MONTRÉAL – Claude Julien n’a pas osé prononcer les mots « Coupe » et « Stanley », mais il a quand même utilisé une analogie s’y rattachant après avoir échappé son premier match à la barre du Canadien. Comme un genre d’appel au calme après ce qu’il a préféré qualifier d’«après-midi constructif ».  

« Il y a certainement de l’espoir, a calmement déclaré Julien au terme d’une défaite de 3-1 devant les Jets de Winnipeg samedi. Je crois que cette équipe est bien meilleure que ce que vous avez vu aujourd’hui. Et elle sera meilleure. »

Julien a comparé sa situation à celle qu’a vécue Mike Sullivan derrière le banc des Penguins de Pittsburgh la saison dernière. Sullivan avait dû attendre au cinquième match de son règne avant de finalement savourer sa première victoire. Mais de fil en aiguille, sa vision avait pris forme. Les Penguins ont remporté 14 de leurs 16 derniers matchs de saison régulière et ont été sacrés champions deux mois plus tard.

« Un nouvel entraîneur arrive, il en arrache pour un petit bout jusqu’à ce que les choses se placent... J’ai besoin de voir quelques petites choses se replacer dans notre façon de jouer. En espérant qu’on puisse renverser la vapeur et aboutir au même résultat », a résumé Julien avec un sourire en coin.

ContentId(3.1218819):LNH: Jets 3 - Canadiens 1
bellmedia_rds.AxisVideo

Le successeur de Michel Therrien aurait évidemment préféré un scénario plus jojo pour le début de son deuxième mandat montréalais, mais il a tout même apprécié ce passage obligé vers ce qu’il souhaite être des jours meilleurs.

« Je ne dirai pas que c’était une belle expérience parce qu’on n’a pas gagné, mais je m’attendais à ce que les joueurs réagissent et dans leur âme, ils ont réagi. Quand le synchronisme n’est pas là, c’est sûr que tu ne parais pas bien, mais ce n’est pas parce que les joueurs ne voulaient pas. »

« C’est un match où, personnellement, j’ai beaucoup appris sur mon équipe, sur mes joueurs, a ajouté Julien. Il faut passer à travers ça pour en connaître un peu plus. »

Une confiance à rebâtir

Julien avait tenu un entraînement condensé, mais rythmé à la veille de son retour derrière le banc de l’équipe locale du Centre Bell. Rapidement, il a exprimé son intention de ne pas tenter de bourrer le crâne de ses nouveaux élèves. Samedi, on a pu voir, notamment en sorties de zone ou sur les unités spéciales, les premiers signes des changements tactiques qu’il souhaite implanter.

« On va retrouver la voie de la victoire, j'en suis convaincu »

« Ce n’était pas parfait, mais c’est un début », a-t-il évalué à la fin de soixante minutes expérimentales.

« En deuxième période, on a eu beaucoup de surnombres. Les joueurs ont commencé à comprendre tranquillement ce qu’on voulait faire et j’ai vu des bonnes choses. C’est pour ça que même si la défaite fait mal, j’ai vu du positif. Et j’ai réalisé qu’il y a d’autres choses à réparer ou à améliorer. »

Ce n’est toutefois pas dans l’exécution du schéma tactique que Julien a vu sa plus grande source d’inquiétude. Selon lui, l’équipe qu’il a sous la main est fragile.

« J’ai senti beaucoup de nervosité, mais il y a aussi un manque de confiance dans le groupe présentement. On est indécis dans plusieurs phases du jeu. Ça, ça n’a rien à voir avec le système. C’est entre les deux oreilles et il faut retrouver cette confiance au cours des prochains jours. »

Le Canadien s’entraînera deux fois avant de prendre la route de New York, où il affrontera les Rangers mardi. Deux entraînements précieux dont Julien entend profiter pour emmener son plan à un autre niveau.

« C’est quand même une situation unique. Ce n’était peut-être pas l’idéal, mais on n’avait pas le choix. On va retourner au travail demain, apporter quelques idées et tenter de s’améliorer. »​

ContentId(3.1218796):Canadiens: Nathan Beaulieu cafouille, Joel Armia marque
bellmedia_rds.AxisVideo