L'occasion de défendre Pacioretty
Canadiens mercredi, 19 avr. 2017. 14:47 vendredi, 13 déc. 2024. 16:20BROSSARD – Puisqu’il n’a pas encore touché la cible et que l’attaque du Canadien s’est avérée trop timide durant deux des quatre parties contre les Rangers de New York, Max Pacioretty a alimenté la plupart des discussions, mercredi, dans l’entourage du club montréalais.
Présent devant les médias au terme de la défaite de 2-1, la veille, le capitaine avait obtenu congé de la presse, mais il a tout de même été le sujet de la plupart des questions. L’entraîneur Claude Julien n’a pas raté l’occasion de le défendre tout en laissant subtilement comprendre que le numéro 67 peut améliorer son rendement.
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« Même si un gars n’a pas eu la chance de marquer jusqu’à maintenant, ça ne veut pas dire qu’il ne fait pas de bonnes choses. Par exemple, en infériorité numérique, il continue son excellent travail et, comme capitaine, il travaille en fonction du succès de l’équipe », a souligné Julien sur son joueur qui a été trop peu visible dans cette confrontation.
Après quatre rencontres contre les Rangers, Pacioretty a été limité à une mention d’aide sans marquer sur 19 lancers. Lorsqu’on appartient à l’élite des buteurs de la LNH, ce n’est pas trop long que les critiques surgissent en particulier dans un marché de hockey comme celui de Montréal.
« C’est certain que tout le monde aimerait le voir compter et il aimerait compter lui aussi, mais on regarde vraiment l’aspect collectif en séries. C’est important pour lui de se concentrer sur ce qu’il doit faire à l’interne. Il doit rester positif et ne pas laisser ces choses, ces bruits autour de lui, le déranger. Il peut exploser n’importe quand », a ajouté l’entraîneur.
Julien a ensuite été questionné sur l’implication de Pacioretty quand il est privé de la rondelle.
« Il faut être prudent ici, on critique un gars qui a compté plus de 30 buts. On s’attarde sur lui parce qu’il n’a pas compté encore. Mais c’est un bon capitaine, il veut être meilleur et on va continuer de l’aider à le devenir, c’est mon travail de le faire. C’est un sport qui vient avec des hauts et des bas », a soupesé le pilote d’expérience.
« Ça fait partie du sport et c’est pour ça que je n’en fais pas un plat », a-t-il ajouté sur Pacioretty qui a amassé 19 points (10 buts, 9 aides) en 36 matchs éliminatoires à son actif.
De l’extérieur, on a parfois l’impression que l’attaquant de 28 ans aspire trop de pression vers lui.
« Je pense qu’il en a beaucoup fait et qu’il a l’occasion d’être meilleur. Mon travail est de lui enlever de la pression sur les épaules au lieu d’ajouter de l’huile sur le feu », a admis Julien en admettant que cette approche peut nuire à quelques athlètes.
Habilement, Julien a profité des nombreuses questions à propos de son capitaine pour dévier le débat vers le camp adverse.
« On parle de Max et du Canadien, mais je vois (Chris) Kreider de l’autre côté. On ne parle pas de lui, mais on parle de Max. Ça prouve que ça arrive partout. (Jaromir) Jagr, si je ne me trompe pas, il n’avait pas beaucoup marqué l’an passé en séries (aucun but en 6 matchs) », a relevé l’entraîneur qui privilégie la méthode des encouragements.
« Il sera bon de nouveau et il n’est pas devenu un mauvais joueur tout comme il ne joue pas mal présentement. On sait qu’on peut s’attendre à plus parce qu’il peut compter des buts. Face aux hauts et aux bas, tu peux choisir l’approche que tu prendras et je choisis d’être celui qui va le supporter parce que ça aidera tout le monde dans cette organisation et dans la ville.
« Je ne pense pas qu’il mérite tout ce questionnement. Il est bon pour ce club et il fait tout ce qu’il peut pour aider », a proposé Julien.
Ses coéquipiers veulent l'aider
Même s’il trouvait que l’accent vers le rendement de Pacioretty était un peu démesuré, Julien a protégé son as marqueur. Ses troupiers ont procédé au même exercice quelques minutes avant lui.
« On semble critiquer son jeu, mais il n’a pas été mauvais et c’est facile de le critiquer. Quand il ne marque pas, il n’hésite pas à se blâmer. On a une grande confiance en lui et on s’attend à de belles choses de sa part. Ça pourrait l’aider de revenir à Montréal où les Rangers n’auront pas le dernier changement », a maintenu Nathan Beaulieu.
Torrey Mitchell, qui a prouvé sa valeur depuis son retour dans la formation, a également exprimé sa foi en Pacioretty.
« C’est notre meneur, il fait beaucoup de choses même quand il ne marque pas et il a le support de notre équipe », a commenté le droitier.
De son côté, Steve Ott sait bien qu’il ne pourra pas compenser offensivement, mais il veut aider Pacioretty à jouer plus librement.
« Il ne peut pas s’imposer toute la pression, on a déjà vu de nombreux héros inattendus qui ont marqué des buts importants en séries cette année. Ça demeure un jeu d’équipe et je suis certain qu’il va marquer prochainement. On doit tous produire davantage », a fait remarquer l’habile communicateur dont le style de discours diffère sur la glace.
« On est en séries et il joue contre le meilleur trio à chacune de ses présences. La production ne doit pas venir uniquement de lui comme ce fut le cas pour le Canadien pendant la saison », a ajouté Ott.
« Je pense que la pression vient plus de l’extérieur et surtout des médias. Il contribue même sans marquer, c’est un joueur exceptionnel qui fait plusieurs choses qui ne sont pas remarquées par les gens. Il n’y aucune panique à propos de son rendement », a relevé Beaulieu à ce sujet.
Sans céder à cette panique, Julien a tout de même cru bon de modifier ses trios pendant le quatrième match. Ainsi, Pacioretty a complété la rencontre avec Phillip Danault et Andrew Shaw tandis qu’Alexander Radulov s’est retrouvé avec Alex Galchenyuk et Artturi Lehkonen.
« Je pense que le changement a aidé parce qu’on ne créait pas beaucoup offensivement pendant les 40 premières minutes. Le geste a marché, mais ça ne veut pas dire que je ne retournerai pas aux trios habituels. Je sentais que je devais faire ce changement et ça donne des options pour la suite », a répondu Julien sans dévoiler ses intentions.