MONTRÉAL - Dans une ligue aussi compétitive que le circuit Bettman, le Canadien a été contraint de reconnaître une réalité au début du mois de décembre: il devait se réinventer.

Il venait de connaître une séquence de trois défaites dans l'Ouest, au cours de laquelle il n'avait généré que cinq buts, contre 10 alloués à l'adversaire. En plus de faire figure de cancre en avantage numérique, le Tricolore peinait à trouver le fond du filet à forces égales. Un coup de barre s'imposait.

C'est dans ces circonstances que l'entraîneur-chef Michel Therrien a procédé à quelques « changements » qui ont presque tous rapporté des dividendes. Ironiquement, c'est peut-être la blessure de Lars Eller, subie contre les Blackhawks à Chicago le 5 décembre, qui fut l'étincelle qui a relancé le Canadien.

« Pour moi, on doit procéder à l'occasion à des changements de trios, a admis Therrien. Il faut donner le crédit aux joueurs parce qu'ils adhèrent beaucoup aux décisions qui sont prises, en exécutant sans trop se poser de questions. Et ils performent, c'est ça qui est important. »

Parlez-en à Alex Galchenyuk, qui a symbolisé ce renouveau en effectuant un retour au centre de la première unité complétée par Brendan Gallagher et Max Pacioretty. Ce dernier, le meilleur marqueur du Tricolore cette saison avec 27 points en 34 matchs cette saison, ne tarissait pas d'éloges pour ses jeunes coéquipiers à la suite de la victoire de samedi soir contre les Sénateurs d'Ottawa.

« C'est bien de voir (Gallagher et Galchenyuk) s'inscrire à la marque, a-t-il mentionné. J'aime donner un coup de main, quand je peux me le permettre. Parfois, comme samedi soir, c'est plus difficile de me mettre en marche dans une rencontre. Mais ils m'ont aidé à le faire, et c'est ça l'avantage de jouer avec eux. »

Depuis le début de l'expérience au centre, Galchenyuk en a profité pour devenir à 20 ans le plus jeune joueur du Canadien depuis Stéphane Richer à inscrire trois buts au cours d'une rencontre, face aux Hurricanes de la Caroline mardi, selon Elias Sports Bureau. Selon « Pacio », qui a amassé cinq mentions d'aide en trois matchs avec Galchenyuk et Gallagher, ces résultats prouvent que le Tricolore est devenu imprévisible en attaque.

« Nous ne voulons pas prêcher par excès de confiance, mais en ce moment, c'est très difficile pour nos adversaires de savoir ce que nous préparons parce que nous avons des options très menaçantes, a-t-il confié. C'est dans cette direction que nous nous dirigeons, et nous sommes conscients qu'on peut encore s'améliorer en développant une meilleure chimie. »

Ces statistiques démontent également une impressionnante transformation pour un joueur qui est d'abord reconnu comme étant un franc-tireur. D'ailleurs, le surnom de « Patch the Passer », a commencé à circuler dans le vestiaire du Tricolore.

« On va commencer à l'appeler comme ça, a admis Gallagher, le sourire aux lèvres. Sa passe vers « Galchy » (sur le but décisif samedi) avait l'air assez facile ».

Même le quatrième trio, qui se charge traditionnellement d'une mission défensive, a démontré plus de mordant en attaque depuis quelques matchs. Samedi, Manny Malhotra a été remplacé en quelques occasions au centre de cette unité par David Desharnais et Tomas Plekanec. Une situation qui ne se veut pas un désaveu du travail de Malhotra, a assuré Therrien.

« Avec un gars comme (Sven) Andrighetto sur notre quatrième trio, à l'occasion ça lui prend un joueur qui peut le compléter, a-t-il expliqué. C'est la raison pour laquelle à l'occasion on envoyait David (Desharnais) ou (Tomas) Plekanec. On a joué un peu avec notre quatrième trio. »

Une pause salvatrice

Le Canadien entamera une série de cinq matchs à l'extérieur à compter du 23 décembre contre les étonnants Islanders de New York, deuxièmes dans l'Association Est avec 46 points. Cette séquence éreintante sera fort heureusement interrompue par la pause de Noël, du 24 au 26 décembre.

« Avec la pause de Noël, on sait que nous n'avons qu'à nous concentrer sur le prochain match, a expliqué Gallagher. Nous ne voulons pas célébrer Noël en nous disant qu'on aurait pu mieux jouer. »

Cette pause tombe à point nommé, puisqu'elle pourrait se révéler bénéfique pour certains joueurs qui doivent soigner de petits « bobos », comme Pacioretty.

« Je me sens bien en ce moment, a assuré celui qui s'est rendu à l'hôpital par mesure préventive jeudi après avoir encaissé une mise en échec douteuse de Clayton Stoner des Ducks d'Anaheim. On a deux jours de congé, puis un match, avant la pause de Noël. Ça devrait aller. »

Le CH affrontera ensuite les Hurricanes de la Caroline, le 29 décembre, avant de compléter l'année 2014 en croisant le fer avec les Panthers de la Floride, le 30.