QUÉBEC - Au lendemain d’un match intraéquipe prometteur qui avait offert de beaux élans offensifs, le Canadien a piqué du nez dès son premier match préparatoire.

Pas question de paniquer.

Et ce n’est pas le score final de 3-2 favorisant une équipe C, voire D, des Bruins de Boston aux dépens du Tricolore qui soulève cette petite déception. C’est le manque d’entrain, de cohésion, de concentration qui a marqué la première sortie du Canadien. Un manque de cohésion et de concentration qui a pavé la voie à des erreurs coûteuses qu’a multipliées Alex Galchenyuk qui a connu un match très difficile.

Galchenyuk s’est fait complice du but vainqueur des Bruins alors qu’il a remis la rondelle à Tim Schaller à la ligne bleue des Oursons alors que le Tricolore évoluait pourtant en avantage numérique. Galchenyuk a aussi raté plusieurs passes qu’il tentait d’acheminer ou de capter.

Cette sortie difficile de Galchenyuk a miné les élans d’un trio piloté par Phillip Danault et complété par Brendan Gallagher qui a marqué le premier but de la rencontre. Un trio qui pourrait bien être le deuxième du Tricolore lorsqu’il amorcera sa saison à Buffalo le 5 octobre prochain.

Remarquez que ce trio pourrait quand même être au rendez-vous face aux Sabres.

Mais comme l’a candidement reconnu Phillip Danault, il faudra que lui et ses compagnons de trio développent une chimie qui faisait cruellement défaut à Québec lundi soir.

« C’était la première fois que je jouais avec Galchenyuk ce soir. Ça paraissait. On se cherchait. J’ai joué l’an dernier avec Gallagher et c’était plus facile. Il faudra que la chimie s’installe. C’est normal. Ce sera important de se concentrer sur cet aspect lors des prochains matchs préparatoires. C’était seulement notre première partie ce soir. Il en reste sept », philosophait le centre québécois.

Si Danault refusait de spéculer sur les chances qu’il soit encadré de Galchenyuk et Gallagher en début de saison, ce dernier voyait d’un très bon œil le fait d’évoluer au sein d’un tel trio.

« Je crois que nous avons tous les atouts pour former un trio en mesure de produire offensivement et de contribuer aux succès de l’équipe », a lancé Gallagher entre deux bouchées de pizza après la rencontre.

Gallagher a déjà évolué en compagnie de Galchenyuk au sein de trios complétés par Brandon Prust, Lars Eller et même Max Pacioretty.

Malgré la complicité qui le lie à Galchenyuk sur la patinoire et l’amitié qui lie les deux joueurs à l’extérieur de la glace, Gallagher refuse de se donner le mandat de relancer la carrière de son copain qui a connu une fin de saison difficile le printemps dernier alors qu’il évoluait au sein d’un quatrième trio.

«Chucky est un excellent joueur de hockey. Il est capable de marquer des buts très importants. Il l’a d’ailleurs fait à plusieurs reprises depuis qu’il joue à Montréal. Le plus important dans notre cas, sera de bien jouer. Quand tu joues bien, les buts viennent naturellement. Il faudra un peu de temps pour nous trouver, mais je suis convaincu que nous sommes en mesure d’aider le club à gagner. J’ai connu ma part d’ennuis l’an dernier moi aussi. Je vois donc ce regroupement avec Alex et Phil comme un nouveau départ pour nous trois.»

Entraîneur-chef du Canadien, Claude Julien n’a pas été impressionné par la performance de son équipe lundi soir à Québec. Il n’a donc pas été plus loquace quant à ses vues sur la possibilité que Danault, Galchenyuk et Gallagher amorcent la saison au sein d’un même trio.

« C’était laborieux ce soir pour tout le monde. Et ce n’était pas évident pour leur trio. Ce n’était que le premier de huit matchs préparatoires. Il y avait de la rouille. On va essayer d’autres choses au cours des prochaines rencontres. On tente de trouver des combinaisons qui auront de la chimie. Ce soir, il n’y en avait pas beaucoup », a convenu le coach du Canadien.

