Je sais qu’il n’y a pas de matchs faciles dans la LNH. Surtout quand on se retrouve dans une situation de deux parties en deux soirs et au bout d’une séquence de huit rencontres en 12 jours.

Je conviens aussi qu’après avoir collé quatre victoires, le Canadien allait encaisser un revers un moment donné.

 

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Mais après avoir trouvé une façon d’éviter le piège que représentait le match de mardi dernier alors que les Panthers de la Floride ont fait escale au Centre Bell – dans une situation de deux en deux est-il besoin de le rappeler – le Canadien s’est barré les pieds dans le piège que représentait son duel face aux Flyers de Philadelphie.

 

Les Flyers comptent sur plusieurs bons joueurs. La très grande générosité de leurs gardiens bien plus qu’un manque de talent explique le fait qu’ils soient débarqués à Montréal plus près du dernier rang du classement général que d’une place en séries.

 

Mais quand même.

 

En jouant comme il se devait de le faire, comme il l’a fait au cours de sa séquence victoire, séquence au cours de laquelle il a pourtant pris « l’habitude de gagner », comme l’a indiqué Claude Julien vendredi soir après la victoire à Columbus, le Canadien aurait profité de ce duel inégal pour garder son rythme dans la course aux séries. Ou à tout le moins pour mettre toutes les chances de victoire de son côté.

 

Mais bon! Il ne l’a pas fait.

 

Il s’est plutôt laissé hypnotiser par le piège que représentaient les Flyers avant de s’y engouffrer pieds et poings liés.

 

Le Canadien a bien joué en première période. Un premier tiers qu’il a dominé comme le démontrent les 12 tirs obtenus contre un seul accordé aux Flyers. Et encore! Ce tir était bien plus un dégagement de la zone défensive qu’un tir proprement dit.

 

De fait, la meilleure occasion de marquer des Flyers au premier tiers est venue dès les premières secondes alors que Wayne Simmonds a touché le poteau.

 

Un but de l’attaquant de puissance des Flyers aurait peut-être mieux servi la cause du Canadien cela dit.

 

Car incapable qu’il a été de marquer en dépit toutes ses occasions, le Canadien a semblé s’endormir au fur et à mesure que le match avançait.

 

Michael Chaput dans l'Antichambre

Inversement, les Flyers qui sont éliminés depuis un bon moment déjà et qui semblaient prêts à ne faire qu’acte de présence au Centre Bell se sont mis à croire en leurs chances au cours de la période médiane.

 

Un but marqué par Travis Konecny qui a hérité d’une rondelle libre au beau milieu de l’enclave a moussé la confiance des Flyers. Un tir dévié par James van Riemsdyk 93 secondes plus tard a soudainement placé le Canadien dans une position inconfortable.

 

Une position qu’il a lui-même créée en bousillant une attaque massive obtenue plus tôt en période médiane.

 

Limité à deux buts en 26 attaques à cinq au cours de ses dix derniers matchs, le Canadien n’a rien fait de bon lors de sa seule supériorité du match samedi. Les positifs souligneront le fait qu’il a au moins obtenu un tir au but. Ce qu’il n’avait pas été fichu de faire vendredi en trois attaques massives aux dépens des Blue Jackets.

 

Malgré ce tir, le Canadien n’a rien fait pour menacer les Flyers. Il n’a rien fait non plus pour se donner un élan qui aurait pu lui permettre de faire tourner le match de son côté. De fait, c’est tout le contraire qui est arrivé comme en témoignent les buts successifs de Konekny et JVR.

 

Vrai que le Canadien a battu des Blue Jackets bien meilleurs que les Flyers vendredi malgré une attaque massive encore moribonde.

 

Certains soirs, une équipe, que ce soit le Canadien ou une autre formation, peut se passer de son attaque massive pour gagner.

 

« Notre jeu de puissance était mort »

Mais samedi, le Canadien qui s’est buté au jeune gardien Carter Hart qui a offert une solide performance, le Canadien qui avait peut-être moins d’énergie en raison des deux matchs en deux soirs et de la séquence de huit en 12 jours avait besoin du petit remontant qu’offre une supériorité numérique pour aider sa cause.

 

Le remontant a piqué du nez! Et voilà le Canadien avec deux buts en 27 dernières attaques massives au cours des 11 derniers matchs. Ça donne une efficacité bien inefficace de 7,4 %. Rien pour aider le Tricolore à quitter le 31e et dernier rang de la LNH en supériorités numériques...

 

L’anémique attaque massive du Canadien n’explique pas à elle seule la défaite de samedi. Après tout le Canadien a perdu 5-2. Mais l’anémique attaque massive s’ajoute à la liste des circonstances qui ont mené à ce revers qui aurait facilement pu être une victoire.

 

Quoi faire pour relancer l’attaque à cinq?

 

Des mille et une solutions proposées par tous ceux et celles qui croient connaître les secrets de la potion magique, j’ajoute une fois encore ma version.

