Le premier match de la saison 2015-2016 nous a permis de composer avec la première contestation réclamée par un entraîneur-chef de l’histoire de la LNH.

Une contestation qu’il était grand temps d’adopter, car, à la lumière de cette première expérience, ces appels logés par les entraîneurs permettront d’améliorer le travail des officiels. Un progrès évident que tout amateur devrait applaudir. Même si la décision finale vient mettre des bâtons dans les roues de son club favori comme ce fut le cas mercredi soir aux dépens du Canadien.

Le jeu controversé est survenu en début de deuxième période lorsque Jeff Petry, rejoint par Max Pacioretty dans l’enclave, a tiré dans une cage déserte pour marquer ce qu’il croyait être le deuxième but de son équipe.

Après avoir remarqué à la reprise que le bâton de Tomas Plekanec avait touché à Jonathan Bernier quelques secondes avant que Petry ne saisisse la passe savante et par-derrière effectuée par Max Pacioretty du coin gauche de la patinoire, Mike Babcock a immédiatement réclamé une révision du jeu.

Les arbitres – Frédérik L’Écuyer et Dan O’Rourke – se sont rendus au banc des pénalités et ont saisi le petit écran témoin mis à leur disposition. Après avoir revu le jeu sur différents angles, ils ont vite infirmé leur décision. Avec raison.

La passe de Pacioretty a tellement pris Jonathan Bernier et ses coéquipiers par surprise – le capitaine a admis avoir joué de chance, car c’est Plekanec et non Petry qu’il visait – que Petry aurait marqué même si Plekanec n’avait jamais touché au gardien des Leafs. Mais l’impact passé inaperçu en direct était facile à relever sur la reprise. L’entraîneur-chef du Canadien l’a d’ailleurs reconnu après le match et a accepté le verdict sans rouspéter.

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Comme le stipule le nouveau règlement, Mike Babcock a pu conserver son temps d’arrêt en raison de la décision favorable. Un temps d’arrêt dont il s’est d’ailleurs servi en fin de rencontre pour orchestrer une poussée à 6 attaquants avant une mise en jeu en territoire du CH. Un plan qui a échoué, car c’est sur cette séquence que Pacioretty a marqué son deuxième but de la rencontre pour sceller l’issue du premier match de la saison.

Toujours selon le nouveau règlement, Babcock aurait pu utiliser ce temps d’arrêt pour contester une autre décision des arbitres. Un privilège accordé aux entraîneurs tant et aussi longtemps qu’ils ont un temps d’arrêt à leur disposition.

Si, après une demande d’appel, les arbitres maintiennent leur décision initiale, le temps d’arrêt n’est pas remis à l’équipe qui a logé l’appel. Il est donc alors impossible à l’entraîneur-chef pris en défaut de réclamer une autre révision ou un temps d’arrêt plus tard au cours de la partie pour reposer ses joueurs épuisés ou élaborer une stratégie particulière en fin de match.

Placé devant ce dilemme plus tard dans la rencontre, Michel Therrien n’a pas hésité à réclamer son temps d’arrêt, au début du dernier tiers, même s’il annulait ainsi son privilège de réclamer une révision. Une décision facile à prendre a assuré l’entraîneur-chef du Tricolore.

«Le trio de Galchenyuk était sur la glace depuis un bon moment lorsque nous avons commis un dégagement refusé. Galchenyuk (Alex) et Semin (Alexander) étaient visiblement exténués et je n’ai pas hésité un instant. Quand tu y penses, les chances d’avoir à réclamer un appel dans un match sont minces. Je ne pouvais me permettre de prendre une chance avec des gars fatigués sur la patinoire», a analysé Michel Therrien.

Parce que la situation s’est présentée en dernière période, Michel Therrien avait entièrement raison de miser bien plus sur le repos additionnel dont ses joueurs avaient visiblement besoin – Semin était plié en deux à l’entrée du banc – que sur un éventuel appel.

Il sera toutefois intéressant de voir si l’entraîneur-chef du Canadien – et ses 29 homologues – adoptera une stratégie similaire si la quête de repos après un dégagement refusé arrivait en tout début de rencontre. La décision serait alors moins évidente. Il me semble…