Quelle devrait être la priorité du Canadien cet été?
Canadiens mardi, 3 avr. 2018. 09:33 samedi, 14 déc. 2024. 18:55Il ne reste qu’une semaine à la saison de misère du Canadien de Montréal et l’heure est au bilan. Quels gestes l’état-major doit-il poser cet été pour éviter qu’un tel scénario se reproduise l’an prochain?
Instinctivement, la première réponse qui nous vient à l’esprit est l’acquisition d’un joueur de centre élite. C’est maintenant un besoin criant de la Sainte-Flanelle depuis plus de deux décennies. Le Canadien a même dû muter un ailier, Jonathan Drouin, à ce poste tant son effectif y est faible. Pour couronner le tout, John Tavares sera libre comme l’air en juillet, ce qui a de quoi alimenter les spéculations. Advenant une telle signature, la ville serait en liesse.
Assurément, le Canadien devra impérativement améliorer sa ligne de centre. Cependant, revamper sa brigade défensive pourrait rapporter davantage de résultats, surtout si Marc Bergevin n’arrive pas à charmer le clan Tavares.
Cette saison, tant les ennuis défensifs qu’offensifs du Canadien ont été grandement attribuables au jeu de transition déficient du club. Pourtant, l’état-major du Tricolore avait initialement assuré aligner une meilleure brigade défensive que la saison précédente, ce qui avait laissé de nombreux amateurs sceptiques. Aujourd’hui, il ne fait nul doute que cette évaluation était erronée.
Le taux de passes complétées par la brigade défensive du Canadien depuis sa zone défensive a connu une chute de 4,4 % comparativement à la campagne précédente. Ultimement, cela s’est traduit par une hausse astronomique de 15,0 % de son taux de revirements commis dans son propre territoire.
Ces revirements sont impardonnables pour deux raisons.
D’abord, ceux-ci profitent fréquemment à l’adversaire qui surprend le Canadien à contre-pied pour générer des chances de marquer. À cet égard, le nombre de tirs accordés par le Canadien depuis l’enclave a été en hausse de 15,7 % cette saison, ce qui correspond à la hausse du taux de revirements commis en zone défensive. Ceci n’a rien d’un hasard.
Ensuite, ils bousillent complètement le jeu de transition, faisant en sorte que les attaquants gaspillent leur énergie à courir après la rondelle au lieu d’orchestrer une contre-attaque. Même que pour chaque partie disputée, les adversaires du Canadien ont eu en moyenne possession de la rondelle en zone offensive pour 42 secondes supplémentaires. Ce rendement est inacceptable.
En somme, l’incapacité de la brigade défensive au moment d’organiser la relance a coulé le Canadien, tant à l’attaque que défensivement. C’est pourquoi ce pourrait bien être la priorité numéro un de l’organisation au cours de cette saison morte.
Certes, le retour de Shea Weber fera le plus grand bien, mais ce ne sera pas suffisant. Il est un défenseur élite, mais il n’excelle malheureusement pas dans cette facette du jeu. Un gros dossier sera par conséquent de trouver un partenaire de jeu à Weber.
Les défenseurs qui seront joueurs autonomes sans compensation cet été présentant les profils les plus intéressants sont John Carlsson et Mike Green. Le jeune phénomène de 17 ans, Rasmus Dahlin, serait quant à lui une solution inespérée. Pour ce faire, le Canadien doit espérer remporter la loterie au repêchage ou charmer l’un de ces deux arrières, ce qui est une chose plus facilement dite que faite.
Si le Canadien parvenait à s’entendre avec John Tavares, la cote de popularité de Bergevin grimperait en flèche et le club en sortirait grandement amélioré, mais ce pourrait quand même s’avérer insuffisant. C’est dire dans quelle mesure est colossale la tâche qui attend Bergevin cet été.
Il manque deux gros morceaux au casse-tête pour que la Sainte-Flanelle aspire aux grands honneurs : un centre et un défenseur élites.
Il ne faut pas non plus rêver en couleurs. Les hockeyeurs d’un tel niveau ne tombent pas du ciel, ils sont difficiles à dénicher.
Peu importe, Marc Bergevin devra sortir un lapin de son chapeau, car sa marge d’erreur est désormais minime. De nombreux amateurs réclament sa tête, à un tel point que Geoff Molson a dû exprimer publiquement un vote de confiance à son égard.
Reste maintenant à voir ce que le directeur général du CH sera en mesure de faire cet été. Améliorer sa ligne de centre et/ou sa brigade défensive? Dans un cas comme dans l’autre, la solution risque de passer par le marché des transactions, surtout que Bergevin est reconnu pour son audace et que le Canadien a un surplus d’ailiers.
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