Pour débuter l'année, parlons des vraies affaires. Lundi, on a eu la réponse à LA question qui nous brûlait les lèvres cet été : qui sera le prochain capitaine du Canadien?

Il n'y aura pas de capitaine. La direction du Canadien a jugé qu'il n'y avait pas de leader assez fort.

Pas vraiment étonnant. Pour diverses raisons, le rôle de capitaine a beaucoup changé au fil des ans. Les joueurs vont d'une équipe à l'autre durant leur carrière. L'arrivée des joueurs européens a créé des cliques au sein d'une équipe. Pas dans un sens péjoratif, mais parce qu'il est plus naturel de voir les Russes ensemble, les Finlandais ou même les Québécois. Les recrues prennent leur place rapidement au sein de l'équipe (allô P.K.!) et puis les joueurs sont devenus de véritables PME ; le capitaine n'a plus la même autorité dans le vestiaire.

Aujourd'hui, on fonctionne par comité. À l'époque Jacques Demers réunissait Carboneau, Damphousse, Muller, Roy et Keane avant de prendre une décision importante. Pensez-vous que les Kings seraient une moins bonne équipe si Carter, Doughty, Kopitar ou Richards étaient capitaine à la place de Dustin Brown?

Tomas Plekanec avait raison de dire que ça a été une plus grosse histoire pour les fans et les médias que pour les joueurs.

Mais le mot de la fin revient à Carey Price : « Le titre de capitaine est plus honorifique qu'autre chose. C'est un prétexte pour aller parler à l'arbitre! »

Show me the money

On entre dans la plus belle période de l'année pour les amateurs de sports. C'est parti dans la NFL, la saison de hockey approche à grands pas et le baseball majeur sera bientôt en séries éliminatoires. L'occasion est belle pour parler... d'argent.

Car de toute façon, l'un ne va pas sans l'autre.

Au Canada, nous avons tous été estomaqués d'apprendre que Rogers avait obtenu les droits nationaux de la LNH pendant 12 ans pour la somme de cinq milliards de dollars. Du jamais vu! Et pourtant, la LNH restera le parent pauvre des quatre grandes ligues en Amérique.

Aux États-Unis, la NBA est sur le point de renouveler ses ententes avec ESPN et TNT. Selon le Sports Business Journal, le nouveau contrat de télévision va rapporter deux milliards par année, le double de ce que la NBA touche actuellement. Selon l'entente en vigueur, ESPN verse 485 M$ par année et TNT, 445 M$. Le contrat de huit ans prend fin au mois de juin 2016. Mais grâce à une fenêtre de négociations exclusives, les trois parties ont conclu une entente qui sera annoncée dès que la prochaine saison se mettra en branle. Et ajoutez à cela les droits de diffusion en ligne qui ont été vendus à Verizon pour un autre milliard de dollars.

C'est la raison pour laquelle LeBron James a signé un contrat de deux ans avec les Cavaliers de Cleveland. Parce que dans deux ans, le plafond salarial sera plus élevé et LeBron pourra espérer empocher 30 M$ par saison.

Evidemment, la grande championne des droits de télédiffusion demeure la Ligue nationale de football. CNN Money rapporte qu'en 2013, la NFL a enregistré des revenus de 10,5 milliards de dollars, en hausse de 900 M$. La moitié de cette somme, 5,1 milliards, vient de la télévision, CBS, FOX, NBC et ESPN. Les 32 équipes vont se partager également six de ces 10,5 milliards. Pour vous donner une idée, les Packers de Green Bay ont déclaré des profits de 25,6 M$ la saison dernière et on dit que ça été une mauvaise année!

Mais ce n'est pas tout. Il y a aussi les droits locaux de télévision qui explosent. Les Lakers de Los Angeles ont vendus récemment leurs droits quatre milliards, selon le magazine Forbes. L'an dernier, ils ont reçu un beau chèque de 122 M$, un record pour une équipe de sport professionnel aux États-Unis.

Ce qui nous amène à Gary Bettman. La LNH a signé un contrat de 10 ans avec NBC qui lui rapporte 200 millions par saison, un contrat qui l'empêche de profiter de cette manne aux États-Unis. Car depuis, les choses ont changé. Il y a eu entre autres, l'arrivée en ondes de FoxSports 1. Sans prétendre qu'elle aurait encaisser des revenus semblables à la NBA ou la NFL, la LNH aurait pu certainement obtenir davantage en mettant en compétition ESPN, Fox Sports 1 et NBC Sports. Comme on l'a vu au Canada avec Bell et Rogers. Aujourd'hui, la LNH est prisonnière de son contrat de télévision aux États-Unis.

La NFL va survivre

Difficile début de saison pour Roger Goodell et la Ligue nationale de football. Est-ce que les évènements de la semaine dernière auront raison du commissaire? Je n'en sais trop rien. Il peut encore compter sur la confiance de plusieurs propriétaires. Et surtout, les fans vont rapidement passer à autre chose. Jeudi soir à Baltimore, des dizaines de fans portaient fièrement le chandail no 27 de Ray Rice. Et parmi eux, plusieurs femmes!

Evidemment à la télévision américaine, on a commenté en long et en large ces évènements. Mais il y avait quelque chose de surréaliste dimanche à voir et entendre à l'émission NFL Countdown sur ESPN, Ray Lewis donner son opinion sur le comportement de Ray Rice et d'Adrian Peterson. Rappelons que Lewis a été impliqué dans une histoire de meurtre il y a quelques années.

Dimanche c'était aussi le premier match des Vikings à domicile. Et qui était le joueur sur les billets pour ce match d'ouverture? Ben oui, le numéro 28, Adrian Peterson.

Quand ça va mal...