SOMMAIRE DU MATCH

BOSTON – Le jeu de puissance des Bruins de Boston est finalement sorti de sa longue hibernation, samedi, avec comme conséquence que le printemps pourtant si prometteur du Canadien pourrait bien tirer à sa fin.

En son et images : Canadiens - Bruins no 5

Profitant de buts en avantage numérique de Reilly Smith et Jarome Iginla inscrits en l’espace de 32 secondes en début de deuxième période, les Bruins ont filé vers une victoire de 4-2 samedi soir au TD Garden, s’emparant ainsi d’une avance de 3-2 dans la série de deuxième ronde.

Le Canadien, qui n’avait pu saisir l’occasion d’acculer ses rivaux au mur deux jours plus tôt, fera maintenant face à l’élimination lundi soir lors de son retour devant ses partisans.

Auteur du but qui avait couronné la spectaculaire remontée des Bruins lors du match numéro deux, Smith a marqué son quatrième filet de la série à 1:04 du deuxième tiers, faisant dévier un tir de la pointe de Dougie Hamilton entre les jambières de Carey Price.

Les Bruins enterraient ainsi une léthargie qui remontait à 2009 et au cours de laquelle le Canadien avait menotté son jeu de puissance à 39 occasions consécutives en éliminatoires. Boston était 0-en-10 avec l’avantage d’un homme depuis quatre matchs et des poussières lorsque Smith a enfilé son quatrième but en cinq matchs.

Iginla a fait 3-0 six secondes après le lancement de l’attaque à cinq suivante, acceptant une savante passe de Torey Krug pour déjouer Price dans la même ouverture exploitée par Smith.

« En première ronde, il semblait que tout nous souriait et peut-être que nous avons pris nos succès en avantage numérique pour acquis, a lancé Smith comme hypothèse. C’est bien de retrouver notre touche. Nous n’avions pas joué souvent avec l’avance depuis le début de la série et ce coussin de trois buts nous a fait le plus grand bien. »

« Notre jeu de puissance était dû. Même en première période ce soir, il avait été plutôt moyen. On s’en est parlé à l’entracte, on voulait plus d’intensité, gagner plus de batailles et on a répondu avec ces deux buts très importants », a expliqué Claude Julien.

Tomas Plekanec, qui a écopé de trois pénalités mineures successives à partir du milieu de la première période, était au cachot lorsque les deux coups de poignards ont été assénés.

« Ça a été la différence dans ce match, a tranché Josh Gorges, qui était sur la patinoire en compagnie de Mike Weaver lors de cette demi-minute fatale. Notre désavantage numérique doit être à la hauteur et faire le travail. On ne l’a pas fait ce soir. »

Subban cherche Lucic

Les circonstances ont fait perdre la tête à P.K. Subban, qui a tenté d’arracher celle de Milan Lucic lors d’une longue présence des Bruins en territoire montréalais. À l’arrêt du jeu, Subban a fait un détour pour aller piquer un brin de jasette au banc des locaux, où Lucic l’a accueilli en fléchissant son biceps droit.

Peu de conviction

« Je crois que le geste parle de lui-même, a rigolé le robuste attaquant des Bruins au sujet de sa bravade. C’était pour m’amuser. Il faut prendre ce qu’on fait au sérieux, mais il faut aussi avoir un peu de plaisir. Il (Subban) aime bien faire la même chose, alors on tourne la page et on passe au prochain match. »

« À ce moment, on perdait 3-0 et j’essayais seulement de trouver une façon de le forcer à prendre une punition. C’est un joueur intelligent et il n’est pas tombé dans le piège », a raconté Subban.

La foule n’en demandait pas tant pour rehausser le volume des moqueries dirigées à l’endroit de sa cible favorite et l’enchaînement d’événements a incité l’entraîneur du Canadien Michel Therrien à demander un temps d’arrêt.

Plekanec s’est fait pardonner une partie de ses péchés en contribuant au but de Brendan Gallagher en fin de deuxième période. Placé devant Tuukka Rask lors d’un avantage numérique, Gallagher a affecté la trajectoire d’un tir du joueur de centre tchèque pour être crédité de son quatrième but des séries.

Les Bruins imposent leur rythme

Après que Loui Eriksson eut redonné aux Bruins une avance de trois buts, Subban a marqué à 17:31 alors que Carey Price était retourné au banc et que Matt Barkowski purgeait une pénalité pour avoir retenu.

« Cette équipe n’abandonne jamais. On connaît l’enjeu maintenant, on comprend l’ampleur du défi auquel on est confronté. Il n’y a plus de lendemain pour nous », a statué Gorges.
Price a terminé la rencontre avec 26 arrêts.

« Coincez n’importe quel animal dans un coin et vous verrez qu’il sera plutôt désespéré. Nous serons une équipe désespérée à notre prochain match, a promis Price. Tout le monde réalise la situation dans laquelle nous nous trouvons et je crois sincèrement que les gars sont enthousiastes à l’idée d’obtenir une autre chance. »

Effacées de l’équation depuis deux matchs, les unités spéciales auront donc été sollicitées à outrance samedi. Le match n’était vieux que de huit minutes que déjà, les officiels Eric Furlatt et Wes MCauley avaient sévi plus souvent que leurs confrères ne l’avaient fait lors des deux matchs présentés au Centre Bell.

Au final, le Canadien a profité de cinq avantages numériques, un de plus que les Bruins.

Le troisième trio donne le ton

Thornton s'amuse avec l'eau

Le même trio qui avait procuré la victoire aux Bruins en prolongation deux jours plus tôt leur a permis de briser la glace à leur retour devant leurs partisans. Après avoir remporté une mise en jeu à la gauche de Price, Carl Soderberg a accepté un relais d’Eriksson, qui avait battu Douglas Murray de vitesse derrière le filet, et marqué le premier but de sa carrière dans les séries de la LNH.

Depuis le début du 34e affrontement printanier entre les deux équipes originales, celle qui a marqué le premier but a éventuellement signé la victoire à chaque fois.

Soderberg a terminé la rencontre avec trois points. Matt Fraser, la recrue qui avait joué les héros jeudi à Montréal, a récolté une passe et a fini sa soirée de travail avec un différentiel de +2.

Michel Therrien avait apporté une modification mineure à sa formation pour ce match numéro cinq. Laissé de côté lors des deux parties précédentes, Brandon Prust a été inséré sur le quatrième trio à la place de Daniel Brière.

 

                                                                PREMIÈRE PÉRIODE

Boston BUT DE CARL SODERBERG

DEUXIÈME PÉRIODE
 
Boston BUT DE REILLY SMITH
Boston JAROME IGINLA
Montréal BRENDAN GALLAGHER

TROISIÈME PÉRIODE
 
Boston LOUI ERIKSSON
Montréal P.K. SUBBAN