le (schéma de jeu) 1-3-1 l'explique aussi, même s'il n'est pas aussi constant qu'à l'époque où il est sorti. Il y a plus de mouvement dans le 1-3-1, et le mouvement créé de la confusion, ce qui est difficile à contrer.

« Les schémas de jeu en avantage numérique varient beaucoup, a renchéri Allen. Les joueurs ne sont pas statiques. Et quand il y a du mouvement, alors ça crée le chaos pour l'équipe en défense. »

En ce sens, Allen s'attendait à ce qu'il soit plus sollicité en 2022-2023, notamment en raison des nombreux changements qui ont été apportés à la brigade défensive du Bleu-blanc-rouge pendant l'été dernier. Mais jamais à ce point.

« J'en ai discuté avec quelques autres gardiens de la ligue, récemment. Vous savez, je suis arrivé dans cette ligue-ci en 2011, et entre cette époque et aujourd'hui, je ne sais même pas comment décrire à quel point la ligue a changé. C'est probablement pour le mieux, du point de vue des affaires et du spectacle pour les partisans, mais pour un gardien, c'est une autre histoire », a-t-il évoqué.

« Je n'ai jamais vu un jeu aussi rapide, aussi est-ouest. Personne n'est épargné par ça. Habituellement, à 3-1 dans un match, c'était terminé. Ça arrive encore, mais le jeu est tellement axé sur l'attaque - ça témoigne de la qualité des jeunes attaquants dans cette ligue -, et la LNH se rajeunit sans arrêt. Je crois que dans 15 ou 20 ans, ce sera une ligue dominée par les joueurs de 18 à 24 ans », a continué Allen.

« Il faudra s'adapter; c'est ça, notre job. Ça deviendra de plus en plus dur au cours des prochaines années, mais ce sera également très excitant. Ça nous donnera l'opportunité de peaufiner encore davantage notre jeu », a-t-il résumé.

Quant à savoir si cette tendance est néfaste pour ses statistiques, Allen n'a pas mâché ses mots : « les statistiques ne sont pas importantes ».