BROSSARD – À la suite de ses deux victoires du week-end, la plupart des joueurs du Canadien ont pu aller regarder le Super Bowl ou retrouver leur famille avec l’esprit plus léger, mais ce n’était certainement pas le cas de Nathan Beaulieu.

Laissé de côté pour un deuxième match de suite – au profit de Mark Barberio – Beaulieu était l’un des cinq joueurs du Canadien qui ont foulé la patinoire du Complexe sportif Bell pour un entraînement facultatif.

Max Pacioretty et Paul Byron ont également patiné, mais chacun en solitaire contrairement à Carey Price.

En le voyant fracasser son bâton à l’entraînement vendredi et en se fiant à son caractère compétitif, on peut se douter que Beaulieu n’apprécie pas du tout la situation actuelle.

Malheureusement, le Canadien a indiqué qu’il n’était pas disponible pour rencontrer la presse lundi si bien que ce fut impossible de le questionner sur sa vision des choses. Cependant, Michel Therrien a abordé ce dossier dans son point de presse.

« Il y a des choses que nous aimions moins dernièrement dans son jeu. Ça donne une occasion à Barberio d’être inséré dans la formation et il se débrouille quand même bien. On est satisfait de son jeu et, éventuellement, Nathan va réintégrer la formation », a commenté l’entraîneur.

Therrien a cependant refusé de dévoiler les failles spécifiques dans le jeu de Beaulieu.  

« Je voudrais plus voir le positif dans cette situation, Barberio a pu jouer et il a bien fait. On n’a pas pris notre décision finale pour mardi », a-t-il ajouté avant de se faire demander si Beaulieu pouvait, lui, y voir du positif. 

« Je suis certain qu’il va tout faire pour rester dans la formation quand il sera de retour », a répliqué Therrien.

Dans le vestiaire, le sujet a été relayé à Barberio qui a marché sur des œufs en décrivant la réaction de Beaulieu.

« Il semble correct. C’est certain que chaque joueur veut jouer, mais c’est important de prendre ça de la bonne manière et ne pas trop se laisser décevoir. Ça m’est arrivé souvent dans les dernières saisons et il faut trouver du positif dans ça afin de revenir plus fort », a suggéré Barberio.

« J'ai hâte de voir comment on va se comporter »

À l’exception de ce sujet, Barberio avait le sourire accroché aux lèvres. Il parvient à répondre aux exigences du club présentement et il devient plus difficile à écarter de la brigade défensive.

Le Québécois avait effectué ses débuts officiels avec le Tricolore contre le Lightning et il pourra croiser le fer de nouveau avec son ancienne équipe mardi. Même s’il a souvent été rayé de la formation durant ses deux campagnes à Tampa, Barberio prétend ne pas retirer de satisfaction particulière de montrer au Lightning qu’il méritait sa place dans la LNH.  

« Non, je pense plus aux victoires et je veux bien jouer pour l’équipe », a-t-il rétorqué.

Après tout, Barberio doit surtout se concentrer à conforter sa place dans le top-6. D’ailleurs, il avait été écarté de la formation il y a seulement trois matchs contre les Sabres de Buffalo.

« Je savais que je n’avais pas joué mon meilleur match contre les Flyers. J’étais un peu perdu à certains moments dans la zone défensive. Mais, quand tu es laissé de côté, ça te permet de voir le jeu d’un angle différent et de revenir avec un peu plus de patience », a raconté le patineur de 25 ans.

Les échos de l'entraînement du CH

Parlant d’un défenseur de 25 ans, il y en a un autre qui traverse une période totalement différente et il s’agit de Greg Pateryn. Le droitier a été limité à 11 rencontres avec le Canadien en 2015-2016 et il devra vraisemblablement continuer d’aiguiser sa patience.

« Il a eu des occasions de jouer auparavant, mais on a huit défenseurs en santé à notre disposition et il est encore dans sa période de développement », a déclaré Therrien. 

En laissant un jeune athlète de côté aussi souvent, la crainte de ralentir – ou même stopper – son développement est légitime.

« Les règlements de la LNH sont faits ainsi, certains joueurs sont entre les deux niveaux. Comme organisation, tu ne veux pas perdre tes atouts non plus donc c’est à lui d’être patient et de s’entraîner. Il a une bonne attitude et il va jouer éventuellement », a décrit l’entraîneur à propos de Pateryn qui a joué environ 80 matchs de moins que Barberio dans la LNH.

La porte est ouverte pour Andrighetto

En plus de Beaulieu, Pateryn, Barberio, Pacioretty et Byron, Mike Condon et Sven Andrighetto ont enfilé leurs patins.

Andrighetto a démontré des signes intéressants dernièrement et le Suisse a pu obtenir une évaluation de son rendement par Therrien devant les médias.

« J’aime la façon dont il se débrouille en fusillade, ça c’est certain, il est parfait (2 en 2) », a lancé l’entraîneur avec le sourire. 

« J’ai grandement aimé son match de samedi, il était rapide et dynamique. Il doit jouer ainsi tous les matchs et c’est exigeant pour un jeune joueur de faire ça. Quand il est au sommet de son jeu, il provoque des chances de marquer », a-t-il poursuivi.

Quelques minutes auparavant, l’ancien des Huskies de Rouyn-Noranda avait tenu un discours très similaire.

« J’ai appris que ça prenait vraiment de la constance tous les jours et même à toutes les présences. Ce n’est pas si facile, mais je dois justement travailler là-dessus et ça vient avec de l’expérience », a confié le numéro 42.  

Andrighetto a maintenant disputé 20 matchs avec le Canadien en 2015-2016 et il s’habitue de plus en plus aux rigueurs de la LNH. S’il parvient à poursuivre sa progression, un meilleur sort offensif pourrait lui revenir dans le futur.

« Il a une chance et c’est à lui de la saisir. Il a eu du succès offensivement partout où il est passé, il peut créer des chances de marquer. Mais, certains matchs, on ne le voit pas beaucoup sur la patinoire donc il doit juste bien s’adapter à la LNH », a fait remarquer Therrien à propos de celui qui peut se débrouiller en français dans quelques contextes plus faciles.

Price n’a pas patiné lundi

Pour conclure, Therrien a déclaré que Price n’avait pas subi de recul dans sa remise en forme même s’il n’a pas patiné lundi. L’entraînement était facultatif et il s’agissait du lendemain du Super Bowl.