Le renvoi rapide de Louis Leblanc par les Canadiens nous permet de jeter un coup d’œil à la façon dont opèrent les clubs de la LNH. Le camp d’entraînement est une étape importante de la saison. Mais comme c’est le cas dans les autres ligues professionnelles, cette étape ne consiste pas à sélectionner les vingt-trois meilleurs joueurs, ou encore les vingt-trois qui ont le mieux performé. Le camp sert à préparer les vétérans et les joueurs sous contrats garantis. Il sert à peaufiner les systèmes de jeu qu’on a jugé bon modifier pendant la saison morte. Ultimement, il sert, surtout pour la direction de l’équipe, à évaluer les jeunes espoirs de l’organisation et, comme Michel Therrien nous l’a rappelé, à leur faire vivre des expériences qui façonneront leur développement.

Or, dans le cas de Leblanc, on a jugé chez l’état-major du CH qu’un bon coup de fouet serait possiblement l’expérience la plus profitable dans le cas de l’ancien premier choix. Ce genre de décision n’est jamais pris à la légère. Ce genre de décision fait l’objet d’une consultation auprès de tous les intervenants liés au développement de l’athlète en question. Ce qui sera le plus déterminant pour la carrière du jeune homme n’est pas ce qui s’est passé lundi soir après le match dans les bureaux du Centre Bell. Ce qui est le plus important pour Louis Leblanc c’est l’attitude qui le définira lorsque la rondelle va tomber pour le début de la saison dans la LAH et à toutes les fois où il rencontrera de l’adversité sur son chemin. C’est ce que le Canadien surveillera, les autres organisations aussi.

Le plan était déjà établi dans le cas de Zachary Fucale également. Celui qui a vécu un premier camp de la LNH, l’extase de la signature d’un premier contrat professionnel et de l’action dans un premier match préparatoire poursuivra son parcours à Halifax dans la LHJMQ. Son objectif doit maintenant être de s’affirmer comme un leader à travers le circuit, voire à travers le pays. Il doit minimiser, par ses performances, l’impact négatif que pourraient avoir les départs des MacKinnon, Drouin, Fournier et compagnie. Il doit viser un poste avec l’équipe nationale junior et bien manœuvrer les hauts et les bas d’une saison où il fera face à beaucoup plus d’adversité que par le passé. S’il peut, en plus, améliorer son explosion lors de ses déplacements et continuer sa progression en ce qui a trait à sa lecture du jeu devant lui, il pourra dire mission accomplie.

Charles Hudon était nerveux. Très nerveux même lundi matin à quelques heures d’un premier match présaison avec le Bleu-blanc-rouge. Lorsque je lui ai parlé en matinée il était satisfait de son camp et remerciait David Desharnais de l’avoir pris sous son aile pour l’aider à se calmer lorsque la situation le demandait. Il a été le meilleur attaquant au camp des recrues, il a été impressionnant au « vrai » camp. Il est bon avec la rondelle et il l’a démontré lors de la deuxième période du match face aux Bruins. Il espérait de meilleurs résultats, mais, somme toute, il peut être content de ce qu’il a montré lors des deux dernières semaines. Il ira maintenant arborer avec fierté et humilité le « C » avec des Saguenéens améliorés et se retrouvera avec un rôle de premier plan au sein de l’équipe canadienne aux prochains Championnats mondiaux juniors. Il sait, grâce à son contrat paraphé au mois de mai dernier, que l’organisation du Canadien l’aura à l’œil.