Bons mots pour Juulsen

S’il s’est montré très neutre dans l’analyse de ses joueurs lors de la portion francophone de son point de presse – personne n’est vraiment sorti du groupe, que Julien a répondu – l’entraîneur-chef a été un brin plus élogieux à l’égard de Noah Juulsen dans ses réponses en anglais.

« Il se bat pour une place au sein de notre équipe. Et s’il n’y arrive pas, il sera très près de le faire. Il patine bien, il bouge bien la rondelle même s’il était l’un des plus jeunes défenseurs sur la patinoire ce soir », a souligné Claude Julien en parlant du choix de première ronde (26e sélection) du Canadien en 2015.

Juulsen est en compétition avec Brett Lernout, Joe Morrow, Eric Gélinas et les autres défenseurs de soutien qui bataillent pour les postes de 6e, 7e et 8e défenseurs du Tricolore.

Morrow, qui a présenté de beaux flashs offensifs, s’est rendu coupable d’un revirement qui a permis aux Bruins de marquer leur premier but alors que le Canadien menait 2-0.

Lernout s’est encore bien débrouillé et il a asséné l’une sinon la meilleure mise en échec de la rencontre.

Quant à Gélinas, il continue à offrir du jeu de qualité.

« Plusieurs de nos joueurs ont effectué de bons coups ce soir, mais ils se sont aussi rendus coupables d’erreurs qui devront être corrigées. Mais comme j’ai dit, ce n’était que notre premier de huit matchs. On sera meilleurs au fil des prochaines parties », a indiqué Claude Julien dont l’équipe recevra les Capitals de Washington et les Devils du New Jersey mercredi et jeudi au Centre Bell.

Mises en jeu : tolérance zéro

Si les joueurs des Bruins et du Canadien sont loin de s’être distingués lundi, il en va autrement des arbitres et juges de lignes qui se sont montrés très intransigeants dans la distribution de pénalités.

Les moindres coups assénés aux mains des adversaires ont été punis.

Quant aux juges de lignes, ils ont chassé des cercles les centres dont les patins n’étaient pas parfaitement alignés de chaque côté des lignes peintes dans la glace.

« On a reçu des directives et ce sera tolérance zéro du moins pour les matchs préparatoires. La Ligue ne veut plus que les centres trichent en bougeant les patins trop vite ou en utilisant leur corps pour déplacer l’adversaire. Je comprends l’objectif, mais en même temps, les centres les meilleurs pour gagner des mises en jeu sont souvent les meilleurs pour tricher aussi. Ça vient avec. On verra où cela va nous mener, mais ça me donne l’impression que les mises en jeu deviendront simplement des batailles à bout de bras », a commenté Claude Julien qui ne semblait visiblement pas prêt à faire sienne la nouvelle philosophie de la LNH.

« Ça change complètement notre façon d’aborder les mises en jeu. Surtout en zone défensive. Il faudra s’ajuster », a ajouté Torrey Mitchell.

En plus de voir plusieurs centres être expulsés du cercle des mises en jeu, Riley Nash a écopé une pénalité en première période pour une violation des règles de mise en jeu.

« C’est sûr qu’il y avait des gars qui étaient très forts pour utiliser leurs patins, leurs corps et même de gagner des têtes à têtes pour se donner des chances de gagner des mises en jeu, mais disons qu’il été difficile de comprendre ce qui arrivait ce soir. Toutes les pénalités et les procédures aux cercles des mises en jeu ont brisé le rythme. Il faudra s’habituer », a conclu Phillip Danault.

Il sera intéressant de voir s’il faudra plus de temps aux joueurs de Canadien pour installer une chimie productive au sein de leurs trios qu’à la LNH pour adoucir la sévérité imposée par ses arbitres et juges de lignes depuis le début du calendrier préparatoire.

Les paris sont ouverts...