« Carey n’a pas besoin de se réinventer » - Sean Burke
Canadiens vendredi, 26 mars 2021. 15:01 vendredi, 26 mars 2021. 16:32MONTRÉAL – À son premier tour de piste comme entraîneur des gardiens, dans l’organisation des Coyotes de l’Arizona, Sean Burke a eu une influence positive sur la carrière de bon nombre de ses protégés.
Les journalistes Marc-Antoine Godin et Arpon Basu ont rassemblé les commentaires de trois d’entre eux dans un article récemment publié dans les pages d’Athlétique Montréal. Mike Smith, Devan Dubnyk et Ilya Bryzgalov ont tous dit avoir grandement profité du mentorat de Burke à un moment ou l’autre de leur carrière.
Peut-être qu’un jour, Carey Price s’exprimera avec autant de gratitude sur les moments qu’il aura passés avec son nouveau mentor. Mais le successeur de Stéphane Waite a été clair sur un point lors d’une rencontre avec les médias montréalais vendredi : le mandat dont il vient d’hériter n’a rien en commun avec les chantiers sur lesquels il a déjà travaillé.
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« La plupart des gars avec qui j’ai travaillé dans le passé ont été de très, très bons gardiens dans la Ligue nationale, des vrais numéros 1. Mais avant que j’arrive à leurs côtés, plusieurs d’entre eux – enfin, la plupart d’entre eux – en étaient au point où ils avaient besoin de se réinventer. Carey n’a pas besoin de se réinventer », a clarifié Burke.
« On parle d’un gars qui non seulement a eu énormément de succès dans le passé, mais qui a encore beaucoup de bonnes années devant lui. Mon rôle n’est pas de tout détruire et de rebâtir à neuf, mais plutôt de construire sur les points forts qui sont déjà en place. Et autant avec Jake [Allen] qu’avec Carey, les points forts sont nombreux. »
Burke l’a répété de plusieurs façons différentes : il n’arrive pas avec l’intention de « réinventer la roue » et ne croit pas que la carrière de Price doive être « remise sur les rails ». Il a surtout insisté sur le fameux mot en « C », celui autour duquel le directeur général Marc Bergevin a justifié le congédiement de Waite il y a trois semaines.
« Je ne dirais pas que j’ai noté une carence quelconque [dans le jeu de Price]. Mais le but, pour n’importe quel joueur dans cette ligue, est d’être constant. Quand vous avez atteint un niveau d’excellence comme ça a été le cas de Carey, vous cherchez constamment à y retourner et surtout à y rester. Ce n’est jamais facile. Il y a toujours des petits ajustements à faire. Je suis ici pour travailler là-dessus avec lui. »
L’expérience d’un Sean Burke
Au cours d’une carrière de joueur qui s’est échelonnée sur trois décennies, Burke a pris part à près de 900 matchs dans la Ligue nationale, dont une quarantaine en séries éliminatoires. Il a aussi représenté le Canada au Mondial junior, aux Jeux olympiques ainsi qu’aux championnats du monde.
Sans faire directement allusion au fait que son prédécesseur n’avait pas ce vécu, c’est un point sur lequel il a tôt fait d’insister vendredi. « Je ne crois pas qu’il y a bien des situations que vont vivre nos gardiens que je n’aie pas déjà vécues moi-même. »
« Tout le monde, en regardant un match, peut dire si un gardien a accordé un mauvais but. Mon expérience me permet de savoir exactement comment un gardien se sent dans une situation donnée. C’est quelque chose dont je peux m’inspirer dans mon enseignement. »
Burke, qui arrive aussi avec sept saisons comme instructeur dans son bagage, a aussi déconstruit une théorie, encore une fois documentée par Athlétique, selon laquelle il y aurait des concepts auxquels il ne démord pas pour tous ses protégés. Il demanderait notamment à ces derniers de rester debout le plus longtemps possible et de jouer plus profondément dans leur demi-cercle.
« Quand vous avez joué pendant aussi longtemps, vous comprenez que ce sport peut devenir compliqué par moments. L’objectif est de le simplifier. J’ai une philosophie à laquelle je crois, mais ça serait faux de dire que je demande à tous mes gardiens de faire la même chose », a-t-il répondu.
« Je n’arrive pas ici avec des règles coulées dans le béton. Je ne suis pas entêté au point de croire qu’il y a une façon unique de faire les choses. Mais je tiens mordicus à ce que mes gardiens soient déterminés à arrêter tous les tirs qu’ils voient. Je ne veux pas qu’on se préoccupe de ce que le défenseur a fait ou de l’erreur qui a été commise devant nous ou d’une malchance qui a influencé le jeu. Jetez-moi tout ça aux poubelles. Notre travail reste toujours le même : arrêter la rondelle et trouver les meilleurs moyens pour y arriver. »
Burke a aussi mentionné qu’il accordait beaucoup d’importance à la capacité d’un gardien à lire le jeu qui se déroule devant lui, une caractéristique qu’Étienne Marcoux a récemment associée à Marco Marciano dans une entrevue à RDS.
« Ce n’est pas différent des autres positions, a dit Burke. Les meilleurs gardiens sont ceux qui comprennent le mieux la game. Ils sont capables de voir ce qui se développe devant eux. C’est toujours excitant de prendre en charge des gardiens qui peuvent ajouter cette qualité à leurs attributs physiques. Ça prend ça, je pense, pour atteindre un niveau supérieur à celui de la moyenne des gardiens. »
Burke, qui a été engagé par le Canadien dans un rôle de directeur des gardiens de but, n’est pas entré dans les détails lorsqu’il a été questionné sur la vision à long terme qu’il avait pour son nouveau département. Il dit avoir couché plusieurs idées sur papier, mais sa priorité actuelle est d’amener sa pierre à l’édifice dans la poursuite d’une place en séries éliminatoires.
De ses propos, on comprend également que la gestion de l’utilisation des gardiens d’ici la fin de la saison sera principalement entre les mains de Dominique Ducharme.
« Je dois m’assurer que nos gardiens sont prêts à jouer. Si on me demande mon opinion, je suis toujours ouvert à la discussion, mais ultimement, la décision finale revient à l’entraîneur-chef. »
« Je ne crois pas qu’il y ait un chiffre magique. Si je regarde ailleurs dans la Ligue, je ne vois pas une combinaison de gardiens qui pourrait être meilleure que la nôtre. Si les deux gars sont au sommet de leur art – et c’est mon travail de m’assurer qu’ils le soient – c’est dur d’avoir un meilleur 1-2 punch. »