MONTRÉAL – Après les deux victoires contre les Sénateurs d’Ottawa, le Canadien venait de gagner neuf de ses onze derniers matchs et Claude Julien croyait probablement avoir trouvé plusieurs réponses pour relancer sa formation.

Mais un autre revirement de situation attendait le Tricolore qui a été coupable de deux prestations peu inspirantes face aux Red Wings et aux Hurricanes. Les mots « inacceptable », « complaisance » et « négligence » ont donc refait surface dans le vestiaire du Canadien, jeudi soir, après le revers de 4-1 contre les Canes.

Julien et les joueurs ont essayé d’expliquer ce ralentissement regrettable alors que la saison tire pourtant à sa fin.

« On affrontait une équipe qui joue bien dernièrement et ils ont démontré pourquoi. Ils ont gagné beaucoup plus de bagarres à un contre un que nous. Quant aux mises au jeu, on n’en gagne pas assez si bien qu’on pourchasse toujours la rondelle. Ces choses font que c’est difficile de gagner des matchs », a relevé l’entraîneur.

« Un focus procure une meilleure exécution et une meilleure détermination, ça génère les éléments nécessaires pour gagner et il n’était pas au rendez-vous pour nous », a ajouté Julien.

Ainsi, peut-on aller jusqu’à dire que le Canadien a gaspillé ses points chèrement acquis contre les Sénateurs?

« On gaspille des points à cause de la façon dont on joue. On va perdre des matchs, ça fait partie du hockey, mais ça dépend toujours de la manière. On a besoin de jouer beaucoup mieux qu’on l’a fait dans ce match », a convenu le pilote d’expérience.

Dans son interprétation des choses, Max Pacioretty a refusé l’hypothèse selon laquelle le Canadien s’est dégonflé après les gains contre les Sénateurs.

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« Non, on se soucie de chaque match, un à la fois. Ce n’était simplement pas un bon effort de notre groupe », a mentionné le numéro 67.

De son côté, Phillip Danault n’a pas caché que le haut niveau d’intensité face aux Sénateurs a créé un effet d’entraînement.

« Il y avait beaucoup d’émotion dans ces matchs, ça ressemblait aux séries. Mais ça ne peut pas être une excuse parce qu’en séries, ça ne pardonne pas », a commenté le centre du premier trio.

Généralement jovial et amusant, Danault rageait après la rencontre autant pour sa performance que celle du groupe.

« Il faut trouver un moyen d’avoir la motivation nécessaire, que tout le monde embarque dans le match et qu’on joue pendant 60 minutes.

« J’ai été pourri, j’ai très mal joué. Mais ça arrive, on va se retrousser les manches et ça va mieux aller prochainement », a-t-il dit avec frustration.

Le Canadien n'a pas dicté l'allure du match

En tant que capitaine, Pacioretty a cru bon de relativiser le portait quand il s’est fait demander si le manque de production offensive pouvait être relié à un manque d’engagement des joueurs.

« On est quand même dans une bonne position au classement présentement. Il ne faut pas tomber dans le dramatique, on aime notre équipe même si ce ne fut pas un bon match », a-t-il réagi sans trop apprécier la question fort légitime.

Des trios stables, est-ce possible?

Dans un monde idéal, avec huit matchs à disputer, le Canadien pourrait se fier sur une stabilité à propos de ses trios. L’entraîneur aurait souhaité que ce casse-tête soit résolu à l’approche des éliminatoires, mais il devra encore bûcher là-dessus.

« L'exécution n'était pas excellente »

« J’aimerais bien avoir des trios stables, mais mon travail est de trouver les bonnes combinaisons. Durant le dernier droit, j’espère que je pourrai trouver des trios qui ont un bon équilibre et qu’on pourra avoir quatre bonnes unités. On n’a pas encore eu ça », a-t-il admis.

Cela dit, Julien ne risque pas de démanteler tout de suite la combinaison d’Alex Galchenyuk, Andrew Shaw (au centre) et Artturi Lehkonen. Ce trio a effectué le boulot le plus convaincant face aux Canes.

« Je trouve qu’on a eu un assez bon départ, on a créé des chances rapidement. Shaw a bien joué tandis qu’Artturi et moi avons travaillé fort. Mais ce ne fut pas suffisant au final, on veut créer encore plus et compter assez de buts pour qu’on gagne », a évalué Galchenyuk. 

Julien semblait quand même content de l’expérience de déplacer le numéro 27 à l’aile.

« Au centre ou à l'aile, je suis confortable »

« C’est un joueur qui a accepté son rôle d’aller du centre à l’aile. Il a bien répondu et c’est ce que l’on recherche des individus. J’ai bien aimé sa réaction », a exposé l’entraîneur.

En ce qui concerne Shaw, il a éprouvé des ennuis avec 29 % de réussite dans les mises au jeu, mais il mérite un peu de patience.

« C’était son premier match à cette position depuis un bout, donc il faut lui donner du temps. On continuera à observer le tout. Tant que je n’aurai pas trouvé quatre trios stables, il faut que je continue de travailler sur cet aspect », a indiqué Julien.

En observant le tout de haut, on a pu constater que les trois partenaires s’échangeaient bien leurs responsabilités quand c’était nécessaire. De plus, la conscience défensive de Lehkonen s’avère très utile comme on pouvait l’envisager.

Évidemment, les compositions des trios ne seront pas la seule inquiétude des entraîneurs du CH. Après tout, le jeu de puissance a produit un seul but en vingt-deux essais en mars. Ce n’est pas nouveau, cette facette s’avère cruciale pendant les éliminatoires. 

« On manque de finition. De plus, on ne pénètre pas aussi bien que j’aimerais dans la zone offensive. Il faut que les gars soient sur la même longueur d’onde. Souvent, on force des jeux au lieu de choisir la bonne option. Au match précédent, on avait eu de bonnes chances. Dans un match comme celui contre les Hurricanes, un but (en avantage numérique) aurait vraiment aidé à nous replacer », a conclu Julien avec justesse.

ContentId(3.1223173):« Notre effort n'était pas acceptable »
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