Avant même la fin du mois d’octobre, le Canadien de Montréal se trouve déjà dans l’eau chaude. N’ayant arraché qu’une seule victoire, face aux Sabres de Buffalo en tirs de barrage, lors de ses sept premières parties, le Tricolore doit se réveiller et vite. Si cette tendance ne change pas illico, Montréal pourra oublier assez rapidement les séries. Il est impossible de se qualifier pour les éliminatoires dès le mois d’octobre, mais les précieux points perdus en début de calendrier sont irrécupérables et pourraient faire la différence en avril.

Pour renverser la vapeur, les meilleurs joueurs de la Sainte-Flanelle doivent impérativement rehausser leur niveau de jeu. Le Canadien accorde trop de buts et n’en inscrit pas assez, normal qu’il frappe un mur.

À Los Angeles, Claude Julien a tenté de relancer Alex Galchenyuk en le plaçant sur le premier trio. L’Américain méritait-il un tel avancement? Non, mais l’idée était tout de même bonne. Galchenyuk est l’un des attaquants les plus talentueux du CH et l’équipe ne marque pas. Bref, l’équipe n’avait rien à perdre.

L'apport d'Alex GalchenyukN’ayant récolté qu’un seul but depuis le début de la saison, le rendement de Galchenyuk est extrêmement décevant. Il est tout simplement invisible sur la patinoire.

Galchenyuk s’implique dans l’action seulement lorsqu’il se trouve en possession du disque. En effet, il se contente d’effectuer toujours la même action : il transverse la patinoire depuis sa zone défensive ou neutre avec la rondelle jusqu’en territoire offensif avant de tirer sur le gardien. C’est d’ailleurs à l’aide de ce procédé qu’il a marqué son unique but cette saison.
Cette action fait en sorte que son rendement ne soit pas en forte baisse quant aux jeux générant des chances de marquer et aux tirs cadrés depuis l’enclave. Cependant, il n’arrive pas à convertir ces occasions, car il est devenu prévisible.

Pourtant, Galchenyuk brillait au moment d’alimenter ses coéquipiers en zone adverse l’année dernière. Même qu’il se classa deuxième chez le CH pour le nombre de passes complétées dans l’enclave proportionnellement à son temps d’utilisation à égalité numérique. Ces passes sont les plus difficiles à réaliser, car la couverture défensive est beaucoup plus hermétique devant le filet. Effectivement, seuls les meilleurs fabricants de jeux du circuit Bettman sont en mesure de rejoindre avec régularité leurs coéquipiers dans l’enclave, ces derniers profitant alors d’un angle de tir optimal et d’un temps de réaction moindre du gardien.

Cette saison, Galchenyuk repère deux fois moins souvent un coéquipier dans l’enclave. Cela explique qu’il n’ait toujours pas amassé de mention d’assistance. De même, pour chaque tranche de 20 minutes de jeu à égalité numérique, Galchenyuk complète trois passes en moins en zone offensive, ce qui est une chute drastique de rendement.

Il est parfaitement normal qu’un attaquant qui se cherche offensivement décoche dès que possible la rondelle vers le filet, surtout lorsque cet attaquant possède un tir du poignet aussi précis que celui de Galchenyuk. Malheureusement, Chucky est devenu prévisible en possession du disque, ce qui affecte directement sa récolte offensive.

Ce qui est d’autant plus inquiétant, c’est que le jeu du numéro 27 est imperceptible lorsqu’il n’a pas la possession de la rondelle.

L’exemple le plus frappant à cet égard est que l’Américain capte trois fois moins de passes dans l’enclave cette saison. Il s’agit d’un bon indice comme quoi Galchenyuk n’est pas assez impliqué dans l’action. Pour recevoir une passe devant le filet adverse, il faut d’abord être prêt à payer le prix en se positionnant dans la zone payante, ce qui ne semble pas être le cas présentement.

De même, Galchenyuk est l’attaquant du CH récupérant le moins de rondelles libres proportionnellement à son temps d’utilisation à égalité numérique. Ce rendement n’est pas acceptable chez un patineur aussi rapide que Chucky. Ce faible nombre de rondelles récupérées s’explique par le fait qu’il se trouve fréquemment trop loin du feu de l’action et qu’il n’est pas alerte sur la patinoire lorsqu’il n’a pas la possession du disque, n’anticipant pas ce qui risque de survenir.

Si le Canadien souhaite débloquer offensivement, Galchenyuk doit faire partie de la solution. C’est en raison de son talent que le Tricolore l’a réclamé avec le troisième choix au total de la séance de repêchage de 2012. Chucky nous a déjà fait étalage de ses habiletés dans la LNH et elles ne se sont pas volatilisées sous la gouverne de Claude Julien.

L’un des principaux mandats de l’entraîneur-chef est de relancer son ailier. En le plaçant sur le flanc du premier trio, Julien l’a mis dans des conditions favorables. C’est maintenant à Galchenyuk de faire la part des choses.