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RÉSULTATS

Kirby Dach étouffe les huées à Chicago et sort les huards

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MONTRÉAL - Comme scénario, Kirby Dach ne pouvait demander mieux : en fait, oui! Dans ses commentaires d'après-match, il a admis qu'il aurait préféré marquer un but gagnant en prolongation.

 

Mais son but décisif, le troisième des trois buts consécutifs marqués par le Canadien en tirs de barrage, lui a non seulement permis de propulser son équipe vers un gain à l'arraché de 3-2, mais il lui a surtout permis d'étouffer les huées des partisans des Blackhawks qui lui ont souhaité la bienvenue à leur façon avant que le jeune attaquant ne s'élance en direction du filet défendu par Arvid Soderblom.

 

Dach, qui semble être un jeune un brin timide, et même deux brins enclin à se laisser écraser par la pression, a célébré de belle façon son but en portant sa main gauche à son oreille comme s'il demandait aux fans des Blackhawks si c'était bien des huées qu'il avait entendues. Je préfère ce type de réaction à celle, plus frondeuse, de mettre l'index devant sa bouche pour ordonner aux partisans rivaux, ou bourreaux, c'est selon, de se taire. Il me semble que c'est plus narquois de faire comme si on avait mal entendu. Que ça pique plus encore l'orgueil des bourreaux.

 

Mais bon, c'est loin d'être important.

 

Est-ce que ce but permettra à Dach de sortir de sa coquille? D'en sortir davantage qu'il ne l'a fait depuis qu'il a été installé à la droite de Nick Suzuki et Cole Caufield?

 

C'est à souhaiter. Car ce jeune joueur en qui l'état-major des Hawks avait totalement perdu confiance, a tous les atouts pour non seulement devenir un rouage important du Canadien, mais pour faire honneur à sa troisième sélection en première ronde du repêchage de 2019. Tout juste derrière Jack Hughes (Devils) et Kaapo Kakko (Rangers) et 12 sélections devant son coéquipier Cole Caufield.
 

Seul le temps permettra à Dach de confirmer le bien-fondé de cette sélection hâtive. Mais ses performances globales depuis qu'il a été muté à la droite du premier trio permettent d'afficher beaucoup de confiance quant à son développement.

 

À plus court terme, Dach devra payer les quelques centaines – je parierais un huard qu'on peut parler de quelques milliers – de dollars qu'il avait promis à ses coéquipiers en échange d'une victoire contre son ancienne équipe.

 

Pour ceux et celles qui ne seraient pas familiers avec ce genre de «rançon», les joueurs de la LNH – et c'est peut-être comme ça dans les autres sports professionnels – promettent souvent des primes du genre lorsqu'ils tiennent à gagner des matchs en particulier. Le montant de la rançon est souvent inscrit bien en vue sur le tableau accroché au centre du vestiaire. La somme inscrite attire d'ailleurs bien souvent plus l'attention des joueurs que la composition des trios d'attaquants, des duos de défenseurs et l'identité du gardien partant qu'on retrouve aussi sur ledit tableau.

 

Parfaits en tirs de barrage

 

La séance de tirs de barrage a permis aux trois membres du premier trio de marquer.

 

Elle a aussi permis à Samuel Montembeault de signer une deuxième victoire consécutive dans le cadre de sa première séquence de deux départs consécutifs.

 

Montembeault a été très bon encore vendredi dans le cadre de sa cinquième victoire. Sa première en tirs de barrages après deux gains de Jake Allen plus tôt cette saison.

 

Montembeault mérite-t-il de jouer davantage? Le débat est futile. Le Canadien compte sur deux gardiens qui ne peuvent se targuer d'être des numéros un. Dans ces circonstances, le coach a beau jeu d'y aller avec celui qui semble le plus en mesure de mousser ses chances de victoire.

 

En ce moment, c'est Montembeault. Aussi bien en profiter!

 

Le Canadien est donc parfait jusqu'à maintenant en fusillade cette saison. Comme l'ont été les trois attaquants envoyés par Martin St-Louis vendredi à Chicago.

