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MONTRÉAL – Le Canadien vient de franchir le fil d’arrivée d’un marathon en claudiquant, à bout de souffle. Battu par les Oilers d’Edmonton mercredi, c’est sur une série de cinq défaites qu’il amorcera son parcours éliminatoire contre les Maple Leafs de Toronto.

Ceux qui adhèrent à la théorie voulant que le succès en séries est destiné à l’équipe qui sait atteindre sa vitesse de croisière au bon moment ne donnent pas cher de la peau du Tricolore. L’entraîneur-chef Dominique Ducharme croit toutefois que le positif qu’il pourra soutirer de la semaine de repos et de planification qui sépare son équipe d’un duel en apparence inégal pèsera plus lourd dans la balance que les mauvaises sensations qu’elle laisse derrière.

« Ça a été beaucoup de rebondissements, a reconnu Ducharme en faisant le bilan de sa première saison en charge d’une équipe de la Ligue nationale. À partir du moment où on a eu la pause forcée en raison de la COVID, on savait que c’était pour être difficile, on savait qu’on arrivait dans une tempête. On a passé à travers et là c’est terminé. On a du temps avec les joueurs pour recharger les batteries et en même temps avoir une bonne préparation pour le premier match. »

Le Canadien a coincé les 25 derniers matchs de son calendrier dans une période de 44 jours. Les 22 points qu’il a récoltés sur une possibilité de 50 au cours de cette infernale séquence lui ont permis de se qualifier pour les séries par la proverbiale porte d’en arrière. Mais pour Ben Chiarot, l’emplacement de la porte a moins d’importance que l’effort qui a dû être généré afin que ses coéquipiers puissent en tourner la poignée.

Place aux choses sérieuses!

« Je ne crois pas que quiconque dans cette équipe traversera une autre séquence comme celle-là dans sa carrière, a prédit le défenseur. Cette saison a été unique à tous les points de vue et c’est exactement comme ça que je décrirais le dernier droit qu’on vient de traverser : unique. On a tellement joué qu’on avait presque l’impression de vivre au Centre Bell. C’était beaucoup de hockey, mais on a un peu de répit maintenant. On va se reposer et se préparer pour les séries. »

Le Canadien a franchi le fil d’arrivée sans plusieurs joueurs réguliers. Certains manquaient à l’appel depuis un certain temps déjà. D’autres ont obtenu une soirée supplémentaire pour panser des plaies qui avaient jusque-là été dissimulées. Et ceux qui sont restés debout ont transporté un poids invisible, celui d’une routine qui n’offre aucune occasion de relâchement.

 « Mentalement, de jouer à répétition comme ça, et encore plus avec le format de mini-séries où tu joues tout le temps contre la même équipe et où tout le monde se bat pour une position au classement, pour une place en séries... L’intensité des matchs était vraiment élevée et mentalement, c’était difficile pour nos joueurs. Même si tu as des bonnes intentions, il vient un temps où mentalement, ça devient difficile », a insisté Ducharme.

« C’était un challenge à tous les soirs. La ligne entre gagner et perdre est tellement mince qu’il faut toujours que tu sois au top pour aller chercher la victoire. C’est ça qu’était le plus grand défi pour nos joueurs. On les a poussés mais vers la fin, il fallait vraiment choisir les moments pour en mettre plus parce que je voyais dans leurs yeux que c’était rendu vide. »

Le retour attendu des éclopés est une grande source d’espoir dans le camp montréalais. Les récentes images de Brendan Gallagher à l’entraînement permet de croire qu’il sera guéri à temps pour le premier voyage à Toronto. On en sait toutefois peu sur la convalescence de Phillip Danault et Carey Price, victimes de commotions cérébrales. Avant le match contre Edmonton, Ducharme s’est dit « assez confiant » que Shea Weber puisse jouer dans une semaine, mais n’a pas voulu s’étendre sur le sujet.

« Ça va être bien de compter sur le retour de quelques gars, a avancé Nick Suzuki. Ils vont apporter de l’énergie, du leadership et de l’expérience. Je crois qu’une fois qu’on sera reposé et qu’on sera de nouveau tout le monde ensemble sur la glace, on sera en bonne position. »

« Je sais que quand on prend notre erre d’aller et qu’on joue comme on est en mesure de le faire, on est une équipe difficile à battre, clame Chiarot. On a vu ce que ça pouvait donner l’an passé dans la bulle. Je suis confiant de voir des gars à leurs meilleurs encore une fois cette année en séries. »

« Les épreuves qu’on a dû traverser font grandir un groupe, croit Ducharme. C’est ce qui fait qu’on s’améliore, qu’on devient plus fort. J’ai déjà dit dans le passé qu’on allait passer à travers que ça allait faire de nous une meilleure équipe. Je continue de croire qu’on tout ce qu’on a vécu nous rendra plus forts. »