BROSSARD – Si la pression semble s’accentuer sur les épaules des joueurs du Canadien puisqu’ils peinent à percer la muraille de Craig Anderson, David Desharnais a tenu à envoyer un message clair sans dénigrer le travail du gardien des Sénateurs.

« Sans rien enlever à Anderson, on a beaucoup plus confiance en notre gardien qu’eux », a lancé le centre québécois.   

Son entraîneur Michel Therrien n’a pas voulu en rajouter se limitant à réitérer sa confiance envers le finaliste au trophée Vézina.

« On est très heureux d’avoir Price devant notre cage pour le prochain match. Il a démontré tout au long de la saison qu’il était un gardien de l’élite avec beaucoup de caractère », a rappelé Therrien qui comprenait l’amertume de son gardien à la suite du match.  

« On doit s’assurer qu’il puisse voir la rondelle. On procédera à des ajustements dont on discutera avec les joueurs », a aussi précisé Therrien pour aider son joueur le plus en utile en reconnaissant l’efficacité de ses opposants à ce chapitre.

Si Therrien était déçu de l’aide accordée à Price pour « nettoyer » le devant de son filet, Max Pacioretty et les piliers offensifs du club s’en voulaient de ne pas lui offrir plus de buts.

« Carey nous a sortis du pétrin tellement souvent cette saison. C’est maintenant à notre tour de lui rendre la faveur. L’attaque doit en faire plus », a martelé Pacioretty qui ne se défile jamais.  

« C’est difficile de marquer contre Anderson, mais nous avons toujours trouvé des solutions pour déjouer de bons gardiens et nous devrons le faire encore. »

Cette saison, la formation montréalaise a perdu trois matchs de suite à cinq reprises et elle croit détenir le nécessaire pour enrayer cette possibilité.

« Oui, ils ont une bonne équipe, mais on les a battus trois fois et on peut encore le faire », a mentionné Desharnais dans la même réponse.  

C’est avec une mentalité de la sorte que les joueurs du Canadien ont abordé cette journée de congé en vue de la sixième rencontre. Cela dit, ils avaient sans doute l’impression de ressentir les effets d’un lendemain de veille quand ils ont ouvert les yeux samedi matin quelques heures après avoir subi un revers de 5-1 face aux Sénateurs d’Ottawa.

Cette défaite a été avalée de travers par le Tricolore pour différents motifs. D’abord, le CH a échappé une deuxième occasion d’affilée d’éliminer les tenaces Sens. Ensuite, les hommes de Michel Therrien ont encore été frustrés par Anderson et ce sentiment ne s’est probablement pas envolée entièrement durant les quelques heures de la nuit.

Après avoir pris les commandes 3-0 dans cette confrontation, le Canadien se retrouve maintenant dans une position inconfortable. À titre de comparaison, ça ressemble à un boxeur qui a gagné les six premiers rounds d’un combat avant de laisser son adversaire revenir à l’assaut au lieu de l’achever.

Pour poursuivre avec cette analogie, Montréal souhaite absolument se réveiller à temps pour éviter que l’issue de la confrontation se décide au 12e et ultime assaut comme un septième match.

Éviter de se torturer mentalement

Autant dans les sports de combat qu’au hockey, certains athlètes et certaines équipes ont trouvé une manière de déranger leur opposant. À la boxe, les exemples de Mohamed Ali et Bernard Hopkins viennent rapidement en tête. Actuellement, c’est Anderson qui s’attarde à cette tâche contre le Tricolore, mais Dale Weise a désamorcé ce débat.

« Je ne pense pas. De toute façon, nous ne sommes pas une équipe qui marque plusieurs buts. Les gardiens ne peuvent donc pas rentrer dans notre tête. C’est la meilleure réponse possible. Les gardiens n’ébranlent pas notre confiance. Je dirais que pratiquement tous les gardiens ont eu notre numéro cette saison ! », a-t-il candidement raconté.

« La pression est la même pour les 2 équipes »

« Anderson est fantastique depuis trois matchs et j’espère que ça finira par craquer. Nous ne pouvons pas nous soucier uniquement du fait qu’il joue bien. Comme marqueur, je sais que ça devient une bataille mentale si tu y penses trop », a exprimé Pacioretty qui recherche un deuxième but dans cette série.

Sans changer ses gants de hockey pour ceux de boxe, Brandon Prust s’est retrouvé dans un épisode intéressant avec Anderson en fin de match. Contrairement à l’entraîneur Dave Cameron, les joueurs des deux équipes n’ont pas fait un plat de cette confrontation.

On croyait que Prust serait disponible samedi matin pour réagir à ce petit incident, mais il ne s’est pas déplacé à Brossard puisque le Canadien partait en train à partir de Montréal vers Ottawa. C’est donc Therrien qui est revenu sur ce dossier avec plus de verve que la veille.

« Il faut qu’on paie le prix (en allant devant le filet). C’est ce qui est arrivé avec Prust et il a été dardé aux côtes. L’affaire, c’est qu’Anderson a dardé le mauvais gars. Il utilise beaucoup son bâton pour frapper les gars devant le filet, mais il n’est pas tombé sur le bon joueur », a argué Therrien.  

Toujours aussi détendu et amusant, Weise s’est joint à la discussion.

« C’est Anderson qui l’a frappé en premier, c’est ainsi que j’ai vu les choses », a-t-il d’abord précisé en vantant les talents indéniables de Prust avec son bâton.  

« Je crois que ça vous donne surtout plus de choses à écrire. C’est parfait pour une journée de congé entre deux matchs. Mais, si je faisais votre boulot, j’écrirais assurément sur ce sujet. C’était du bonbon », a noté Weise avec le sourire.

Étant donné que le Canadien doit relancer sa série, Therrien n’a pas écarté la possibilité de modifier à sa formation alors que Pierre-Alexandre Parenteau et Sergei Gonchar demeurent des options.