BROSSARD – Des consignes, des enseignements, des correctifs et bien davantage. Claude Julien a multiplié les ajustements, lundi matin, alors qu’il a entamé sa première semaine complète – de son deuxième séjour – aux commandes du Canadien.

L’entraîneur du CH ne peut guère faire autrement puisqu’il a hérité d’une équipe qui traverse une léthargie et qui doit essayer de retrouver ses repères en croisant le fer avec une puissance actuelle de la LNH, mardi soir.

En effet, le Canadien et les Rangers de New York se dirigent sur des chemins inverses. Pendant que clan montréalais s’est contenté d’une victoire depuis huit rencontres, les hommes d’Alain Vigneault ont abouti dans le camp des perdants une seule fois en huit matchs.

Mais avant de redouter la confrontation contre les Rangers, le Canadien s’attarde à retrouver son aplomb. Pour y arriver, Julien a une fois de plus misé sur de l’intensité, un meilleur jeu de transition et une couverture défensive plus efficace pour fouetter sa troupe.

Les joueurs ont donc été soumis à un entraînement exigeant dans lequel l’objectif ultime était de mieux jouer défensivement pour récolter des bénéfices offensifs par la suite.

« Aujourd’hui (lundi), on a travaillé sur notre jeu défensif qui va nous permettre de reprendre la rondelle plus rapidement pour enchaîner vers l’attaque », a exposé l’entraîneur.

Julien s’est assuré d’avoir des arguments pour convaincre ses protégés.

« J’avais des preuves pour les joueurs que ça fonctionne. Quand tu fais avorter un jeu de l’adversaire rapidement, tu te diriges vers l’attaque alors que si tu passes les deux tiers de ta présence en zone défensive, il ne te reste pas beaucoup de jus pour aller vers la zone offensive », a mentionné Julien qui croit que son arsenal va débloquer.

« On a assez de talent dans cette équipe, ça va se replacer et je ne suis pas inquiet », a-t-il jugé à propos de la panne offensive qui frappe le Canadien.

Julien désire que sa troupe retrouve sa touche en commençant par neutraliser les opposants. Le défenseur Shea Weber n’est pas prêt à décrire le tout comme une mentalité axée d’abord sur la défense.

Les échos de l'entraînement du CH

« (Le rendement défensif) est l’une des choses à rectifier. C’est une évidence qu’on accorde trop de chances de marquer. On veut limiter ça et si on peut le faire, on passera plus de temps à se concentrer sur le jeu offensif », a répondu Weber.

« Les aspects défensifs et offensifs sont importants, ce n’est pas un avant l’autre. Bien sûr, il faut bien protéger sa zone défensive. C’est encore plus vrai en deuxième moitié de saison alors que plus de matchs se décident par un seul but », a enchaîné le colosse qui a amassé 32 points en 59 rencontres.

Lentement, Julien implante sa vision sur le Tricolore et les joueurs s’attardent à assimiler le tout. Il s’agissait d’un troisième entraînement sous sa direction en incluant celui de dimanche devant les partisans au Centre Bell.

« Le gros de son système est de reprendre la rondelle et attaquer par la suite. Pour nous, ça exige beaucoup de travail et de concentration puisque tu dois faire les bonnes choses pour regagner la possession », a expliqué Paul Byron.

En ce qui concerne la fameuse question des trios, Phillip Danault est demeuré au centre de Max Pacioretty et Alexander Radulov. Quant à Alex Galchenyuk, il a patiné au centre de Byron et Brendan Gallagher. David Desharnais et Sven Andrighetto devraient encore se limiter à un rôle de partisan à Manhattan.

Du côté de la défense, les duos sont demeurés inchangés avec Greg Pateryn comme réserviste.

Carey Price était de retour sur patins à la suite d’une journée de traitements, dimanche.

Après sa confrontation contre les Rangers, le Tricolore recevra la visite des Islanders, jeudi soir, avant de terminer sa semaine, samedi, à Toronto.

Ça chauffe de plus en plus

Au printemps 2011, Julien s’est retrouvé du côté des gagnants en finale de la coupe Stanley face à Vigneault et les Canucks de Vancouver.

Beaucoup d'intensité à l'entraînement du CH

Par un beau hasard, il croisera rapidement le fer avec son ami. Au cours des derniers jours, les deux hommes ont pris le temps de se parler.

« On a toujours eu une bonne relation comme c’est le cas avec Michel (Therrien). On se supporte beaucoup et on est peut-être un peu plus près à cause de nos connexions ici. Alain a aussi grandi en Outaouais et j’ai joué avec lui dans l’organisation des Blues (avec les Golden Eagles de Salt Lake City), on était des coéquipiers. Comme entraîneur, on a toujours gardé contact et on s’est toujours supporté », a détaillé Julien qui le croise à l’occasion durant la saison estivale.  

« Ce fut peut-être difficile quand on s’est affronté en finale, mais on s’est encouragé jusqu’à temps qu’on s’y rende. C’était certain qu’une personne allait être heureuse et l’autre malheureuse. Par le passé, on s’est déjà envoyé des commentaires, mais ce n’était pas personnel, c’était pour soutenir notre équipe », a poursuivi Julien qui s’est même excusé pour un court blanc de mémoire sur un terme français.

L’amitié sera mise de côté pour le duel surtout que le Canadien ne peut plus trop se permettre de poursuivra sa glissade. Plusieurs formations le pourchassent au classement et les joueurs sont préoccupés par la situation.

« Un peu. On n’a pas joué notre meilleur hockey dans les dernières semaines et les autres équipes sont très proches de nous », a réagi Byron.

Une intensité relevée à reproduire

À la suite d’un changement d’entraîneur, les joueurs ne vont certainement pas se plaindre de devoir se soumettre à des entraînements éprouvants. Brendan Gallagher adhère à l’approche de Julien qui profite également de l’occasion pour évaluer ses nouvelles armes.

Alex Galchenyuk se fait brasser à l'entraînement

« On a un peu l’impression que les derniers jours ont été un petit camp d’entraînement. On doit se prouver et mériter des opportunités. Le plus important, c’est qu’on veut gagner des matchs et ça peut seulement arriver en travaillant », a déterminé Gallagher.

« Tu ne peux pas gagner dans cette ligue, si tu n’es pas prêt à combattre. Ça nous prépare, c’est bon pour nous », a poursuivi Gallagher qui a classé cet entraînement parmi les plus exigeants de la saison.

À quelques pieds de lui, Paul Byron a insisté sur le fait que cette préparation sera utile pour le dernier droit du calendrier.

« Le niveau deviendra plus exigeant de match en match. Si on peut afficher de l’intensité dans les entraînements, ça va se voir dans les parties », a déclaré l’attaquant qui a marqué un but depuis 15 matchs.

Cette méthode de travail a rapporté des dividendes avec les Bruins et Julien ne devrait pas y déroger avec le Canadien.

« L’intensité des entraînements va se transposer dans les matchs. Si on peut avoir l’habitude de travailler fort dans les entraînements, j’aimerais que ça devienne une deuxième nature dans nos matchs. C’est important », a conclu Julien qui convie ses joueurs à des pratiques de 40 à 45 minutes la plupart du temps. 

Formation à l’entraînement de lundi

Pacioretty-Danault-Radulov
Byron-Galchenyuk-Gallagher
Lehkonen-Plekanec-Shaw
Flynn-McCarron-Mitchell
Desharnais-Andrighetto

Emelin-Weber
Markov-Petry
Beaulieu-Nesterov
Pateryn

Le Chiffre : L'effet Claude Julien