MONTRÉAL – Max Pacioretty a tout donné pour être dans une forme optimale lorsqu’on lui donnerait finalement le feu vert pour revenir au jeu. Il a respecté chaque étape de sa réadaptation, a mis les bouchées doubles à l’entraînement et a pris un soin jaloux de sa condition physique en gymnase.

Le seul aspect qu’il a négligé, c’est l’étude du prochain adversaire. Écouter les séries éliminatoires à la télé? C’était tout simplement trop lui demander.

« Je n’ai pas été capable de regarder le premier match, racontait Pacioretty après la victoire de 3-2 du Canadien, à laquelle il a contribué avec le premier but des siens. C’est fou, on passe notre vie à pratiquer ce sport et dès que notre nom n’apparaît pas dans la formation, c’est impossible de regarder. Je deviens beaucoup trop nerveux. »

Pendant que ses coéquipiers bataillaient pour tenter de briser la glace dans le premier match de leur confrontation contre les Sénateurs d’Ottawa, leur meilleur buteur était enfermé dans une salle adjacente au vestiaire de l’équipe.

« J’en ai écouté des bouts ici et là, mais j’ai fini par fermer tout ça et faire les cent pas autour de la pièce. Et puis finalement, je suis parti. Je devais me reposer pour être prêt pour ce soir. »

Pour être prêt, Pacioretty était prêt. Après une première période qu’il a admis avoir trouvé difficile, il est sorti du vestiaire pour le début de la deuxième en affichant des airs familiers. Il a menacé le gardien adverse dès sa première présence, a marqué en avantage numérique et a éventuellement terminé le match avec un temps d’utilisation légèrement supérieur à vingt minutes.

« Il n’avait pas l’air d’un gars qui n’avait pas joué depuis deux semaines », a constaté avec bonheur l’entraîneur Michel Therrien au terme de la rencontre. Mais le principal intéressé, lui, dit avoir ressenti les effets de son absence.

« Habituellement, je suis tellement énervé pour les séries que j’essaie d’aller à un million de milles à l’heure lors de mes premières présences. Ce soir, je m’étais donné comme objectif de tenter de retrouver mes repères progressivement. La première période a été dure, mais j’ai éventuellement été capable de trouver mon rythme », a expliqué Pacioretty.

ContentId(3.1130504):Les commentaires de Max Pacioretty
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« C’est vraiment difficile de revenir au jeu après une blessure. Deux semaines, ce n’est pas si long, mais quand on replonge dans les séries, on ne sait jamais vraiment à quoi s’attendre en terme de vitesse et d’intensité. Ça a commencé raide », a-t-il ajouté.

Même si ses problèmes de santé sont chose du passé, Pacioretty n’a pas voulu confirmer la nature de la blessure qui a retardé le début de ses séries. « Je crois que je n’ai pas le droit de dévoiler cette information », a-t-il répondu en souriant lorsque le collègue Luc Gélinas a tenté de lui arracher la vérité. Therrien, quant à lui, s’est borné à répéter la version de la blessure au « haut du corps ».

Peu importe, le meilleur marqueur du Canadien en saison régulière dit ne pas s’être senti la cible de tactiques déshonorables de l’adversaire.

« C’était un match propre. En séries, l’enjeu est trop important pour tenter de cibler un joueur en particulier et chercher à se venger. Tout peut se jouer sur un mauvais bond, alors c’est inutile de risquer tout ça en sortant du droit chemin. »

« Pacioretty était très motivé »

L’aide des vétérans

En début de semaine, Therrien avait pris la peine de vanter le professionnalisme des vétérans comme Manny Malhotra, Mike Weaver et Sergei Gonchar, victimes de la profondeur de l’effectif et des nombreuses places vacantes à l’infirmerie.

À son tour, Pacioretty a rendu hommage à ces coéquipiers qui travaillent dans l’ombre.

« Ces gars-là savent vraiment comment prendre soin de leur corps, même quand ils ne jouent pas. Le simple fait de les suivre pendant une semaine ou deux et de m’entraîner avec eux m’a énormément aider. Vous savez, Manny place la barre très haute lorsqu’on se met à patiner après les entraînements! J’ai vraiment senti que leur aide m’a aidé à être à la hauteur ce soir et je leur ai dit après le match. Leur présence est tellement précieuse pour toute l’équipe. Même s’ils ne jouent pas, ils trouvent des façons de nous aider. »