 

Cole Caufield – deux buts en trois tentatives jusqu'ici cette saison – a été le premier à marquer.

 

Nick Suzuki – troisième but réussi en trois tirs de barrage sans oublier son but marqué en tir de pénalité le 20 octobre, au Centre Bell, contre les Coyotes de l'Arizona – a une fois encore mystifié le gardien adverse en lobant tout doucement la rondelle au-dessus de sa mitaine.

 

Dach, qui obtenait une première opportunité en tir de barrage depuis son arrivée à Montréal, n'a pas manqué son coup.

 

Ces trois buts ont permis aux membres du premier trio de se faire valoir davantage qu'ils ne l'avaient fait lors des 65 minutes du match. Vrai que Suzuki a marqué lors du match, il a même enfilé son 12e but de la saison, mais c'est en attaque massive qu'il l'a fait.

 

À forces égales, à Chicago vendredi comme ce fut le cas aussi mercredi à Columbus, cela a été plus difficile pour le premier trio.

 

Et c'est normal!

 

Non seulement Martin St-Louis ne peut les aider en profitant du dernier changement, mais les autres trios ne prennent pas souvent la relève. Ce qui permet aux clubs adverses de se concentrer davantage sur eux.

 

Monahan utile sur plusieurs fronts

 

À Chicago, vendredi, le premier trio a eu de l'aide. Elle est venue de Sean Monahan et de ses compagnons de trio Josh Anderson et Joel Armia qui ont tous disputé un fort match.

 

Monahan a récolté des passes sur les deux buts de son équipe. Il est rendu à cinq buts et 14 points en 21 rencontres. Il aurait pu en ajouter d'autres tant il a offert de belles et bonnes occasions de marquer à ses partenaires de travail.

 

Mais au-delà de ces points, il joue du hockey solide en défensive. En plus, il a permis au Canadien de sauver la face aux cercles des mises en jeu vendredi. Monahan a gagné 10 des 14 mises en jeu qu'il a disputées. C'est énorme. Surtout que ses coéquipiers réunis en ont gagné seulement 12 de plus…

 

En jouant comme il le fait, Monahan donne pleinement raison à Kent Hughes d'avoir profité de la présence de Carey Price sur la liste des blessés à long terme pour accepter d'aider les Flames de Calgary qui cherchaient à se départir de son trop généreux contrat.

 

Monahan touche un salaire de 6 millions $ cette année. Son contrat occupe 6,375 millions $ sur la masse salariale.

 

Parce que le Canadien pourrait facilement garder une portion, peut-être même le maximum permis par la LNH de 50 % — de ce salaire, parce que Monahan attirera l'attention de plusieurs équipes s'il continue à jouer de cette façon d'ici la date limite des transactions, Monahan pourrait permettre au Tricolore d'obtenir une très bonne valeur en retour de ses services.

 

L'idée de le garder à Montréal pour encadrer les jeunes mérite aussi des considérations. Mais pour l'instant, Sean Monahan aide énormément sa nouvelle équipe.

 

Car dans le fait, ses performances convaincantes au centre ont permis à Martin St-Louis et à l'état-major de muter Kirby Dach à l'aile.

 

Avec toutes les conséquences positives que cela a apportées.

 

Échanger Monahan? Le garder? La réponse s'imposera d'elle-même selon les offres qui seront présentées au Canadien, selon aussi les demandes salariales qui seront présentées par le vétéran joueur de centre en vue de son prochain contrat.

 

C'est congé en fin de semaine pour le Tricolore.

 

Les joueurs en auront besoin. Car vendredi soir, au lieu de s'envoler vers Montréal aussitôt la victoire célébrée, les cheveux séchés et les équipements rangés, les joueurs de Martin St-Louis ont profité de l'embarras du choix en matière de très bons restaurants à Chicago pour tenir le souper des recrues.

 

Un souper au cours duquel personne ne se prive, au cours duquel certains coéquipiers exagèrent même parfois en matière de très bon vin et au terme duquel les recrues se séparent la facture.

 

Une facture toujours bien plus salée que le plat principal...

 

À tout considérer, la victoire n'aura pas coûté cher à Kirby Dach!