 

Parce que le Canadien est dominant depuis le début de l’année à cinq contre cinq, pourquoi ne pas miser sur la complicité naturelle qui sourit aux trios réguliers? Au lieu de concocter des unités avec les meilleurs éléments du club – du moins avec ceux qui devraient être les meilleurs éléments – peut-être que Claude Julien obtiendrait de meilleurs résultats en simplement lançant « suivant-next » quand une attaque massive se présente.

 

Je ne sais pas si ce serait nécessairement mieux. Mais je suis convaincu que ça ne pourrait pas être pire!

 

Price ou Niemi?

 

Claude Julien avait bien des raisons d’offrir à Antti Niemi le match de samedi face aux Flyers.

 

Sa performance flamboyante de mardi aux dépens des Panthers de la Floride – 52 arrêts sur les 53 tirs qu’il a affrontés – trônait tout en haut de la liste. Les congés que l’état-major tient à offrir à Carey Price suivaient pas loin derrière.

 

Réglons une chose tout de suite : je n’impute pas le poids de la défaite de samedi à Niemi. Pas du tout. Aurait-il pu effectuer un arrêt ou deux de plus? Peut-être. Mais ça ne veut pas dire que Price aurait volé le match non plus.

 

Et ce n’est pas parce que Niemi a perdu que je vais tomber à bras raccourci sur le Canadien pour son choix de gardien.

 

« Les Flyers étaient venus pour se faire battre »

Mais avec les trois jours de « repos » avant la visite des Coyotes mercredi, et les neuf jours de congé qui suivront ce dernier match du Tricolore avant la pause du Match des étoiles et la trêve annuelle de son calendrier, il me semble que l’occasion justifiait l’utilisation du numéro un.

 

En passant, ça n’a rien à voir non plus avec le salaire de Price. Ce n’est pas parce qu’il encaisse 10 millions $ qu’il doit jouer. C’est simplement parce qu’il est le meilleur des deux et qu’avec des matchs à la portée du Canadien comme c’était le cas samedi face aux Flyers et comme ce le sera mercredi face aux Coyotes, je veux maximiser mes chances de victoire.

 

Deux matchs en deux soirs

 

Le Canadien a complété samedi la huitième des 14 séquences de deux matchs en deux soirs qu’il devra traverser cette saison.

 

C’était la quatrième fois de la saison que le Canadien encaissait un revers après avoir signé la victoire lors du premier duel.

 

Deux fois jusqu’ici, il a gagné le deuxième match après avoir perdu le premier.

 

Il a connu une séquence de deux gains consécutifs et une dernière de deux revers de suite.

 

La prochaine séquence de deux matchs en deux jours du Canadien est prévue pour les 2 et 3 février alors que les Devils du New Jersey et les Oilers d’Edmonton feront escale au Centre Bell dans le cadre du traditionnel week-end du Super Bowl...

 

En bref

 

  • Inséré au sein de la formation après une absence de cinq matchs, Charles Hudon a connu quelques bonnes présences samedi. Mais le petit gars semble complètement amorti par le fait qu’il ne disputait qu’une quatrième partie lors des 25 derniers matchs de son équipe. « C’est difficile de sentir qu’on fait partie de la famille », a d’ailleurs convenu le Québécois après la rencontre. Je ne sais pas ce que l’avenir réserve à Hudon, mais parce qu’il n’a pas les atouts pour évoluer au sein d’un quatrième trio et qu’il semble incapable de se tailler une place au sein du top9, je crois qu’il est évident que cet avenir a plus de chances de s’épanouir ailleurs dans la LNH qu’à Montréal...

 

  • Les Flyers ont plus que leur part d’ennuis depuis quelques saisons, mais ça ne les a pas empêchés de connaître du succès aux dépens du Canadien qu’il a battu, samedi, pour une cinquième fois de suite et une septième fois (72-1) lors des 10 derniers affrontements entre les deux équipes...

 

  • Brendan Gallagher a obtenu huit des 35 tirs du Canadien samedi. Statistiquement c’est très bien, mais est-ce que je me trompe si j’avance qu’aucun de ces tirs n’a vraiment représenté une solide occasion de marquer? Cela dit, c’est loin d’être un reproche à l’endroit de la bougie d’allumage du Tricolore...

 

  • Victor Mete a disputé un fort match encore samedi. Le petit défenseur s’est plusieurs fois signalé en utilisant sa vitesse pour orchestrer des sorties de zone et se porter en attaque. Il est d’ailleurs passé près de marquer en première période. Mais bon! Sa patience est encore mise à l’épreuve alors qu’il est rendu à 88 matchs en carrière dans la LNH sans avoir célébré le moindre but de son cru...

 

  • En passant, le record de la LNH pour le plus grand nombre de matchs disputés en début de carrière avant de marquer un premier but est de 155 parties. Steven Halko a disputé 155 rencontres avec la Caroline entre son entrée dans la LNH en 1997 et la fin de sa carrière en 2003. Il s’est contenté de 15 passes. Victor Mete est actuellement huitième avec aucun but après ses 88 premières rencontres...