BROSSARD – Les observateurs de la scène du hockey prévoyaient une série dans laquelle peu de buts se marqueraient dans un duel entre Carey Price et Andrew Hammond. La prévision était juste à l’exception que l’hypothèse se concrétiserait avec l’entrée en scène de Craig Anderson. 

« Une question d'exécution »

Limité à un total de deux buts en deux matchs face à Anderson depuis son insertion dans la confrontation, le Canadien a repris le boulot jeudi dans ses quartiers généraux d’entraînement à Brossard.  

Michel Therrien et ses adjoints ont certainement utilisé le trajet de retour d’Ottawa en train et les courtes heures de leur nuit pour réfléchir aux différentes options à leur disposition.  

Ce remue-méninges d’idées s’est poursuivi en matinée alors le Canadien doit solutionner le travail défensif des Sénateurs. Dave Cameron, l’entraîneur de ceux-ci, a admis après la quatrième partie qu’il avait demandé à son équipe de déployer un échec-avant moins agressif pour mieux contrer le déploiement du Canadien.  

« On a tenu une réunion ce matin pour trouver une façon d’avoir plus de rythme. C’est une combinaison de positionnement et d’exécution. C’est pourquoi on n’a pas été capable de générer les chances voulues », a exprimé Therrien, qui semblait détendu, sachant que l’adversité vient de pair avec les séries.   

Ce changement de stratégie a compliqué la vie des joueurs du CH autant pour les sorties de zone que pour la création de menaces offensives. D’ailleurs, c’est une sortie de zone avortée – avec Tom Gilbert qui doit jouer à gauche – qui a provoqué le but gagnant.  

« Notre jeu de transition doit être meilleur », a avoué Therrien, qui avait été encouragé par les premières minutes des siens.  

« On a probablement eu notre meilleur départ de tous les matchs. Après tout, on était à une période de conclure la série », a-t-il ajouté.

C’est un peu ce que l’entraîneur du CH voulait dire après la défaite quand il a soulevé que les ouvertures étaient très restreintes sur la patinoire. Force est d’admettre qu’Ottawa a su trouver des correctifs intéressants.

« Les deux équipes ont procédé à des ajustements et on peut constater que le jeu devient plus serré sur la patinoire », a convenu Brendan Gallagher.  

Les échos de l'entraînement du CH

Une formation inchangée ?

Peu importe le plan de match déployé par son adversaire, la mission appartient au Tricolore de résoudre l’équation qui se dresse devant lui. Parmi les options, Therrien pourrait se tourner du côté de certains joueurs comme Pierre-Alexandre Parenteau et Sergei Gonchar qui sont surtout doués en attaque. L’entraîneur n’a pas écarté l’idée, mais il apprécie la valeur actuelle de son effectif.  

« On évalue la composition de notre formation tous les jours en discutant en comité, mais présentement, on aime la contribution de nos joueurs », a répondu Therrien qui pourrait toutefois réserver une surprise à son opposant.  

Rien n’est garanti, mais un changement pourrait aider Max Pacioretty à retrouver tout son aplomb. Même s’il a marqué un but à son retour au jeu, l’ailier ne représente pas autant une menace actuellement.

Ayant décidé de prendre congé de l’entraînement optionnel, Pacioretty a préféré sauter sur la patinoire avant ses coéquipiers pour se délier les mains en décochant des lancers pendant quelques minutes seulement armé de ses gants et ses patins.   

« Un marqueur veut toujours trouver des moyens pour marquer des buts et Max n’est pas différent des autres. S’il continue avec une telle éthique, on sait que ce genre de joueurs pourra se démarquer », a commenté son entraîneur.  

Pacioretty était accompagné de Carey Price, qui arborait ses patins et son bâton d’attaquant comme il le fait à l’occasion. En voyant Price décocher des tirs, on le soupçonne d’avoir voulu refiler quelques conseils à son ami pour venir à bout d’Anderson.  

Price s’est donc accordé un répit plus que mérité, lui qui a stoppé 64 des 66 derniers lancers des Sens. Il a été particulièrement fumant dans la quatrième rencontre et il aura besoin du support offensif de sa troupe pour accéder à la deuxième ronde sans tarder.   

Pour le moment, son vis-à-vis présente un défi de taille au Tricolore, qui ne veut pas risquer de perdre un deuxième match contre ces tenaces Sénateurs vendredi soir au Centre Bell.  

« On a eu des chances de marquer, mais il faut donner du crédit à Anderson. On doit continuer d’imposer de la pression sur eux et leur gardien. En agissant ainsi, les choses vont tourner », a prétendu Therrien.  

« Bien sûr, Anderson a très bien joué sans dire que leur autre gardien n’a pas été bon. On devra s’assurer de placer des joueurs devant lui comme on doit le faire avec tous les gardiens qui traversent une bonne séquence. On doit lui compliquer la vie », a insisté Devante Smith-Pelly, qui peut justement contribuer à cet effort quand il est au sommet de son art.  

En raison du calendrier chargé des éliminatoires, seulement quelques joueurs ont foulé la patinoire pour cet entraînement optionnel. David Desharnais, P.K. Subban, Tomas Plekanec, Andrei Markov, Tom Gilbert, Jeff Petry, Lars Eller, Dale Weise, Torrey Mitchell et Alexei Emelin sont les joueurs qui ont préféré se reposer.

À propos de Greg Pateryn, qui a été blessé en troisième période, il a confirmé qu'il serait en mesure de poursuivre la série, ayant surtout eu besoin de points de suture, ce qui explique sa seule présence au dernier engagement.